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Citation de Apoapo


Apoapo
20 décembre 2023
4. « Après tout, n'étais-je pas la faim en Ada ? J'étais faite de désir, j'en avais le goût, je l'en remplissais jusqu'à l'étouffer, couchée sur elle comme une nuée meurtrière, douce et inexorable, tout le poids d'un ciel humide. Mon pouvoir était si absolu qu'elle était incapable de savoir où elle était, et ça n'avait pas d'importance – c'était une façon de rappeler que j'étais là. Je voulais qu'elle me connaisse bien et qu'elle ne se sente jamais seule, qu'elle se souvienne toujours que personne ne pouvait la bousiller aussi bien que moi, que personne ne pouvait la faire planer autant que moi. Ada pouvait faire semblant de me détester, mais on ne peut pas dissimuler la vérité. Je sentais à quel point son étreinte était serrée, qu'elle ne voulait pas redescendre ou me laisser partir, qu'elle se moquait bien du froid ou de la douleur parce qu'elle m'avait moi, et wallahi, j'étais mieux que les drogues, mieux que l'alcool ; avec moi, elle n'était jamais sobre. J'étais le meilleur des trips, le dealer le plus rapide et le plus fiable, la meilleure des bêtes. Pourquoi Ada aurait-elle voulu un jour se réveiller de moi ? Même quand elle n'était plus capable de s'entailler la peau, j'étais assez aiguisée pour le faire de l'intérieur, parce qu'on savait toutes les deux que les sacrifices ne devaient jamais cesser. » (pp. 153-154)
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