Alain Chaperon

Sur le chemin du retour, je me perds. Je passe par une rue peu achalandée. A un certain moment, je vois un chat traverser la route. Il voudrait se faire écraser qu’il ne marcherait pas plus lentement. Soudain apeuré, il s’écarte en direction du trottoir. Fort heureusement, j’ai le réflexe de tourner mon volant vers la droite.
Ouf ! Encore un peu et je l’aurais manqué.

Situation:
Le personnage principal a recueilli un chat tout noir qu'il a nommé Quentin. Il l'emmène chez le vétérinaire pour contrôler que tout va bien.

"Je m'en suis sorti avec une facture de deux cents dollars et la surprise de découvrir qu'il s'agissait en fait d'une chatte. Zut! Ça me plaisait bien, Quentin... Allons-y pour Cantine.
Enfin, tout va bien malgré son changement de sexe."

La blondinette m’entraîne dans une ruelle, un vrai maquis de béton rempli d’aiguilles et de condoms souillés. Je descends ma braguette et lui montre mon chauve à col roulé.

Depuis les débuts de l'humanité, ce n'est pas l'homme qui mène le monde. Non. C'est sa queue. Un homme voit une femme et aussitôt, il se demande s'il la baisserait ou pas. Les goûts varient, le réflexe demeure.
Alors abattons les interdits et parlons de choses sérieuses : comment reconnaître celle qui valent vraiment la peine d'être baisées.... La première qui nous vient en tête, c'est bien sûr la femme fatale (ou canon). De tout le temps, l'homme a préféré le beau au laid. On choisit toujours les plus beaux fruits, on laisse les plus laids aux derniers à passer devant l'étalage. La femme est un fruit, sauf qu'elle a, habituellement, le luxe de choisir par qui elle se fera croquer.
La baise sera-t-elle meilleure avec une femme fatale ? Rien n'est moins certain, mais, après l'acte, on préférera repenser au visage du beau cygne plutôt qu'à celui du cafard en se disant : "je me la suis faite". C'est une question de vantardise. On veut rendre le voisin jaloux et s'exhiber, ne serait-ce qu'une fois dans sa vie, au bras d'une déesse.

Il est inconscient, il doit avoir la mâchoire fracturée. Je lui crache à la figure, j’essuie mes mains sur ses fringues de pauvre type, j’ouvre ma braguette et je lui pisse dessus. Dommage que je n’aie pas envie de chier.

La vie est cruelle. Le beau musclé, habituellement con, n’a pas à lever le petit doigt pour attirer le gibier. Le mec ordinaire aura beau danser avec toute la grâce de l’innocence, il sortira avec ses espoirs assassinés.

De nos jours, les gens sont trop stressés. Moi, j’aspire à connaître la Pura Vida d’un Costaricain, mais je suis né en Amérique du Nord. Cette même Amérique septentrionale qui carbure à l’ambition. De l’ambition, je n’en ai pas. C’est grâce à l’aide sociale que je survis une bonne partie de l’année, sauf évidemment lors des périodes où je suis rétribué comme cobaye. Ça n’a rien de glorieux, pensez-vous ? Bien entendu, mais je n’ai jamais cherché la gloire. Je suis plutôt l’exemple à ne pas suivre. Pourtant, si on payait les penseurs et les rêveurs, je serais Bill Gates.

On m’a déjà demandé ce que je faisais pour tuer le temps. C’est une drôle d’expression, mais ma réponse est toujours la même : je ne fais rien ! Et je le fais vachement bien ! Si je suis heureux, c’est justement parce que je ne me bats pas contre le temps, parce que les heures sont devenues mes amies.

Il faut dire que les petites annonces demeurent le meilleur endroit pour trouver rapidement toutes les études cliniques qui cherchent des cobayes. Des gens qui, comme moi, testent des produits pharmaceutiques.

Les films d’amour, ça m’a toujours branché. Peut-être parce que je n’ai aucune vie amoureuse, alors je l’expérimente par l’entremise des autres.