Alain Daguerre de Hureaux : Delacroix
Olivier BARROT présente le livre "DELACROIX" écrit par
Alain DAGUERRE de Hureaux aux Editions HAZAN et parle de ce
peintre dont il commente quelques tableaux.
L'aquarelle, par la rapidité de sa technique, son apparente spontanéité et son caractère allusif, apparaît comme le médium idéal pour traduire la première pensée.
La découverte de la lumière crue de l'Afrique du Nord, la manière dont cette lumière modèle les formes et interagit avec le ton local par l'intermédiaire du reflet l'amène à considérer que lumière et couleur ne peuvent être dissociées : "Il n'y a radicalement ni clairs et sombres. Il y a masse colorée pour chaque objet, reflétée différemment de tous côtés ... ceci est toute l'entente de la couleur dans la peinture".
La technique de l'aquarelle, à la frontière des arts du dessin et de la peinture, connut ses lettres de noblesse au XIXe siècle, notamment en Angleterre ... Par sa rapidité d'exécution et le peu de moyens nécessaires à sa mise en place, elle devint la technique privilégiée des peintres voyageurs.
La découverte et la pratique assidue de l'aquarelle entraînent une profonde évolution du métier de Delacroix : après son retour du Maroc, il expérimente de nouvelles techniques picturales, cherchant à retrouver la fluidité des effets, les transparences et la légèreté que permet la détrempe.
Il n’est pas un voyageur qui ne se livre à l’avance à la stérile occupation de deviner, dans son imagination, la physionomie des hommes et des choses qu’il va chercher.
Annotés à la mine de plomb afin de préciser ici une indication de couleur, là une impression dont il souhaite conserver le souvenir, ces dessins sont souvent exécutés à l'aquarelle sur une rapide esquisse préparatoire au crayon noir. Ils apparaissent comme autant de notations fugitives qui constituent au fil des mois, un extraordinaire album de voyage auquel le peintre fera régulièrement appel jusqu'à la fin de sa vie.
Avant même le voyage au Maroc, les tableaux orientalistes de Delacroix - des Scènes des massacres de Scio, au Sardanapale - ou les compositions littéraires issues de l'oeuvre de Byron proposent une vision de l'Orient, nourrie par l'histoire et la littérature.