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Citation de enkidu_


Dans le mythe mentionné par Aristophane et repris par Platon dans Le Banquet, les premiers hommes étaient androgynes. Pour les punir de s'être révoltés, Zeus les divisa en deux. De même, d'après les Purânas, les premiers hommes étaient des sages encore proches du divin qui engendraient des fils par une sorte de projection mentale. C'est pour détruire leur pouvoir qui menaçait celui des êtres célestes que Dieu créa la femme et la reproduction par l'union des sexes. Dans la Genèse, la création de la femme à partir d'une côte retirée à Adam implique l'androgynie de l'homme originel, créé à l'image de l'hermaphrodite divin.

Comme Shiva, le premier homme (Adam) était homme du côté droit et femme du côté gauche. Tous les rites tantriques dans lesquels la femme participe sont appelés rites de la main gauche. Le côté gauche est le côté faible de l'homme, réservé aux besognes humbles ou impures. C'est pourquoi on ne tend jamais la main gauche. Offrir un objet de la main gauche est considéré comme un signe de mépris. La circumambulation de l'image d'un dieu doit se faire en le tenant à sa droite, c'est-à-dire dans le sens des aiguilles d'une montre. Dans la magie tantrique où l'aspect féminin de la divinité est invoqué, elle se fait en sens inverse. Tout être bissexuel peut être considéré comme une émanation de l'aspect transcendant du dieu. L'androgyne, l'homosexuel, le travesti ont une valeur de symbole et on les considère comme des êtres privilégiés, images de l'Ardhanarïshvara. Ils jouent à ce titre un rôle spécial dans les rites magiques et tantriques, comme dans le Shamanisme. « Le but final du Tantrisme est de réunir les deux principes polaires Shiva et Shakti dans son propre corps... L'androgynie initiatique n'est pas toujours signifiée par une opération, comme chez les Australiens. Dans beaucoup de cas, elle est suggérée par le travestissement des garçons en jeunes filles, et vice versa des filles en garçons... Les pratiques homosexuelles, attestées dans diverses initiations, s'expliquent probablement par une croyance similaire, à savoir que les néophytes, pendant leur instruction initiatique, cumulent les deux sexes. » (M. Eliade, Méphistophélès et l'Androgyne, pp. 139 et 149.) (pp. 82-83)
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