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Citation de Chocolatiine


Le général Fleury, aide de camp de l'empereur et qui compta au nombre des soupirants de la comtesse - mais soupirant éconduit ! - a évoqué dans ses Mémoires, non sans aigreur, cette hostilité que souleva dans Paris l'attitude déplaisante de Virginia : "Infatuée d'elle-même, écrit-il, toujours drapée à l'antique, ses cheveux magnifiques pour toute coiffure, étrange dans sa personne et ses manières, elle apparaissait aux heures de réunion comme une déesse descendue de la nue. Elle se faisait conduire par son mari dans une partie retirée du salon, se laissait admirer comme une châsse, absente au milieu de la foule, affrontant tous les regards sans que l'admiration indiscrète qu'elle excitait troublât le moins du monde le calme glacial de son attitude. Elle ne parlait presque jamais aux femmes. Quelques rares admirateurs avaient seuls l'aubaine d'un sourire, d'un mot ou d'un salut. Semblable à une grande artiste qui vient de chanter dans un monde qu'elle ne connaît pas, elle attendait, patiemment, indifférente, que les maîtres de maison vinssent lui faire compliment."
Une transformation soudaine apparaissait sur son visage, lorsque les souverains lui adressaient la parole : "Dès que, poursuit Fleury, l'empereur ou l'impératrice s'approchait d'elle, sa physionomie se transformait, sa bouche, jusque-là dédaigneuse, laissait voir ses admirables dents, ses yeux brillaient, traduisaient son triomphe, sa vanité satisfaite ; à tous elle semblait dire : Je ne suis pas ici pour vous, je suis d'une autre essence que vous."
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