Alain Gardinier

Oui, nous voulons que le logement social soit garanti, que les loyers soient plafonnés, que les logements vacants soit réhabilités, mais aussi et surtout que cette folie des résidences secondaires se termine.

Alors, les jeunes ? Cette nuit en cellule vous a fait du bien ? Sachez que je ne tolèrerai pas que Biarritz devienne un repère de drogués ! Déjà, il faudrait interdire tous ces surfistes étrangers ! En tout cas, sachez que j’ai prévenu les autorités et aussi vos parents. La plupart d’entre vous vont terminer leurs études à la fin de l’année scolaire. Et ensuite, grand départ pour le service militaire ! Ha ha ! Seize mois à la dure, ça vous calmera, sales drogués ! Vos parents vous attendent dehors.

Tu comprends maintenant pourquoi j’aime ce coin ? On peut rencontrer au même moment des hippies et les vieux habitants du quartier. C’est ici, au croisement d’Haight et d’Ashbury qu’ont démarré il y a trois ans, le mouvement hippie et toute la contre-culture qui est en train d’exploser.

Quand Renaud Garreta m’a proposé d’écrire le scénario d’une bande dessinée axée autour du surf, j’ai presque aussitôt décidé de la situer à la fin des années soixante. Cela me permettait, outre le fait de décrire ce moment de transition révolutionnaire (les longboards deviennent shortboards), de replonger dans cette période unique où le surf français était encore à ses balbutiements. Mais cette immersion m’offrait aussi la possibilité de m’imprégner d’une autre de mes passions : la musique, plus précisément celle du Flower Power, de l’ère psychédélique qui naquit dans le San Francisco des alternatif de la fin des années sixties. Pierre, le héros de cette histoire, est en fait un condensé de deux personnages j’ai eu la chance de croiser dans ma vie : Alain Dister, jeune photographe devenu écrivain, qui se retrouva dans les rues de Haight-Ashbury et put côtoyer et se lier d’amitié avec les membres de Grateful Dead, Jim Morrison ou encore Janis Joplin. Témoin privilégié au cœur de cet incroyable mouvement, il le raconta dans des magazines et des livres qui fascinèrent le gamin que j’étais. Alain est décédé en 2008. L’autre, le plus présent dans ce récit, se nomme François Lartigau. Fin 1969, ce cador du surf français, solaire, libre et déterminé, prit la route pour l’Afrique du Sud puis l’Australie en quête de l’été sans fin. Il lui arriva mille aventures jusqu’à son retour à Biarritz quatorze ans plus tard. Surfeur, mais aussi dessinateur, graphiste et musicien, Murphy me demanda, quelques jours semaines avant de parti d’un cancer, de façonner le livre de sa vie de voyageur explorateur des plus beaux spots du monde, un ouvrage regroupant ses textes, photos et superbes dessins. Surfing Moments est sorti en mai 2017, quelques mois après son décès. Je suis très fier d’avoir pu ainsi rendre hommage à mon ami, et Hippie Surf Satori est un nouveau salut que je lui adresse d’ici Hey Murphy : Surf’s up ! – Alain Gardinier, 03/2023

Spot de Steamer Lane, à Santa Cruz - J’ai donné rendez-vous à Jack ici, car je sais qu’il vient chaque jour voir les vagues à Steamer Lane. En même temps, c’est le meilleur spot du coin. Les gars, vous saviez que c’est ici, à Santa Cruz, que quelqu’un a surfé pour la première fois en Californie ? En fait, cela s’est passé en 1885, quand trois princes hawaïens qui faisaient leurs études à San Mateo, ont décidé de surfer l’entrée de la rivière San Lorenzo, juste à côté d’ici. Je vais sortir un article sur le sujet dans le prochain Surfer Mag. C’est ça qui est cool quand tu publies ton propre magazine : tu fais ce que tu veux.

Le premier festival concert Punk de l’histoire ne fut pas organisé à Londres ou à New York, mais en France, dans la sous-préfecture des Landes, à Mont de Marsan !
Malgré la hantise des élus et de certains des habitants qu’une horde à crêtes ne mette la cité à feu et à sang, débarquèrent ainsi dans la cité montoise, en juillet 1976 puis en août 1977, The Clash, The Police, The Jam, The Damned, Little Bob Story, Eddie and the Hot Rods, Bijou, Doctor Feelgood, Shakin’ Street, Asphalt Jungle, etc. Ces groupes vont se produire dans les arènes du Plumaçon, bravant, dans une ambiance fraternelle et bon enfant, le soleil brûlant puis les orages, les coupures de son et les boules puantes !
S’appuyant sur les récits des participants, organisateurs, musiciens et simples spectateurs, ce livre truffé d’anecdotes, proposant 150 photos et documents inédits, reconstitue l’histoire d’un épisode fondamental du mouvement punk, mais également de la culture rock.
Reprenant le format des 33 tours vinyle d’antan, Punk sur la Ville ! fait revivre ces deux éditions d’un festival éphémère mais capital.

Présent lors de la seconde édition du festival, Alain Gardinier ravive aujourd’hui ses contacts et connections pour faire renaître un pan essentiel de l’histoire des ’seventies’.

Le premier Fillmore était sur Fillmore Street, mais Bill Graham a récupéré cet ancien dancing, le Carousel, qu’il a rebatpisé Fillmore West et qui peut accueillir plus de monde. Tous les grands noms du rock passent ici. Les locaux comme le Dead, Janis, Quicksilver Messenger Service, Creedence Clearwater Revival, Sly and the family Stone… Mais aussi des Anglais : Led Zeppelin, The Who. Bientôt, il y a Crosby, Stills and Nash pour trois soirs.

La bande son de Hippie Surf Satori. Au cœur des années 1960, entre les rues Ashbury et Haight, la San Francisco folk s’est pris une décharge électrique. Avec le mouvement hippie et contestataire, dopé par de drôles de pilules multicolores, est né l’acid rock, rapidement propagé par l’invention des festivals. San Francisco s’éveille, la Californie tout entière passe sous tension. Jerry, John, Janis, Jimi, Jorma, prennent le pouvoir. Le rêve californien mélange énergie et psychédélisme : un mix en 10.000 volts dans lequel Pierre s’est immergé tout au long de son trip.

Janis a une séance photo. Puis ils vont au Filmore West pour le concert de Santana en soutien aux cueilleurs de raisins de la vallée qui sont en grève. Il a fait du chemin, le petit Carlos depuis qu’il traînait dans le quartier avec sa guitare et qu’il faisait nos premières parties avec son blues band. Jouer à Woodstock a tout changé pour lui.

Miki Dora, king of Malibu. Les gens le comparent souvent à James Dean ou Brando, mais c’est eux qui essayaient d’être Dora (Ricky Grigg). Il fut l’un des meilleurs surfeurs de tous les temps, le héros de l’Amérique dorée des années 1960. Tournant le dos au surf business et à la normalité, ayant décidé une fois pour toute de ne jamais accepter le système et ses compromissions, Miklos (Da Cat) Dora va s’embarquer pour une vie en marge, faite de petites arnaques et de grands voyages autour de la planète.