Tu n’as jamais eu faim, attaqua Thouyi. Je parle de la vraie faim, pas du petit creux entre deux repas. La faim qui fore son trou dans les boyaux et qui monte comme un serpent, enroulée sur elle-même, qui porte le feu dans la poitrine au point de te faire suffoquer. La faim qui te casse en deux, les poings enfoncés dans le ventre pour bloquer le hurlement de douleur, de rage, de haine qui monte en toi.