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3.25/5 (sur 6 notes)

Nationalité : Belgique
Né(e) à : Bruxelles , le 1/04/1900
Mort(e) le : 28/09/1996
Biographie :

Albert Ayguesparse naît le 1er avril 1900 à Bruxelles où il fera carrière dans l’enseignement. D’une exceptionnelle vitalité, d’une curiosité sans relâche, il se jette dès 1923 dans la littérature. Pendant plus d’un demi-siècle, il va écrire une œuvre vaste et marquante et jouer le rôle d’animateur culturel et de découvreur de talents (notamment par sa revue Marginales). Son œuvre se développe en deux parallèles complémentaires : la poésie et le roman. Alors qu’il découvre quasi d’emblée, avec D’un jour à l’autre (1940), la forme et l’ambition de son univers romanesque, sa poésie évoluera graduellement du lyrisme en vers réguliers au questionnement angoissé en vers libre et en prose poétique.

Souvent couronné, membre de l’Académie Royale de Langue et de Littérature françaises de Belgique, Albert Ayguesparse a exercé une grande influence sur plusieurs générations d’écrivains.
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Source : http://www.servicedulivre.be
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Bibliographie de Albert Ayguesparse   (10)Voir plus

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Citations et extraits (11) Voir plus Ajouter une citation
        UN PEU DE POÉSIE
N'A JAMAIS FAIT DE MAL À PERSONNE


Extrait 2

Encore un toast, voulez-vous ? Une gourmandise.
Ce caviar n'est pas une mauvaise chose.
Le madère rend plus molles les belles gorges.
Dans les plis des cravates de faille bouffante
Dépaysée, la jeune perle meurt d'ennui.
Un rire déjà ancien, Messieurs-Dames du grand monde
Bien à l'aise dans cette chienne d'existence
Un rire, un rire salubre glace vos politesses.
Rejetée par les mains savantes de la maison
La Jeune Parque jaunit à l'envi
Sur un coin de table entre le Temps et les fruits
Dans l'édition originale de la N.R.F.
Un peu de poésie n'a jamais fait de mal à personne ;
C'est plein d'oiseaux, d'étoiles, de couleurs enfantines
Et de beaux sentiments que c'en est un plaisir
Mais si l'on se mettait à croire à la poésie
Où irions-nous, chère Dame, je vous le demande.
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Je voudrais te parler à bouche perdue
Comme on parle sans fin dans les rêves
Te parler des derniers jours à vivre
Dans la vérité tremblante de l’amour
Te parler de toi, de moi, toujours de toi
De ceux qui vont demeurer après nous
Qui ne connaîtront pas l’odeur de notre monde
Le labyrinthe de nos idées mêlées
Qui ne comprendront rien à nos songes
A nos frayeurs d’enfants égarés dans les guerres
Je voudrais te parler, ma bouche contre ta bouche
Non de ce qui survit ni de ce qui va mourir
Avec la nuit qui déjà commence en nous
De nos vieilles blessures ni de nos défaites
Mais des étés qui fleuriront nos derniers jours
J’ai tant de choses à te dire encore
Que ce ne serait pas assez long ce qui reste de mon âge
Pour raconter de notre amour les sortilèges
Je voudrais retrouver les mots de l’espoir ivre
Pour te parler de toi, de tes yeux, de tes lèvres
Et je ne trouve plus que les mots amers de la déroute
Je voudrais te parler, te parler, te parler
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ENFANCE DE L'ART


Quand il se renverse sur le ciel
les bras pleins de rumeurs
noués au-dessus du rire des graminées
ton beau visage tourné vers les puissances du rêve
les joues rougies par l'églantine du plaisir
brille sous la fraîcheur du matin.
Une mer respire derrière ton front
nue et tranquille dans l'eau des larmes
luisant de l'éclat poudreux d'un trésor
le ruissellement de lait de ta gorge
ce torrent invisible qui meurt sous ta peau
et le goût de l'infini humecte tes lèvres
glissant d'un mouvement léger
par les chemins du sang
gagne avec un bruit d'ailes
la nappe des oliviers
et j'entends s'enfoncer dans ta chair
derrière tes dents humides de soupirs
le collier de cailloux dans le cou des collines
le bruit de l'amour qui remonte vers ta bouche.
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Albert Ayguesparse
Si je frappe du pied dans la poussière…



Si je frappe du pied dans la poussière
ce n’est pas un grouillement de fantômes qui se lève
du pied dans les nuées,
dans les lignes de la main
ce n’est pas une armée d’ossements qui s’avance
un vertige qui souffle sur le sommeil des servantes
si je frappe, le village ne s’envole pas
les anges de perles bleues, rouges, noires
au plafond des auberges ne s’envolent pas
si je frappe du pied, tout ce pays me monte à la tête,
avec derrière lui dans la prière du soir
sa barbe de gros froment roux qui frotte mon épaule
la chaleur des hanches et des bras prise sur la dernière danse
les champs qui se lavent des pieds à la tête
si je frappe du pied, dimanche
trois fois dimanche
trente-trois fois dimanche
et rien ne change, rien ne change jamais
pas une fleur dans la prairie
pas un pli de la robe
pas une étoile de la fièvre bleue des foins
et puis ça recommence du grain à la paille
de la terre au ciel, de la mère à l’enfant
des sources à l’océan fumant sous le coup de midi
de la rosée du matin à la rosée du soir
du paysan qui va aux champs au paysan qui en revient
la main passe, le ciel recule et avance
les servantes, l’amour en tête
montent dans leur chambre pleine d’oracles
si je frappe du pied ça recommence
dimanche, trois fois dimanche, trente-trois fois dimanche.
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L'ÉMEUTE FOISONNE


Extrait 5

Les cargaisons s'ébrouent dans les atolls de l'aventure
Pendant que la ville rejette son museau vers les braseros
de l'aube.
Quand bien même l'enfance du monde se retrouverait nez
à nez avec les croupes hérissées du chaos,
Nous ne lâcherons pas ce bout de peau rousse léchée par
les désastres,
Là où l'ardente plantation des barricades veille un chemin
plié comme un bras pour le sommeil.
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L'ÉMEUTE FOISONNE


Extrait 2

S'il ne s'agissait que de la vie. De la tienne, de celle d'un
ami qui meurt et des autres. Destruction pour destruction.
Prophétie pour prophétie. Nous pourrions tout recommen-
cer. Ce serait notre vraie puissance. Tout frissonne : les
fards des femmes, les joues des feuilles, le cœur noir des
pierres. Nous n'y renoncerons pas si vite. Il ne nous reste
que cela.
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L'ÉMEUTE FOISONNE


Extrait 1

L'émeute foisonne. Ce n'est rien. Nous n'en avons pas fini
avec ces dévastations. D'autres désirs naissent. Passez,
insurgés lucides, passez, insurgés. Toute roideur n'est pas
inutile.
Et ces palabres qui ne tarissent plus. Assez. Au-delà des
cristaux blêmes des baïonnettes, la terre, sans raison, est
pleine de fleurs.

Où sont vos grands chevaux taiseux constellés d'amour ?
Votre sommeil croule parmi les chastes hospitalités de
l'herbe. Finies, ces frêles répugnances d'enfant. Quelle
beauté nous vous trouvons. Vous ne marchandez pas votre
mort, vous qui ne vouliez jamais tenir de compte. Mais il
reste toujours des fleuves, des feuillages et des routes.
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        UN PEU DE POÉSIE
N'A JAMAIS FAIT DE MAL À PERSONNE


Extrait 1

Bergères rococo aux pieds en bois de rose
Gobelins de bon ton où seuls les dieux vont nus
Un rire très pur avive notre vieille gaîté.
L'amour fait la morte dans tout ce poult-de-soie
L'amour qui ne veut pas entendre raison.
Bonne bête de tapis où s'enfoncent les bottes
Ta laine vient lécher les frileuses chevilles
Mais les hommes grandeur nature ne lèvent plus la tête
Les hommes ne remueraient pas le petit doigt
Pour voir sauter les enfants de la voie lactée
Entre les bras géants de la nuit tropicale.
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L'ÉMEUTE FOISONNE


Extrait 3

Est-ce dans la mort que croupissent les miracles
Pour que les hommes se détournent de la délivrance,
Pour que tu croies qu'on oublie ces moignons de pierre où
mes steamers se cassent les dents,
Si bien que les navigateurs ne perdent pas leur temps avec
nos écriteaux,
Si bien qu'il n'est pas besoin de tes feux poussifs
O chasseur de forces
Tant que les lignes de flottaison renifleront des amas de
planètes.
Hennissante périssoire, tu peux frôler l'encolure boréale de
l'ouragan.
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L'ÉMEUTE FOISONNE


Extrait 4

Les cris descendent les fleuves déracinés avec l'acquiesce-
ment de la matière,
Et la lucidité ouvre sa main de phosphore pour l'ovation
O forte bouche — le troupeau des paroles nécessaires
trébuche devant ton arche trop étroite,
Et tu n'en finis plus avec ce long conciliabule.
Bouées percluses qui marquez le pas sous les fanfares
glauques du ciel.
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