D’une dame a un importun
Tant seulement ton repos je desire,
T’advertisssant-puis qu’il fault te le dire-
Que je ne suis disposée à t’aymer :
Trouve autre champ, et du mine te retire.
Bref, si ton cueur plus à ce chemin tire,
Il ne fera qu’augmenter son martyre,
Car je ne veulx serviteur te nommer,
Trant seulement,
Tu peulx donc bien avec autre maistresse eslire :
Que pleust à Dieu qu’en mon cueur penses lire,
Là où Amour ne t’a sceu imprimer :
Et m’esbahy-sans rien desestimer-
Comment j’ay pris la peine de t’escrire,
Tant seulement.
(p. 38 Clément Marot)