LX
« Si c'est Amour, pourquoy m'occit il doncques,
Qui tant aymay, et onq (jamais) ne sceuz haïr ?
Je ne m'en puis non asses esbahir,
Et mesmement que ne l'offençay oncques (jamais) :
Mais souffre encor, sans complainctes quelconques,
Qu’il me consume, ainsi qu'au feu la Cyre.
Et, me tuant, à vivre il me désire,
Affin qu'aymant aultruy, je me desayme.
Qu'est il besoing de plus oultre m'occire (tuer),
Veu qu'asses meurt, qui trop vainement ayme ? »
(p. 95 Maurice Scève)