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4.17/5 (sur 15 notes)

Nationalité : France
Né(e) à : Nancy , le 07/08/1862
Mort(e) à : Paris , 1939
Biographie :

Albert Puyou, comte de Pouvourville, (Georges-Albert Puyou de Pouvourville) est un orientaliste et ésotériste.

Fils d'un officier d'ordonnance de Napoléon III, d'une famille noble de Lorraine, il entre à Saint-Cyr puis démissionne au bout de peu de temps, alors qu'il était officier dans l'armée métropolitaine.

Il s'engage comme soldat dans la Légion Étrangère, part pour le Tonkin, vers 1887-1888, et retrouve au bout de deux ans ses galons d'officier.

Peu de temps après, il démissionne de l'armée pour entrer dans la Garde Indochinoise. Il quitte assez vite la Garde Indochinoise et devient conseiller des Gouverneurs Généraux voire des ministres des Colonies, et porte-parole de groupes d'intérêt économique privés et de publications politiques et financières.

Il connaît très bien la langue vietnamienne mandarinale du Tonkin et s'attache à des traductions du chinois.

Éduque par un maître du Taoïsme chinois en Asie, il est initié aux secrets de cette philosophie et prend le pseudonyme de Matgioi (l’œil de jour) pour tenter de diffuser cet enseignement en France.

Il revint ensuite en Occident et expose les doctrines taoïstes, au point de vue principiel comme dans leurs applications diverses.

Pouvourville écrivit de nombreux ouvrages, romans, essais sur l'art, sur l'âme annamite, toujours consacrés à l'Indochine, aux pays voisins, à la politique et à l'économie française dans ces régions

Il exerça un regard avisé et critique sur la politique coloniale dans des essais, y recueillit la matière de ses romans, L’Annam sanglant (1890), Le Maître des sentences (1899), ou des nouvelles du Cinquième Bonheur (1911).

Il s’investit par ailleurs dans la spiritualité taoïste, traduisit ou cotraduisit le Tao-to-king de Lao-Tseu, publia La Voie métaphysique (1905), La Voie rationnelle (1907).


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Source : fr.wikipedia.org
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Citations et extraits (9) Ajouter une citation
Ces monuments ont été écrits, ou dessinés, ou sculptés, sur le « Toit du Monde », berceau unique de l’humanité, à l’aide de signes que toute l’humanité comprenait, avant qu’elle se fût divisée par des migrations diverses, et qu’elle eût ainsi perdu la conscience de sa totalité. Ce qu’est cette écriture unique, on ne le saura sans doute jamais qu’à l’aide d’approximatives appréciations ; car un paléographe ne reconstruira pas une écriture au moyen d’un jambage, comme Cuvier reconstruisait un mammouth au moyen d’une jambe. Mais c’est de cette écriture unique que découlent, à des époques concordantes, et par des procédés de déformations parallèles, les hiérogrammes Chinois et les hiéroglyphes Chaldéens (ou suméro-acadiens). Il est possible toutefois de déterminer les influences, toutes physiques, qui présidèrent à ces déformations.

Sur ce Pamir, qui fut notre commun berceau, une même langue, une même graphie, toutes deux perdues, régnaient. Un jour, soit qu’un cataclysme ait amené sur ces altitudes le froid qui y règne aujourd’hui, soit que, à force de se pencher sur le bord rugueux des plateaux, la race humaine ait pris le vertige des plaines inconnues, un jour vint où les hommes, par les fleuves qui prenaient naissance aux plateaux primitifs, descendirent aux niveaux inférieurs. Ainsi ceux du Sud, les futurs Rouges, par le Dzangbo et le Sindh, ainsi ceux de l’Ouest, les futurs Blancs, par le Syr et l’Amou, ainsi ceux de l’Est, les futurs Jaunes, par le Hoangho et le Yangtzé, tous, sans regarder en arrière, quittèrent la montagne ancestrale qui fut le nombril du monde. Parmi eux, les vieillards et les savants emportèrent la Sagesse et la Tradition.

Or, sur les rives fertiles des fleuves, sous le bénévole et chaud soleil de l’Extrême-Orient, les peuples de l’Est, policés peu à peu, trouvèrent le bac-chi (cay gio, phaong-moc), des fibres duquel ils tirèrent un papier fin, souple, et des pinceaux plus doux que la soie, merveilleux instruments entre leurs doigts agiles d’ouvriers artistes. Par ces moyens subtils de transmission, les linéaments primitifs prirent la figure de dessins agrémentés de pleins et de déliés, sous la légèreté du pinceau et l’habileté de la main.

Or, dans les espaces tortueux qui s’étendent à l’ouest des Thianshan, sous le soleil dévorant des Mésopotamies, les peuples trouvèrent à la surface du sol les granits, les diorites, les marbres, les pierres brillantes et dures, qui, amoncelées en remparts, assirent sur des bases presque indestructibles les monuments de la puissance et de la science Chaldéennes. Alors, saisissant le marteau, les peuples de cet Orient taillèrent, à l’aide de pointes d’acier, les caractères primitifs, qui, s’enlevant au ciseau sur la surface des marbres, s’étoilèrent en triangles aigus, et s’allongèrent en lignes rigides.

Bientôt ces différences, dues seulement d’abord aux difficultés graphiques rencontrées dans la nature, entrèrent dans l’essence des hiéroglyphes, et constituèrent, par les déformations successives des caractères, au fur et à mesure des civilisations divergentes, des écritures dissemblables. Mais malgré tout, le caractère essentiel des représentations demeure le même ; l’esprit d’un synthétique reconstitue le type primitif, et découvre, sous le voile des plus diverses apparences, le même signe hiéroglyphique, lumineux et triomphant. (chapitre II)
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Individualité et Personnalité : états divers, qui ne sont pas du même plan, qui n’ont point la même organisation, la même existence, et dont le second est supérieur au premier de toute la supériorité que l’éternité a sur le temps : termes dont, cependant, une habitude fâcheuse a fait des synonymes, ou en tout cas des analogues, et dont la confusion a créé, dans les raisonnements scientifiques et l’imagination populaire, les plus détestables erreurs : quand nous saurons que la personne est la source de tous les individus successifs qui ont représenté la force de cohésion dont nous parlions tout à l’heure, nous comprendrons comment s’harmonisent et s’arrangent des propositions et des systèmes tout entiers, qui paraissent adverses, à la suite d’un défaut de définition, ou d’une confusion d’objets.

L’individualité est, en apparence, la personnalité considérée dans un cycle ; en réalité, elle n’est pas même cela ; car la personnalité existe tout entière en dehors de l’individu, et n’est affectée ni par sa naissance, ni par sa mort, ni par aucun de ses changements à l’intérieur du cycle. Exactement, l’individualité est la résultante de l’effort de la personnalité sur un composé, sur un composé humain, par exemple. En conséquence, l’individualité est absolument liée au composé, et se transforme avec lui ; la personnalité subsiste, toujours semblable à elle-même.

Ainsi l’individu humain, qui est le résultat des influences physiologiques et psychologiques des éléments du composé humain les uns sur les autres, l’individu humain apparaît, se développe et disparaît, en même temps que le composé dont il est l’expression. La personnalité, tant qu’elle s’exerce sur le composé, se nomme la personnalité humaine ; mais ce n’est qu’un avatar, qu’une mesure temporaire de sa valeur : elle s’applique aujourd’hui au composé humain, hier au composé qui l’a précédé, demain au composé qui le suivra ; et elle est toujours semblable à elle-même, car la nature et les déterminantes d’une force sont indépendantes de son point d’application. L’individu est donc protéique et contingent : la personnalité est immortelle : et elle contient l’indéfinie succession des individus.

Nous voyons donc clairement maintenant de quoi se compose la « personnalité humaine », parcelle de la personnalité universelle. Elle se compose d’un agrégat humain, qui constitue l’individu ; elle se compose aussi des mouvements générés entre eux par le rapprochement des éléments de l’individu ; elle se compose enfin des mouvements que la personnalité imprime, dans son effort de cohésion sur l’individu.

On peut, par une acceptable analogie, inférer que, de cette trinité humaine, le premier terme correspond au corps, le second à l’âme, le troisième à l’esprit, non pas, bien entendu dans leur essence, mais dans leur manifestation. Mais il ne faudrait pas, sous peine d’erreur, pousser trop loin les conséquences de cette analogie, faite surtout dans un but de simplification, et puis ne pas créer de nouvelles catégories.

Par ainsi se trouve éclaircie, prouvée, et vengée de toutes ses injures, la loi bouddhique et pythagoricienne des Renaissances, que beaucoup de ses adeptes mêmes interprétèrent médiocrement. Il ne faut point l’entendre des individus, car elle est contraire à leur condition : il faut l’entendre de la personnalité, qui, un individu (c’est-à-dire un champ d’action et d’effort) disparu, se saisit d’un autre individu, c’est-à-dire qui, un individu mort, renaît dans un autre individu. Notons que le choix de l’individu est tel, qu’il satisfait toujours aux quatre lois primordiales d’activité, de liberté, d’harmonie et de bien, et qu’ainsi la métempsychose animale apparaît, ici aussi, comme un ridicule contre-sens et une barbarie véritable. Et ainsi la personnalité – qui à un moment donné fut, est, ou sera la personnalité humaine, suivant le moment des cycles que l’on considère – ira d’existences en existences jusqu’à « la réintégration dans l’existence suprême, en Dieu ». Nulle part mieux qu’ici, pour démontrer comment, lorsqu’on s’est mis d’accord sur les définitions, il n’est qu’une seule manière de dire la vérité, nulle part ne sera mieux placée cette phrase que je souligne à dessein, phrase d’un occultiste qui fut exclusivement occidental, mon cher ami et frère Stanislas de Guaita.

C’est dans cette immutabilité de la personne que se satisfait notre vague désir d’infini ; c’est en elle que doit se confier la beaucoup plus précise affection que nous avons pour nous-mêmes, à travers nos semblables : elle nous suffira, si nous savons sublimiser ces affections, et nous détacher nous-mêmes des aspirations inférieures, qui sont trop lourdes pour nous suivre dans l’ascension indéfinie de l’hélice évolutive. C’est elle qui est dans le christianisme, l’immortalité de l’âme. C’est elle qui est, à la fois, le témoin et le gage de notre éternité.
(...)
La personnalité – nous l’avons vu – subsiste : et elle subsiste, augmentée et perfectionnée à travers les existences qu’elle a parcourues et les individualités qu’elle a animées ; elle est augmentée de son propre effort, que l’individualité où elle s’est efforcée lui rend au moment de sa dissociation. Et ce bagage que la personnalité emporte avec soi dans d’autres cycles, c’est l’héritage sacré de nos idées, de nos conceptions, de nos labeurs et de nos souffrances. Et comme, pour s’individualiser de nouveau, la personnalité monte d’un degré, ce n’est pas là encore que gît le regret.

Mais nous avons montré que le composé humain comprenait encore les mouvements causés par la mise en présence de ses éléments entre eux, et de la somme de ses éléments vis à vis de sa personnalité.

Ce sont là – non pas ses idées, qui sont les filles de sa personnalité et de la volonté du ciel. Ce sont là ses impressions, ses affections, en un mot ses sentiments d’homme. La personnalité les emportera-t-elle ? Non, puisqu’ils furent de l’homme. Les retrouverons-nous un jour ? les ressentirons-nous pareillement ailleurs ? Non. Il faudrait, pour cela, retrouver tous les éléments constitutifs de ces impressions, c’est-à-dire les éléments du composé humain, associés de même façon, avec les mêmes coefficients : c’est-à-dire qu’il faudrait retrouver, dans un autre cycle, la caractéristique du cycle humain. Voilà qui est impossible. Certains éléments humains se retrouveront, mais point tous, et point de même valeur ; ils n’influeront donc plus de la même façon les uns sur les autres ; et la personnalité ne s’efforcera plus sur eux avec les mêmes résultats. Les « Sentiments de l’homme » sont donc spéciaux à l’homme et disparaissent avec lui. Et tandis que son corps s’en revient à la matière pour entrer dans un autre courant des formes, tandis que son esprit inaltérable conduit la personnalité dans son ascension, son âme, qui est la plus ténue, si l’on veut, des matières, mais qui est matière, au dire même des princes de l’Église catholique, son âme s’évanouit dans le monde psychique, dans l’éther des vibrations, dans le domaine des forces errantes, que nous connaissons encore si mal, mais dont on sait cependant aujourd’hui que l’énergie réduite est littéralement astrale. Cela, qui était la caractéristique animique de l’homme, nous ne le retrouverons jamais.
(...)
Ainsi les personnalités, qui, à travers telles individualisations, se rapprochèrent au cours des cycles, se rapprochent à chaque instant davantage : ces unions terrestres, de quelque nom qu’on les nomme, que nous craignons que la mort ne dissolve, se resserrent à travers les modifications, à mesure que nos éléments se perfectionnent ; de telle sorte que, – et bien que les liens humains nous semblent étroits, – nous sommes ici plus éloignés les uns des autres, que nous ne le serons jamais dans les cycles futurs. Notre âpre et sévère logique nous conduit donc à un résultat inévitable, qui satisfait la sentimentalité, débarrassée bien entendu de son égoïsme natif, mieux que toutes les rêveries et toutes les mysticités. Les affinités que nous constatons dans le milieu humain sont le résumé des efforts d’autres cycles qui précédèrent le nôtre ; elles sont, de même, la préparation et la promesse de liens plus étroits et désintéressés entre ceux-là même qui les formèrent, et en firent des modes de leur personnalité. Ainsi les idées pures, ceux qui les conçurent, ceux qui les provoquèrent, et qui s’adorèrent en elles, tous, sublimisés et enlevés par le courant de l’Évolution bienfaisante, nous montons, éternellement réunis, dans l’Universel. (chapitre VIII)
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L'Asie forme la partie la plus homogène du globe terrestre, et c'est là que les forces plutoniennes ont produit les plus hauts soulèvements, les efforts les plus continus, et, par suite, les continents, les plateaux, les espaces les plus compacts, les plus étendus et les moins découpés.
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Une religion – si sainte qu’elle soit (en admettant qu’une chose sainte puisse être pratiquée par des hommes), si divine qu’elle soit (en admettant qu’une chose divine puisse se restreindre à la compréhension et au régentement d’individus) – se diminue et s’appauvrit, par le fait et dans le moment même qu’elle se dit une religion. Elle satisfait immédiatement l’homme, lequel, a dit un philosophe ironique, est un animal religieux. Mais l’homme est autre qu’un animal religieux ; il est en même temps un animal passionné, volontaire, instinctif, appétitif, etc. Pendant tout le temps qu’il satisfait à ces innombrables qualités, il ne se satisfait point comme animal religieux ; et donc, pendant ce même temps, il oublie sa religion, et qu’il y en a une. Ainsi considérée, la religion est la satisfaction d’un besoin ; et, lors même que ce besoin n’existe plus, qu’il s’est amoindri ou oblitéré (comme les dernières vertèbres et l’appendice), l’homme y satisfait quand même, par habitude, par obéissance ou par crainte. Tel est le sort de toute religion qui s’est faite contingente, croyant par là mieux intéresser, mieux saisir, mieux commander l’individu contingent qu’est l’homme.

La Tradition, qui demeure tradition, c’est-à-dire ignorante volontairement de l’existence même de toute contingence (existence qui, comme on sait, n’est qu’une relation), la Tradition n’affecte pas l’homme en tant qu’animal religieux ; elle l’affecte en tant qu’homme, avec tous les qualificatifs, c’est-à-dire sans qualificatif et sans détermination. L’homme religieux se satisfait avec une certaine compréhension de la Tradition ; l’homme logique, avec une autre ; et, de même, l’homme affectif, passionné, rituel, social, pauvre, riche, marchand, lettré, solitaire, familial, etc., etc.

Partout, la Tradition l’étreint, qu’il y pense ou qu’il n’y pense point. C’est la Tradition qui lui fait ses lois, qui lui conserve son statut, qui a créé sa politique, qui lui indique le respect aux morts et la politesse aux vivants, et les règles sociales, et l’ambition littéraire, et le goût de la connaissance et de l’étude, et les hiérarchies, et les rites, et jusqu’à la manière de mourir. Elle est tout lui, et il est tout en elle. Il ne peut s’y soustraire ; et d’ailleurs il ne le veut pas et n’y songe pas ; car il est si fortement appuyé sur elle qu’il y est, pour ainsi dire, identifié, au point d’en être comme la forme passagère et vivante, au même titre que les Ancêtres en sont l’expression synthétisée et immortelle.

C’est pourquoi, à l’inverse des traditions qui se sont spécialisées en religions pour mieux saisir les passions de l’homme, qui ont pris des passions pour le commander en lui ressemblant, et qui, avec ses passions, ont pris sa faiblesse mortelle, la Tradition jaune communie, même en son passage sur la terre, à l’immobilité consciente et à la pérennité des principes qu’elle représente et dont elle émane, et elle conduit à cette pérennité les adeptes fidèles qui la suivent, et qui désormais, grâce aux précautions de ses Sages et à un long atavisme, ne peuvent plus ne plus la suivre. – Telle est l’ampleur et la durée de la Tradition jaune. On ne crée point une Tradition immortelle ; elle se crée soi- même, et tous les jours s’agrandit et se fortifie par les énergies que lui apportent, après leur mort, ceux qui l’ont aimée. (chapitre IX)
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Et au sud, la montagne sacrée, le Thanvien, droit sur la plaine, élève ses trois cimes vierges et ses pentes violettes, embuées de brumes transparentes; un tiers du ciel en est caché, et l'on dirait qu'il surplombe Yenkhoai. Il est là, au fond de l'horizon, brillant et morne, réceptacle des légendes, demeure des grands dieux et des génies protecteurs de l'Annam, symbole de perpétuelle menace, repaire des tigres, des serpents et des irrédentistes de l'indépendance. L'Européen l'interroge chaque matin, comme un ennemi latent et courroucé, dont la froide majesté émeut par sa grandeur et son isolement. Et les vieux des villages disent, en baissant la voix, que les secrets de l'Empire sont cachés en ses cavernes, et que c'est de ses cimes immaculées que descendront les libérateurs.
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Lorsque, négligeant d’imiter le Bouddhisme, qui sut se plier aux traditions, le Christianisme tenta de se dresser contre l’héritage intellectuel de Laotseu et de Kontgseu, il fut brisé, d’un accord si commun entre le souverain et les peuples, qu’il n’y a plus à revenir là-dessus dans l’avenir, et que la religion chrétienne ne sera jamais, dans le monde jaune, qu’un sujet de curiosité pour quelques lettrés oisifs, qu’un refuge pour quelques récidivistes contre les lois de leur pays natal, et qu’un moyen de pénétration politique plus ou moins habile, suivant la valeur des diplomates qui l’emploieront. (chapitre I)
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Quand on dit d’un savant chinois qu’il a rompu tout lien traditionnel, on lui adresse la pire des injures, et, de plus, on a toutes chances de ne pas dire la vérité ; car il n’existe pas un Chinois qui puisse – même s’il le mérite – acquérir la gloire, s’il ne fait pas remonter expressément son enseignement à celui de ses ancêtres ; si donc il est un écrivain chinois qui ait osé cela, il est chez lui considéré comme un fou bizarre ; on fait autour de lui la conspiration du silence ; et ainsi nous ne le connaissons point, soit que nous soyons demeurés en Europe, soit même que nous ayons tenté d’aller découvrir la vérité en Chine. Le respect des ancêtres et la piété pour leurs idées sont des pierres angulaires de la philosophie et de l’érudition chinoises, et nul ne songerait à bâtir un système sur d’autres bases. Même en sociologie, même en politique, les réformateurs et les révolutionnaires chinois d’aujourd’hui – que l’on peut cependant soupçonner de peu d’enthousiasme pour la poudreuse et immobile antiquité – ne s’aviseraient pas de présenter comme une nouveauté leurs projets de réforme, car ils n’y trouveraient pas un adhérent. Ils les présentent, au contraire, comme un retour à l’ancien état de choses, et un « recul » vers des temps passés et meilleurs ; et, à tout prendre, si l’on veut bien étudier l’histoire des vieilles dynasties, on verra que ces révolutionnaires n’ont point tort, et qu’ils connaissent aussi bien le passé de leur race que l’âme de leurs contemporains. (chapitre II)
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Voici un livre, plein d'idées et plein de choses,» plein de moelle » et qui arrive à son heure. Les problèmes graves qui y sont posés sont de ceux qu'on ne peut résoudre en quelques pages, même si on apporte à leur solution l'application la plus éclairée, la compétence et la bonne foi. Ces qualités sont celles de M. de Pouvourville. Le public prendra certainement le plus grand intérêt à lire, dans l'exposé qui lui est présenté, l'histoire des relations diplomatiques de l'Annam et des pays constituant maintenant
hindo-Chine française avec la Chine et avec les Etats limitrophes. De cet exposé, il verra se dégager des principes qui résultent d'une double nécessité géographique et historique, et, s'il se laisse faire, en acceptant ces principes, il sera conduit à adhérer aux conclusions de l'auteur.
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Aux deux besoins de la race, solidarité, protection, répondent deux associations, l'une qui réunit les Chinois de Chine aux émigrés ; l'autre, dont les tendances satisfont à la cause première de son établissement.
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