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3.5/5 (sur 3 notes)

Nationalité : Espagne
Né(e) à : Grenade , le 16/06/1974
Biographie :

Diplômé en Théorie de la Littérature, Alejandro Pedregosa Morales est écrivain et poète.

Il a publié plusieurs recueils de nouvelles et de poèmes, dont "Los labios celestes", Prix Arcipreste de Hita 2007, et "La sombra de Caín", réunissant ses contes et nouvelles publiés dans les journaux Ideal, Hoy, Sur, El Correo et El Diario Vasco. Il a obtenu le Prix José Saramago en 2004.

Il est également l'auteur de trois romans policiers dont "Mourir à la San Fermin" (Un extraño lugar para morir, 2010), son premier roman traduit en Français.

son site : http://alejandropedregosa.es/
page Facebook : https://www.facebook.com/alejandro.pedregosa.9
Twitter : https://twitter.com/alejandropedreg

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Citations et extraits (25) Voir plus Ajouter une citation
- Redescendez dans la rue, choisissez un autre passant, montrez-lui votre plaque et demandez-lui quelque chose dont vous n'avez rien à faire, mais visant à ce que la personne puisse dévoiler quelque chose d'elle-même."Quel est votre meilleur restaurant de Pampelune ?", par exemple, ou "Vous croyez que l'Osasuna Pampelune va se maintenir en première division cette année ?". Bien qu'ayant vu votre plaque de flic, la question ne s'avèrera pas offensante, pas plus qu'elle ne suscitera la peur. Dans les deux cas, il vous dira ce qu'il voudra, vous pourrez même avoir au passage une brève et plaisante discussion sur tel ou tel restaurant ou sur l'avenir incertain du club des rouges, et peut-être qu'à la fin vous vous serrerez la main. Vous pourrez alors lui demander : "Vous pouvez me dire votre nom, s'il vous plaît ? " Le citoyen s'identifier de bon gré et ça lui sera bien égal que vous soyez commissaire parce que vous avez dorénavant quelque chose en commun en quelque sorte, un restaurant ou un pronostic, peu importe, le minimum exigible pour donner son nom à quelqu'un. Et bien moi, c'est exactement ce que je fais. Je les interroge mais je ne cherche pas ce qui m'intéresse mais ce qu'ils ont besoin de me raconter, je leur donne l'image d'une personne et pas celle d'un flic. Le reste vient tout seul.
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La fille avait attendu avec impatience d'avoir dix-huit ans et elle était partie. Londres, Edimbourg, Amsterdam et Rome, lui semblait-il. Les premières années, elle rentrait pour Noël, appelait une ou deux fois par mois et acceptait les boulots qui se présentaient. Toujours avec cette cordiale froideur qui était la sienne depuis l'adolescence, ce moment où ses parents étaient devenus des étrangers qui déambulaient dans la maison, contrôlaient ses emplois du temps, lui reprochaient son style radical et lui imposaient des punitions si elle manquait au lycée. Le problème n'était pas les disputes car ils se situaient aux antipodes dans une famille qui s'entendait plutôt assez bien, chaque partie prenant tout bonnement ses distances par rapport à la partie adverse. Et ce silence distant s'était amplifié au cours des dernières années, de façon presque définitive. C'est sûr qu'à la maison, on n'avait jamais été démonstratif dans ses sentiments mais il y avait toujours eu un câlin, un conseil ou une oreille attentive quand cela avait été nécessaire, c'est du-moins ce que pensait Uriza.
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Les yeux du commissaire se posèrent familières : la reproduction miniature des Kilikis, une espèce de personnage à grosse tête que tous les enfants de Pampelune redoutaient autant qu'ils les adoraient. Il y avait les six : Caravinagre ou Tête de vinaigre, un personnage très laid et au mauvais caractère; Verrugas alias La Verrue qui, comme son nom l'indique avait le visage recouvert de boutons; Patata ou Patate, bonhomme et un peu simplet, et encore Napoléon, l'empereur, Barbas, le Barbu et enfin Coletas dit Queue de cheval. Tous ensemble, ils menaient le défilé des géants à grosses têtes, les Gigantes et Cabezudos, qui tous les matins, pendant la San Firmín, occupaient le centre de Pampelune pour que parents et grand-parents puissent apprécier les visages saisis d'étonnement des plus petits. "Kiliki-ki, Kilili-ki, coup de bâton par-ci et coup de baguette aussi" chantaient les enfants tout en esquivant les gentils coups que distribuaient à tort et à travers Caravinagre et ses comparses, armés de gourdes en mousse.
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Et Uriza adorait lui faire ce genre de plaisanteries parce que d'une certaine manière, il lui semblait qu'il plaisantait avec sa fille, qu'il venait de retrouver; cette fille qui était juste un plus plus jeune que Béa et qui avait choisi de vivre sa vie loin de Pampelune, une ville, disait-elle, bourgeoise jusqu'à l'écoeurement, aux relents rances de droite catho qui l'oppressait et l'empêchait de se réaliser. En fait Uriza avait toujours redouté que ce ne fût pas Pampelune la source de son affliction mais plutôt une ambiance familiale stérile, de fille unique, avec des parents qui n'étaient jamais à la maison et qui le soir s'effleuraient la joue, regardaient la télé et se racontaient gentiment des choses sans intérêt.
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...Et le sept juillet..La San Firmín. Fête locale. Chacun profitait comme il l'entendait de ce jour de repos. Mais il y avait des exceptions : des centaines de garçons de café qui suaient sang et eau dans les bars bondés pour servir le flux constant de buveurs soucieux d'étancher une soif d'un an. Autant de balayeurs patrouillaient dans les rues pour en retirer les tonnes de déchets que les visiteurs assoiffés laissaient sur leur passage. Et une légion de jeunes gagnaient leur croûte revêtus de gilets orange qui annonçaient leur condition d'agents de la protection civile, c'est à dire chargés de venir en aide à tous ceux qui avaient bu plus que de raison et qui étaient perdus ou simplement inconscients.
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Il pouvait observer, au loin, se dressant sur la plaine de Pampelune, la tour de la cathédrale encerclée par les nuances d'ocre des toits de la vieille ville. Il y imaginait l'agitation, les bandes et leurs fanfares, les bandas, dans le dédale des rues, entraînant les gens et s'invitant les uns les autres à boire un énième verre. Les Australiens avinés, sautant du haut de la fontaine et s'éclatant la tronche sur la place de Navarrería. Les papis et mamies en blanc immaculé, un pull rouge autour du cou, "au cas où le froid tomberait", portant sur les épaules ou dans des charrettes, leurs petits-enfants surpris, encore tout à leur émotion d'avoir vu les Cabezudos et les Kilikis, ces géants à grosse tête.
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- On peut à la fois être calme et effondrée.
Le visage d'Uriza afficha une certaine surprise.
- Un musicien doit être fait de ce bois-là. Vous pouvez être en train d'interpréter Vivaldi à Cologne, et pendant ce temps, un de vos proches est en train d'agoniser en Espagne ou votre amant s'abandonne dans les bras d'une autre. Des choses comme ça, ça arrive, mais Vivaldi n'en est pas responsable, et encore moins le public ou vos amis. Nous, les musiciens, nous savons mieux que les autres souffrir en silence; la discipline et le contrôle font partie de nous dès notre premier cours de conservatoire. Pour faire vibrer les autres, nous devons être froids et précis.
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Des milliers de personnes étaient entassés sur la place, les yeux rivés sur deux immenses écrans où l'on pouvait voir une dame allumer la mèche d'un pétard. Les cris montaient en un flot continu qui suivait la seule direction possible, celle du ciel. Un parterre de bras et de foulards rouges ondoyait au gré d'un courant invisible. Dans son sillage, la fumée laissait une traînée blanchâtre. Elle explosa. La dame de l'écran dit quelque chose et une clameur de la foule d'uniformes blanc et rouge répondit : "Viva". La dame parla à nouveau et cette même armée de la fête répondit : "Gora".
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Bref, ma fille, on se fait vieux et on ressemble de plus en plus à ces bœufs qui tirent ensemble l'attelage, parfois ils ne se regardent même pas mais ils savent qu'ils avancent à la même allure et qu'ils partagent un même effort.
Je te demande donc de ne pas souffrir des disputes de tes parents. Si ça se trouve, même eux ne les prennent pas au sérieux.
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La tradition voulait que les gamins qui, depuis peu, avaient cessé d'être des nourrissons se rapprochent, le dernier jour de la San Firmín, de la gare routière, où les Kilikis s'enferment jusqu'à l'année suivante pour leur remettre leurs vieilles sucettes pour ainsi prouver à Caravinagre et les siens qu'ils n'étaient plus des tout-petits, des "txiquis".
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