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Citation de Alzie


L'une des plus grandes consolations de cette vie est l'amitié ; et l'une des consolations de l'amitié est d'avoir à qui confier un secret. Or, les amis ne vont pas deux à deux, comme les époux ; généralement, chacun en a plus d'un : ce qui forme une chaîne, dont personne ne saurait trouver la fin. Lors donc qu'un ami se procure cette consolation de déposer un secret dans le sein d'un autre, il donne à celui-ci l'envie d'éprouver la même consolation, lui aussi. Il le prie, il est vrai, de n'en rien dire à personne ; et cette condition, prise au sens le plus rigoureux, trancherait immédiatement le cours de ces consolations. Mais la pratique veut qu'on s'impose seulement de ne confier le secret qu'à quelque ami qui soit également sûr, en lui imposant la même condition. Et c'est ainsi que d'ami sûr en ami sûr, le secret circule par cette immense chaîne, et qu'à la fin il arrive aux oreilles de celui, ou de ceux, à qui le premier qui avait parlé entendait justement le soustraire à jamais. Il serait ordinaire qu'il dut faire un grand bout de chemin, si chacun n'avait que deux amis : celui qui lui dit, et celui à qui il répète la chose que l'on doit taire. Mais il est de ces hommes privilégiés, qui comptent de tels amis par centaines ; et quand le secret arrive à l'un de ces hommes, sa circulation devient si rapide et fait de si multiples détours, qu'il n'est plus possible d'en suivre la trace.

Chapitre XI, p. 283 - 284
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