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Citations de Alessandro Robecchi (82)


Novembre 2016

Peut-être qu’il aurait dû pleuvoir.
Francesco s’est dit ça en s’habillant, qu’un jour comme celui-là méritait une lumière plus appropriée, quelque chose qu’un bon réalisateur aurait longuement étudié puis élaboré avec soin dans l’attente de la bonne journée : le ciel gris, les gouttes fines, l’humidité flottante qu’il y a à Milan quand tu ne sais pas si l’eau vient d’au-dessus de ta tête ou d’en dessous de tes pieds. À la place, il y a un soleil pâle, de ceux qui ne réchauffent pas, un soleil qui fait le minimum syndical, la sensation de ces ampoules écologiques qui peinent à donner de la puissance quand tu appuies sur l’interrupteur, et font la lumière des morts.

page 9
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Je pouvais vous mettre dans le pétrin, Monterossi - entrave à la justice, obstruction à l’enquête, ces choses-là. Je ne l’ai pas fait pour une raison seulement : vous étiez enragé. Comme moi. (…) Pour une fille que vous avez vue deux heures, à moitié bourré, pour une fille que vous n’auriez plus jamais rencontrée. Ici, les gens pensent que je suis fou parce que j’en fait une affaire personnelle. Ils pensent que ça me fait commettre des erreurs, me tromper sur certaines évaluations… Mais vous voyez, Monterossi, je me trouve à un endroit délicat de la chaîne… après que les malheurs se produisent et avant qu’ils ne deviennent juste des classeurs aux feuilles froides, mal écrites, bureaucratiques. Je suis le derniers passage avant qu’une chose humaine… ou inhumaine, à vous de voir… avant qu’une chose humaine ne devienne bureaucratie, procès, dépositions, avocats, alinéas du code, circonstances atténuantes, aggravantes… Je vois le sang, Monterossi. Et ça me met en colère. J’ai vu chez vous le même colère, en un certain sens, je vous ai reconnu… (pp.318-319)
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On n’est pas d’un pays mais on est d’une ville
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Et en un éclair, il pense que c’est peut-être lui qui a aidé l’assassin, qui lui a facilité les choses.
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Le voyez-vous, cet homme « descamisado », les mains dans les poches, qui défie le gel, qui scrute l’horizon jusqu’à la courbe des bastions, où les lumières des voitures deviennent des gribouillis rouges ? Mais pourquoi ne reste-t-il pas un peu tranquille, pourquoi s’agite-t-il autant ? Pourquoi ne se pacifie-t-il pas avec cette vieille ruse du il y en a qui souffrent plus que moi ? Pourquoi cette fureur maintenant ?
Comme s’il était sur le pont d’un navire balloté par le vent glacé, il pense que oui, encore une fois c’est Bob qui a raison : il se noie et il s’accroche à cette rage comme à un tronc qui flotte. Il sent d’une façon confuse et indistincte que le salut, la justice, ne peuvent se trouver que dans cette rancoeur. Il s’étonne de sa colère mais ne cesse de la cultiver, de la rappeler à lui comme une petite armée désespérée, comme si la haine combattait l’effroi, qu’elle pouvait la vaincre. (p.229)
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[...] La Caserne, c’est ce labyrinthe de bâtiments fatigués, crasseux, mal vieillis, décrépis, qui entoure piazza Selinunte, quartier San Siro, avant-poste de la racaille urbaine, chaud en été, froid en hiver, cages d’escalier au goût de brocoli et curry.
[...] Les tours HLM autour de piazza Selinunte, zone difficile, une concentration de logements à faire pâlir Hong Kong.
[...] Beaucoup de logements sont vides parce qu’ils doivent être rénovés et pour les rénover il n’y a pas d’argent, donc on les ferme…
[...] Le collectif pour le droit au logement, ils doivent être trente ou quarante, presque tous des jeunes qui ont squatté ou qui étaient déjà là… Ce sont les seuls, après avoir squatté, qui le disent, ils font des pancartes, disent qu’eux, ils rénovent.
[...] Les Calabrais. Ils défoncent et installent des gens, entre trois et cinq mille euros, et après c’est difficile de les virer, donc ceux qui entrent savent très bien qu’ils peuvent être tranquilles trois ou quatre ans, minimum, et puis s’ils ont des enfants c’est encore plus compliqué…
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Ghezzi est pétrifié. Les autres ricanent comme des légionnaires romains en bas de la croix.
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« A vrai dire j’attends une amie, dit Carlo. Mais je serai sage, oui, avec elle, il n’y a rien à faire… »
Complicité masculine. Idéaux de coup de coude au comptoir. Coups d’œil aux nénés qui passent. Des médiocres performances de subalterne vendues comme des exploits épiques de champion.
Hommes.
Carlo se dégoûte, mais on lui a dit que c’est comme ça qu’on fait.
C’est ça qu’ils attendent, les autres hommes.
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Anna admoneste en quelque sorte ses lecteurs, il ne faut pas sous-estimer la rhétorique. La rhétorique est utile, elle aide ceux qui viennent après.
page 341.
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C'est donc comme ça que ça marche. Deux mondes et aussi deux lois, et aussi deux traitements différents. Il n'avait pas peur; là-bas, mais il savait qu'il pouvait y rester empêtré. Alors que, c'est incroyable, pour une fois il s'est trouvé du côté de ceux qui peuvent, et il est sorti presque de suite. Avec mille excuses. A qui ça arrive?
page 336.
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Tout tremble, tout vacille. Heureusement que la grappa n’est pas encore arrivée, sinon Katia devrait lécher la nappe.
Maintenant qu’elle a arrêté de faire l’agent, de penser en termes d’audimat et de clauses écrites en caractères invisibles… maintenant, oui, elle redevient humaine. Carlo la serrerait dans ses bras, si deux bras suffisaient.
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Quand un homme avec un pistolet rencontre un homme avec un verre de whisky....ben, on n’a pas besoin de Sergio Leone pour comprendre qui va gagner.
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Il n’y a pas mieux qu’un pistolet braqué sur vous pour reconsidérer certaines choses. Voilà . Elle. Carlo pense qu’il ne la reverra jamais plus , ce sera pour de vrai , et ce ne sera pas de sa faute , cette fois-ci.Il imagine son petit discours, tu sais, chérie, cette fois-ci, c’est différent....enfin ...on m’a tiré dessus. C’est tout .
Et les lumières aussi , cette pénombre de piano-bar de province. Ce n’est pas bien , se dit Carlo , on est où, là ? Dans un film italien ?
Et , pour tout dire , il aurait choisi un autre album pour ce moment. Une occasion spéciale. Ça n’arrive pas tous les jours de se faire tuer .
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Donnez-nous un ennemi à haïr
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…un couloir qui mène on ne sait où dans cet appartement de magazine léché pour gens qui n’auront jamais d’appartement comme celui-là.
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(..) avec ces gens-là, le ministère prend ses gants blancs et devine tous les subjonctifs.
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(..) une sorte de bastion ouvrier, à une époque, c’était au parti communiste, logements pour travailleurs, foyers familiaux, prolétariat d’après-guerre qui visait l’entrée dans la petite-bourgeoisie, et n’y arrivait presque jamais.
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Ils ont des troubles mentaux, avec des manies de toute-puissance, difficulté de connexion avec la société, âgés entre trente et cinquante ans, enfance difficile.
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(...) ils sont occupés à monter des écrans, des lignes téléphoniques, des tableaux… Pour l’instant c’est pas des enquêteurs, c’est des électriciens.
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Maintenant, sur le terrain ne subsistent que l’autocommisération de la dame et la rage sourde de sa fille, qui en a le souffle court, ce qui génère le bradyséisme de ses énormes nichons plantés sur un corps qui rappelle le baobab de Namibie.
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