Après quelques pages, j’ai envisagé de l’abandonner. L’histoire me plaisait mais je n’arrivais pas à rentrer dedans (sans expliquer pourquoi). J’ai laissé passer 2 jours avant d’y retourner et 2 jours après je le terminais. Parfois, tout est une question de timing.
Après l’avoir refermé, je dirais que la 4e de couverture ne rend pas justice au livre. Certes le “troc” du bébé est ce qui fait démarrer l’histoire et Della a son importance, mais au final c’est Reathel, le “mystérieux voyageur” qui est pour moi “le” sujet de l’histoire.
La morale est interrogée à de nombreuses reprises : disposition du corps d’autrui comme d’un bien, usage du corps d’autrui à des fins primaires… Autant être franche, ce livre n’est pas une promenade de santé mais, c’est ça qui en fait sa richesse. Peinture de la rudesse d’une époque et d’un lieu, Taylor n’est pas là pour nous raconter un conte de fées mais dépeindre le tableau des rapports entre une tribu indienne et un village de Blancs avec tout ce que cela comporte de glacial.
Mais, malgré tous les passages noirs, on suit aussi un homme qui ne sait plus où il en est et ce qu’il fait, et cherche un but à son existence. Par chance, il croise Della, qui elle, se raccroche à son enfant à naître pour tirer sa fureur de vivre. Et, je dirais même que certains moments sont très poétiques.
Et puis il y a les deux frères, le docteur, le soldat français, le prêtre, le chef Shawnee et son fils… Il y a finalement beaucoup de personnages bien travaillés, des sujets bien traités (dont certains sont parfois inattendus), une histoire qui se tient et qui se dévore.
La fin siffle comme une gifle cinglante qu’on n’avait pas vu venir et laisse sujet à interprétation quant à la suite des évènements.
C’est une franche bonne lecture que j’ai adoré faire.
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