30 octobre 1907 : J'ai tant lutté pour la vie, pour ma vie, tant rêvé à des heures de beauté remplies d'esthétiques gestes et tant vu s'envoler les châteaux de nuages de ma fantaisie que j'en suis lasse. Aujourd'hui je suis laide, vieille et pauvre, fini l'espoir, et je ne me résigne pas à comme tu me l'as trop répété, descendre la pente qui mène au trou noir. A qui bon cette préparation, cette lente agonie. Ne peut-on vivre jusqu'au seuil de l'abîme. Vivre ! Je n'ai eu que ce mot-là aux lèvres, que ce désir dans le coeur et les jours ont passé et les heures ont coulé, si rapides, si vides, si gaspillées, et les minutes continuent à s'égrener plus précipitées encore… à quoi faire ? …
208 - [Presses-Pocket n° 2841, p. 48]