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Citation de enkidu_


...peut-être devons-nous voir, dans ce dialogue, le désir de réagir contre l’idée qui, en tous les malades, les malchanceux, les victimes d’infortunes quelconques, faisait voir des coupables expiant leurs fautes passées.

Cette conception n’a pas disparu dans l’Inde. L’on y rencontre encore d’orthodoxes Hindous qui y demeurent attachés. Le plus gravement du monde, ceux-ci déclarent que construire des hôpitaux, faire la charité aux indigents et, de quelque façon que ce soit, soulager ceux qui souffrent, est aller à l’encontre de la loi du karman qui produit leurs souffrances.

Certains vont même jusqu’à déclarer cette bienfaisance nuisible à ceux qu’elle soulage, parce que, en allégeant leurs maux ou en les en délivrant, on retarde les effets de leur expiation.

L’on peut objecter à ces sombres sectaires – et les Bouddhistes ne manquent pas de le faire – que si l’on admet que le malade, l’indigent, l’homme frappé par une infortune quelconque, subissent le châtiment automatique de fautes anciennes, il faut aussi admettre que les résultats automatiques de ce même karman (leurs oeuvres passées) les ayant placés à proximité de médecins ou de personnes généreuses et capables de les secourir, c’est afin qu’ils puissent profiter de leur aide.

Si, d’après cette théorie, leurs maux devaient demeurer sans allégement, la force de leur karman les aurait vraisemblablement conduits loin de tout secours possible. Cette logique ne persuade guère les gens butés dans leurs croyances cruelles. Le plus étrange est que l’on rencontre des individus qui appliquent cette foi barbare à leur propre personne. Sans pouvoir deviner les crimes qu’ils ont pu commettre dans leurs vies passées, sans qu’il leur soit même possible d’être le moins du monde certains qu’ils en ont commis, ces victimes d’une doctrine déraisonnable s’entêtent à se croire coupables dès que la souffrance physique ou morale les atteint, et se complaisent dans leurs tourments, y voyant l’expiation de fautes qu’ils ignorent. (chapitre VI)
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