L’Afghanistan, après trente ans de conflits, c’est probablement la plus grande réserve de gens en choc post-traumatique de la planète. C’est un asile à ciel ouvert. Mais là-dessus, on ne reçoit aucune aide. Faut reconstruire, qu’on dit, mais on ne reconstruit pas la tête des gens, juste des infrastructures, du matériel, personne n’agit sur ce qui ne se voit pas…
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Je me sens dépassée par ce monde si grand que j’habite. Par tout le vécu qu’il a déjà, ce monde que j’habite, par tout ce qui a pu se passer avant que je vienne au monde, tout ce qui s’y passera encore. Et surtout par le mouvement des gens dans le monde.
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Mère Grand souriait de ce sourire qu'ont les personnes dont l'esprit s'évade, un sourire doux, candide, qui s'adresse au vide devant soi, autour de soi.
Je me disais que la nuit, pour friser, c'était plus discret. Surtout si les bigoudis étaient roses, comme sur les tablettes dans les magasins. J'imaginais que le cheveu il se mettait à dormir en petite boule et tout douillet et tout chaud sur son bigoudi, il faisait la spirale, tout simplement.
Pour les femmes qui suivent des cours d'alphabétisation, la burqa n'est pas un amas de tissu sous lequel se cacher en cas d'urgence. C'est un vêtement qui fait oublier qu'elles sont femmes et qui leur permet d'aller s'instruire. Une forme de sortie de secours.
Décidément, ce pays a tout pour lui. En plus des tremblements de terre, des talibans, de la pauvreté, des radicaux, des exilés, il a son lot d'Étrangers en mal d'eux-mêmes.
- C'est vrai qu'ici quand on veut maintenir le statu quo pour les femmes, on parle de culture afghane...