Alexandra Gilbert

La gourgane est une sorte de fève cultivée au Québec, une fève ancienne dont on peut trouver la parenté à travers le monde : il y aurait même des gourganes en Afghanistan où se rend l’héroïne de ce roman.



Ce n’est évidemment pas un voyage touristique, elle va en Afghanistan pour travailler avec une ONG. En plus des chapitres qui donnent un aperçu de la vie dans ce pays ravagé par les guerres, d’autres segments du livre racontent une mère peureuse, qui écrase sa fille sous ses recommandations. On pourrait croire que la pression maternelle l’aurait rendue timorée, mais au contraire c’est ce qui la motive à aller au bout du monde dans un environnement vraiment dangereux.



Un premier roman réussi, tant par le dépaysement de la destination lointaine que par la cohésion des personnages et la qualité de l’émotion.



(Et pourquoi ne pas en profiter pour découvrir le goût d’une bonne soupe aux gourganes?…)

Obsolète d'Alexandra Gilbert est un récit sur l'état des lieux. La déléquinsence de la relation de couple de Marie et Philippe ainsi que l'effondrement planétaire. Lui concepteur de logiciel, elle est technicienne en documentation. Lui change son frigo à tous les six mois pour un plus performant et elle regarde à la télé l'Australie en feu. Le roman se passe de Montréal à Saint-Georges de Beauce. Le père de Marie est décédé, son père antiquaire a plein de vieux meubles et de vieilles choses dans sa maison. Marie doit gérer ce qu'elle prend pour des cochonneries, des meubles, des outils du XIX siècle que son père appelait le Patrimoine, meubles fabriqués pour l'utilité. Philippe son copain lui dit de tout jeter, de vendre la maison et de revenir a Montréal. Marie a un doute, car Philippe n'aime que le neuf et ses jouets sexuels connectés. Un roman qui nous parle de la consommation et du court moment de bonheur qu'il procure, ce roman nous parle aussi des relations de couple qui ressemble à un pactes de consommateurs. Écrit avec des mots qui nous tendent les mains pour saisir l'esprit du bonheur.

Le commentaire de Lynda :

Cette lecture m’a vraiment touché, et je ne sais pas vraiment pourquoi, mais je me sentais mélancolique à bien des moments dans cette histoire.

C’est avec Marie que nous allons faire ce voyage à travers les souvenirs, à travers le passé, le présent, et même un peu du futur.

Le père de Marie décède en lui laissant un héritage assez spéciale, lui qui était antiquaire et qui accumulait les choses, même peut-être un peu trop selon l’opinion de Marie. Pour pouvoir hériter elle doit cependant respecter certaines conditions, et c’est avec le grand ami de son père, qu’elle va cheminer, lui qui est là pour la guider, selon la volonté de son père.

On fait des retours en arrière dans l’enfance de Marie, elle qui a surtout été élevée par son père et sa grand-mère, sa mère n’étant plus de ce monde, à travers certains objets, Marie se rappelle.

Comment arrivera-t-elle à liquider tous ces objets qui semblent tellement inutiles ? Surtout que son conjoint, est tout à fait le contraire, lui qui pousse la technologie et ne jurant que par celle-ci, trouvant à peu près tout inutile.

C’est dans une grande réflexion que l’auteure nous plonge avec cette lecture, le monde d’aujourd’hui souvent impersonnelle derrière son écran, les contacts humains, un peu manquants, et de l’autre côté, la valeur de certaines choses, les contacts avec notre entourage, même si certaines situations peuvent avoir laissé un goût amer.

Il faut se poser la question, le passé et le souvenir était-il préférable à ce monde un peu plus superficiel derrière une technologie qui ne cesse d’augmenter et de prendre toute la place.

Marie, doit faire la part des choses, et du coup elle doit trouver le moyen de revivre, de laisser de côté ce conjoint qui n’a aucunement les mêmes valeurs qu’elle.

Pas très loin d’un coup de cœur, à quelques reprises des émotions assez fortes, j’ai aimé toute l’histoire autour de cette arme parmi les antiquités.

En bref, je vous recommande, moi, j’ai beaucoup aimé, même si cela m’a poussé à réfléchir profondément !
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La gourgane tient une place particulière dans ce récit autobiographique. Une légumineuse rustique et nourrissante qu'Alexandra Gilbert retrouvera dans les champs de la campagne afghane à l'occasion d'un voyage humanitaire. Son récit parle du lien mère/fille, malsain dans son cas, et de sa fuite salutaire vers un lieu le plus lointain possible où l'influence maternelle n'aura pas de prise. Son expérience sur le terrain à Kaboul la fera déchanter sur les bienfaits théoriques de l'aide humanitaire internationale. Un bien décourageant constat pour une idéaliste mais son séjour aura eu son intérêt sur le plan personnel. C'est raconté de bien belle façon et livré avec une émotion qui affleure à chaque page.

Très bon roman québécois, autant par le style d’écriture que l’histoire racontée. Le sujet en effet est assez intéressant, le livre parle beaucoup d’antiquités québécoises et de son opposé, les nouvelles technologies et l’obsolescence programmée. L’auteure semble très bien connaître son sujet et offre un roman à la fois très pertinent et agréable à lire. Chapeau

J'ai adoré ce roman nuancé et criant de vérité sur le destin de l'humanité. Entre patrimoine et survivalisme, sur fond de changements climatiques, Marie, le personnage principal, doit choisir. L'intrigue est très bien menée : Marie hérite de son père et doit disposer de ses biens. Elle ne sait pas trop quoi faire... C'est à travers des rencontres marquantes et en se demandant quoi faire avec un mystérieux pistolet quelle verra tranquillement des certitudes se dessiner. À lire pour une dose de lucidité !

Quel est donc notre rapport aux objets qui nous entourent? C’est une question bien terre à terre et pourtant fondamentale qu’aborde Alexandra Gilbert.
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Le titre ne le laisse voir d’aucune façon, mais on voyagera loin, et bien, en lisant Gourganes, premier roman plein d’intelligence d’Alexandra Gilbert.
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