Nous construirons des routes pour faciliter notre ravitaillement, nous bâtirons des camps fortifiés pour assurer nos arrières. Les pioches et les haches serviront Rome autant que les glaives dans cette guerre. Nous avancerons lentement mais l'Aigle Romain dominera bientôt ces montagnes. En avant !
Extrait de l'hymne national roumain : Maintenant ou jamais apportons les preuves au monde
Que dans ces veines coule toujours un sang romain
Et que dans nos coeurs nous gardons avec fierté un nom
Triomphant dans les batailles, le nom de Trajan!
Parce que tu n'es qu'un homme Marcus, le doute est le propre de la sagesse, seuls les imbéciles sont bardés de certitudes.
Jeanne était au milieu du pré.
Allongée sur le dos, les bras en croix, elle semblait embrasser le ciel.
Le troupeau n’était plus là.
Les bêtes avaient pris peur et broutaient maintenant de l’autre côté de la prairie, sans oser revenir.
Voilà vingt minutes que leur bergère n’avait pas bougé.
Profitait-elle du Soleil dans cette herbe grasse et moelleuse ?
Quelque chose d’étrange, une aura inquiétante, vaguement maléfique, repoussait cette simple idée.
Paumes vers le haut, les mains de Jeanne étaient caressées par la brise.
L’herbe était piétinée autour d’elle.
Le visage tourné sur le côté, ses yeux étaient fixes.
Ses vêtements déchirés.
Et sa gorge béante.
Sa poitrine était également ravagée.
Les crocs qui l’avaient tuée avaient entrepris de la dévorer, avant
d’abandonner le cadavre horriblement mutilé sans que personne, hormis les bêtes éloignées, n’ait aperçu l’auteur de ce meurtre sanglant.
Un meurtre qui, en ce mois de juin 1764, ouvrait un règne de terreur dans le Gévaudan.
Partout sur le plateau, des animaux se mettaient également à vaciller avant de s’écrouler en libérant des dizaines de monstruosités affamées qui se jetaient sur tout ce qui se trouvait à leur portée, et le poste de communication fut bientôt submergé d’appels entrecoupés de hurlements :
— NOUS SOMMES SUBMERGES !
— IL Y EN A PARTOUT !
— LES ANIMAUX TOMBENT LES UNS APRES LES AUTRES !
Sur toute la périphérie de la plaine, des milliers de nahergs commencèrent à apparaître. D’abord des alphas, dont les grognements et les
mouvements saccadés contenaient difficilement une fureur bouillante,
puis plusieurs centaines de ramasseurs aux griffes démesurées, et enfin
les colossaux abatteurs, tanguant maladroitement sur leurs courtes
pattes. Côté humain, le bruit métallique des armes et des tourelles se
positionnant monta dans le ciel qui s’était lentement chargé de nuages.
Les premières gouttes commencèrent d’ailleurs à tomber en résonnant
sur le blindage des chars, tandis que les lignes humaines et nahergs se
faisaient face, immobiles sous la pluie qui s’intensifiait
Ce que vous avez baptisé « trou de ver », commença alors un
extraterrestre qui comme souvent tenait à employer des expressions
humaines, est instable. Ces passages sont généralement créés par l’effondrement d’étoiles qui aspirent l’espace-temps autour d’elles. Si un
autre phénomène identique se produit à une distante correcte, les deux
aspirations peuvent se rejoindre et former un raccourci entre deux
zones éloignées.
Malgré toutes leurs manœuvres, les avions ne parvenaient pas à se débarrasser de ces ennemis dont l’un rattrapa tout à coup un Su-35 en lançant une sorte de ventouse qu’il colla sur l’aile droite. Désormais agrippé à sa « proie », la boule de chair noire se hissa jusqu’à l’avion où elle se déploya en s’étalant afin de mieux résister à la vitesse. Impuissant, le pilote commença alors à secouer son appareil grâce à la poussée vectorielle de ses réacteurs, mais le naherg, littéralement collé, commença à ramper vers le cockpit qu’il recouvrit bientôt totalement.
— JE NE VOIS PLUS RIEN !
La chose se contracta alors violemment, et après trois spasmes d’une violence terrifiante, elle broya littéralement la cabine en tuant net le pilote.
— Putain ! Il l’a broyé comme une canette vide ! »
— La guerre est enfin terminée ? demanda l’homme âgé en le rejoignant devant l’âtre.
— Oui… répondit Lucien d’un air amer en regardant les flammes.
Puis voyant que son ami lui laissait la parole, il reprit.
— J’imagine que les guerres sont toutes les mêmes, beaucoup de larmes et de sang pour des victoires dont seuls les rois tirent profit, ou des défaites dont les peuples font les frais… »
- Le temps, Monsieur, le temps... Leur civilisation est bien antérieure à la nôtre, c'est la rapidité de notre évolution qui devrait tous vous interpeller. Elle est contre-nature et j'en veux pour preuve notre incapacité à respecter l'ordre des choses.
(...)
- Encore un exemple de l'immaturité de l'Humanité, bien trop jeune pour appréhender de tels dangers, dit-il en se levant.