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Citation de Charybde2


Le lendemain à l’aube, le sommeil s’est arrêté d’un coup. Net. Tant mieux puisqu’il me fallait prendre la route. J’ai quitté Orlando dans la fraîcheur d’un matin pluvieux. La voix de mon téléphone a repris sa litanie, plus ferme que la veille, plus claire. Bientôt, j’ai rejoint l’autoroute, l’Interstate 65, trois voies bordées d’arbres parcourues à vive allure par des camions aux chromes tapageurs, des pickups aux couleurs sombres et des voitures trop pressées. Depuis la veille, une dent travaillait ma gencive, une musaraigne apeurée se mouvait dans ma bouche, paniquée. La douleur était encore supportable, assez en tout cas pour que je puisse me concentrer sur la route, sur les monstres qui la parcouraient à vive allure sans égard pour mon petit véhicule poussif. Je la regardais, cette Amérique, et me suis dit qu’elle dégueulait d’Amérique. De ses propres signes, de ses clins d’œil à elle-même. Cette Amérique avec sa peau grenue, ses vergetures et son fond de teint mal étalé, ses routes larges, ses lumières qui éclairent le jour, ses couleurs stridentes, elle était telle que je l’avais laissée dans ma jeunesse, un peu plus fausse sans doute encore, mais cela venait peut-être de moi.
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