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EAN : 9782330125493
160 pages
Actes Sud (04/09/2019)
3.35/5   88 notes
Résumé :
Un Français ravagé par un deuil débarque à Atmore, Alabama, et va rôder autour de la prison, à l'écart de la ville. Est-il en quête de dépaysement, de sensations fortes, de vengeance ? Il s'installe chez l'habitant, commence à prendre des habitudes dans la bourgade et rencontre une jeune Mexicaine à la dérive qui semble la seule à pouvoir le comprendre. Un roman noir dense, ramassé, aiguisé.
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Critiques, Analyses et Avis (28) Voir plus Ajouter une critique
3,35

sur 88 notes
Il est difficile avec un récit si court de faire mouche à mes yeux surtout avec du roman noir, ou la plume trouve grâce à mes yeux ou cela n'est pas le cas. Ici la plume n'est pas désagréable à suivre mais je suis cependant resté totalement extérieure au récit.

Nous suivons ici un jeune homme complétement paumé qui erre aux alentours d'une prison, il fait la rencontre d'une jeune femme mexicaine paumé elle aussi, je n'ai pas du tout trouvé le récit novateur il est même plutôt très cliché, l'action se déroulant dans le fin fond de l'Amérique profonde, la rencontre de ces deux personnes se faisant d'une manière plutôt classique pour ce type de roman.

Une fin qui ne m'a pas emballé et un roman noir sans bon final je n'en vois pas tellement l'intérêt, un récit qui ne prend pas tellement de temps à lire vu son faible nombre de page mais pour lequel je ne garderai pas de souvenir durant un long moment.

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Atmore Alabama de Alexandre Civicio

Roman noir de chez actes sud.
Autant j'ai aimé, autant j'ai détesté.
L'auteur nous décris la désillusion, la dépression dans un style poétique. Avec de vrai personnage, qui ont une vie, du vécut.
Le narrateur, un français en deuil, échoué au États-unis, attiré par la prison, en quête d'une arme. Et une jeune pute, Ève, Mexicaine, borderline.

Roman dense avec une fin qui me laisse perplexe, avec un ressentie d'un: « tout ça, pour ça. »
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À Atmore Alabama, pays des rednecks, des cerveaux étriqués et du poing facile, où l'on s'endort dans les brumes de l'alcool et les commentaires haineux et racistes de Foxnews, la ville est encadrée par deux mastodontes de béton, le casino, laissé à la gestion des indiens Creeks, comme un os à ronger pour les indigènes locaux, et le pénitencier, sur le parking duquel il ne fait même pas bon s'attarder. C'est dans cette cité-image d'une Amérique en pleine régression, hésitant entre l'adhésion à un certain fascisme moral et politique, assorti de xénophobie, et l'oubli dans les drogues, qu'est arrivé, comme au terme d'une quête, le narrateur de cette histoire. Et c'est là, s'installant chez l'habitant, l'hospitalière Mae au fils enfermé à vie dans le pénitencier, errant à travers la ville pour toujours ramener ses pas vers la prison, qu'il fera connaissance d'Eve, une pute mexicaine au grand coeur mais à la parole acérée, bientôt la condidente de ses états d'âme. Que vient faire ce Français dans ce trou perdu d'Amérique ? le roman, petit à petit, le dévoile, mélangeant avec habileté l'évocation de la misère sociale et l'aveu des désarrois intimes, dans une langue taillée au couteau, une écriture de la nuit à peine constellée d'éclats d'humour et de formules acides ou tendres comme « Je la regardais, cette Amérique, et me suis dit qu'elle dégueulait d'Amérique », «j'ai envie de mettre ta tristesse dans ma tristesse comme on met une petite boîte dans une boîte plus grande », « ils pensent être le peuple. Ils ne sont que la foule », « là-bas, les alligators grouillent comme des masochistes à une distribution de baffes »… « Atmore Alabama », le nouveau roman d'Alexandre Civico, une allègre symphonie macabre, un des textes importants de cette rentrée littéraire, à paraître en septembre chez Actes Sud (collection Actes noirs). Par un écrivain, membre du collectif Inculte, dont les deux précédents textes, publiés chez Rivages, avaient déjà été très remarqués.
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J'ai trouvé très intéressant la description qu'a pu faire l'auteur de la désillusion, du désespoir et de la violence. Ce personnage principal atypique a connu une profonde blessure qui l'empêche d'avancer, tout en lui donnant en même temps un but ultime dans la vie. Nous nous doutons tout au long du roman qu'il va se passer quelque chose de grave, qui fera tout basculer.
Les personnages semblent complètement perdus et n'ont plus aucun espoir en rien. Nous découvrons des lieux isolés et désolés, une petite ville perdue au fin fond des États-Unis, avec rien à y faire, et des gens coincés dans leur routine maussade, une jeune prostituée droguée, fille de Mexicains venus illégalement, des ménagères enrobées et des hommes ivrognes et porteurs d'armes qui jouent au plus fort.
Je n'ai pas vraiment accroché avec l'histoire en elle-même ni avec le style de l'auteur, mais je suis intriguée par la fin !
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Un français, qui part en Alabama à la recherche d'on ne sait quoi, hanté par des souvenirs qui se dévoilent tout au long du roman,
Une jeune mexicaine, pute et camée,
Un coin perdu au coeur de l'Amérique rurale.
Tels sont les ingrédients de ce roman noir d'ambiance diablement habile.

La narration se fait en chapitres alternés, sur deux échelles de temps différentes. L'une s'étale sur une trentaine de jours, l'un après l'autre, trente-trois jours qui mènent au Williams Station Day, le point d'orgue de la quête du "walking frenchman", raconté quasiment heure par heure.
On sent le désespoir dans ces pages, le malheur, on voit la misère sociale, l'étroitesse d'esprit. Même si Atmore Alabama est écrit par un français, on s'y croirait et pourtant on n'a pas envie d'y être... Ce n'est pas l'Amérique qui fait rêver, ce n'est pas celle où tout est possible.
Cette chronique désabusée est servie par une écriture nerveuse, traversée de rais de poésie brûlante, et par un rythme enlevé grâce aux chapitres courts.
Une belle découverte.
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critiques presse (2)
LeDevoir
22 octobre 2019
Alexandre Civico nous raconte une histoire terrible dans un style d’une redoutable efficacité.
Un petit livre dérangeant, issu du collectif Inculte, sur la profondeur incommensurable de la tristesse.
Lire la critique sur le site : LeDevoir
Liberation
20 septembre 2019
Ce polar pourrait figurer dans une rubrique poésie. C’est un long et magnifique cri de douleur qui nous envoûte tel le tournoiement d’un derviche-tourneur.
Lire la critique sur le site : Liberation
Citations et extraits (30) Voir plus Ajouter une citation
Le premier train du jour surgit du brouillard. Deux gros yeux jaunes, en colère, jaillissent soudain, éclairant le museau renfrogné de la locomotive qui tire derrière elle des dizaines de wagons et de containers. Williams Station Day, dernier samedi d’octobre. L’odeur de carton-pâte des petits matins froids. Une brume épaisse couvre la matinée comme un châle. À l’approche de la gare, le train pousse un mugissement de taureau à l’agonie. La foule assemblée là pour le voir passer lance un grand cri de joie, applaudit, se regarde applaudir, les gens se prennent à témoin, oui, le Williams Station Day a bien officiellement commencé. Je regarde Eve, ses yeux aux teintes orangées brillent d’un éclat enfantin. Certains wagons sont bariolés aux couleurs de l’événement, d’autres aux couleurs de la sainte Amérique. La ville d’Atmore fête sa fondation, cent ans plus tôt, autour de la voie ferrée, seule et unique raison de son existence. On célèbre aujourd’hui l’établissement d’une vague gare devenue une vague ville. Le serpent monstrueux traverse, raide, Atmore pendant un bon quart d’heure, un kilomètre au moins de wagons et de containers avance à une allure modérée, bruyamment, devant une population qui revient tous les ans se célébrer elle-même. L’air est encore frais. Le brouillard ne devrait pas se lever avant une heure. Une bénévole sous un barnum blanc distribue des cafés chauds aux lève-tôt, aux fervents. aux fervents. Je vais en chercher deux, en tends un à Eve qui prend le gobelet entre ses mains pour se réchauffer. Elle boit une gorgée, se brûle la langue, s’en fout, scrute à nouveau l’immense chenille de fer. Je regarde Eve qui regarde le train, indifférente à ce qui l’entoure, aux autres, aux hommes, casquette et chemise à carreaux. Le train s’éloigne, quelques applaudissements épars jaillissent, la journée va pouvoir commencer. Je propose à Eve d’aller prendre un petit-déjeuner au Sprinkle Donuts où Berry est déjà à son poste. Elle acquiesce, a envie d’un honey bun et d’un litre de café.
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Le lendemain à l’aube, le sommeil s’est arrêté d’un coup. Net. Tant mieux puisqu’il me fallait prendre la route. J’ai quitté Orlando dans la fraîcheur d’un matin pluvieux. La voix de mon téléphone a repris sa litanie, plus ferme que la veille, plus claire. Bientôt, j’ai rejoint l’autoroute, l’Interstate 65, trois voies bordées d’arbres parcourues à vive allure par des camions aux chromes tapageurs, des pickups aux couleurs sombres et des voitures trop pressées. Depuis la veille, une dent travaillait ma gencive, une musaraigne apeurée se mouvait dans ma bouche, paniquée. La douleur était encore supportable, assez en tout cas pour que je puisse me concentrer sur la route, sur les monstres qui la parcouraient à vive allure sans égard pour mon petit véhicule poussif. Je la regardais, cette Amérique, et me suis dit qu’elle dégueulait d’Amérique. De ses propres signes, de ses clins d’œil à elle-même. Cette Amérique avec sa peau grenue, ses vergetures et son fond de teint mal étalé, ses routes larges, ses lumières qui éclairent le jour, ses couleurs stridentes, elle était telle que je l’avais laissée dans ma jeunesse, un peu plus fausse sans doute encore, mais cela venait peut-être de moi.
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Tout ce que l'on fera à partir de maintenant, c'est revivre cette même soirée, revivre cette même soirée, jusqu'à ce qu'elle s'épuise. On va la singer chaque fois un peu plus, l'imiter, et elle finira par avoir l'amertume de l'amande. La joie ne se cultive pas, elle n'existe qu'à l'état sauvage. Il faut la saisir quand elle passe puis la laisser partir.
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J’avais quitté Paris quelques heures plus tôt après avoir empaqueté rapidement mes affaires dans la valise noire. Mon billet d’avion fumait encore. Plus de chat à nourrir, tout juste une porte à claquer sur des fenêtres aux volets clos, un parquet aux lattes écartées, poussière débordant des rainures, une odeur rance de frigo en fin de mois et la porte d’une chambre que je n’avais jamais pu rouvrir.
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Un court roman qui se lit d'une traite. La construction en est intéressante: elle entremêle un mois de la vie du narrateur avec le récit d'une journée particulière, celle où sa vie va basculer pour une deuxième fois. Basculer vers le but qu'il s'était probablement fixé, de manière inconsciente? Cette fin peut paraître déroutante, mais après avoir laissé méditer mes petites méninges quelques temps, elle m'a paru extrêmement logique du point de vue du protagoniste principal.
Au passage, la galerie de personnages fait le tour des laissés pour compte du rêve américain. Avec une loupe sur les trois personnages féminins, matraqués par la vie, et auxquels on s'attache.
J'ai bien aimé aussi l'idée de la Williams station day. Cette journée particulière où les habitants d'Atmore enferment des objets personnels dans une boîte "de la taille d'un cercueil d'enfant", qui ne devra être ouverte qu'un siècle plus tard. Que pourront imaginer alors de ces vies passées, ceux qui découvriront ces objets?
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Fable sur la violence induite par le capitalisme et son patriarcat, *Dolorès ou le Ventre des chiens* est une ode désespérée à l'incandescence des révoltes, et à toutes celles et ceux qui décident, un jour, de se soulever.
le nouveau roman d'Alexandre Civico paraît en librairie le 3 janvier 2024 ! https://www.actes-sud.fr/dolores-ou-le-ventre-des-chiens #litterature #rentreedhiver
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