Il y a des gens dont on approche humainement par les pantoufles ; il y a les gens dont on approche par des voies très différentes ; mais, mon sentiment, c'est que, non seulement je n'ai jamais approché la partie la plus familière ou la plus secrète, la plus cachée du Général de Gaulle par les pantoufles que je n'ai jamais vues, mais je crois que personne ne les a jamais vues. [...] Je ne crois pas que personne ait jamais connu le général de Gaulle autrement que sur le domaine [...] de la confrontation avec l'essentiel [...] : "Il n'y a pas de Charles". Et Malraux de préciser : "Remarquez que c'est à l'homme, à ce qu'il représentait, non à l'individu de Gaulle que j'étais attaché. De la personne de Gaulle, on ne recevait rien, ou peu de choses."
(Chap. 13, page 377)