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Citations de Alexandre Mathis (36)


L’avenir n’existe pas. L’avenir est néant. Seul le présent existe. Toujours vécu au jour le jour. Sans prévoir. […] Le passé existe. A partir du passé que se font les livres, les films… pas sur l’avenir ! Pas d’avenir sans passé. Sans mémoire. Je ne regarde pas en arrière. Je me fiche de mon passé, dont je me passerais bien. Si on pouvait tout effacer ! On doit faire avec. Le refuge est le présent. Comme si j’étais en équilibre à haute altitude sur un emplacement où il y a juste la place pour poser les pieds, avec le brouillard partout en dessous.
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Je me présente en défoncé à mes heures, comme on endosse un habit, surtout pas en malade. Curieux état intermédiaire. Comment sortir de ça ?...
Autant poser une nouvelle fois la question comment sortir de soi. Si je sors de moi, je n'existe plus... bien que des dragées psychédéliques procurent la sensation de se sortir de soi, tout en continuant d'exister.
Je n'aime pas trop ce que je suis, je balaie cela. Je dois être devant une sorte de représentation, permanente. En me retrouvant seul, ça doit bloquer. Comment fuir tout ça, sinon qu'en fuyant davantage. Le navire ivre doit poursuivre son périple, sans faire escale. Tout reste secret.
Je déprime à mort.
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Le nubarène peut être un philtre d'amour, qui se prolonge au-delà de l'effet. Comme la sensation du poing dans la gueule, trouvant une réalité après coup. Ce qui est arrivé peut perdurer.
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Chihiro, assise dans un train, voit le paysage défiler. Elle est accompagnée du Sans-Visage, de Bô et de Kashira. Le train roule sur l’eau. Il ne se passe rien. Pourtant, cette scène a marqué toute une génération. Elle résume Chihiro, Miyazaki et, par extension, Ghibli. Car cet instant suspendu dit tout : le périple d’une jeune fille qui s’émancipe et la beauté d’une nature magique remplie d’esprits. Le studio ne survivra peut-être pas, ou difficilement, à la retraite prochaine de Miyazaki et à la disparition de Takahata. Le futur de l’animation au Japon se passera peut-être ailleurs. Mais une chose est sûre : Chihiro restera à jamais la petite fille craintive devenue courageuse, qui a accompagné des millions de petits et de grands dans un voyage qui, lui, est éternel.
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Muguette a quitté sa famille, installée dans les Ardennes, près de Reims, trois ans plus tôt, pour tenter sa chance et vivre sa vie à Paris. Son univers, à Pigalle, se cantonne principalement autour du café Le Sans Souci, de la rue Pigalle, la brasserie Chez l’Amiral rue Duperré, où elle voit Bill, et des rues voisines. Le studio prêté rue La Rochefoucauld se borne à une entrée, une pièce de 4 mètres sur 3.
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Toujours est-il, Bill, racontant cette histoire, se projette dans la fiction du gamin, que ce soit lui… ou un être imaginaire. Une sorte de présent de la fiction… de l’image.
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Pigalle est alors un quartier populaire, attirant. Il n’est pas impossible que Georges Rapin ait pu s’égarer par là, ou qu’il ait fait un écart à douze ans…
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— Monsieur, arrêtez-vous s’il vous plaît, avait dit le jeune flic noir par la fenêtre. Maintenant.
Il transpirait déjà abondamment dans son uniforme, et son crâne rasé était luisant comme une boule de bowling.
Je m’étais arrêté. Il avait ouvert l’attache qui retenait son arme de service dans son holster et avait gardé la main dessus. C’était la plus efficace des injonctions.
— Pourriez-vous nous dire d’où provient tout le sang qui macule votre chemise, monsieur ?
— J’ai saigné du nez.
Cette explication était ridicule, j’en avais conscience, mais c’était la vérité.
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On lira dans la presse, à l’heure du jugement, que M. Bill serait tombé dedans tout petit, en d’autres termes, qu’il eut le coup de foudre pour Pigalle à l’âge de douze ans. Si cette histoire, provenant des écrits ou plutôt des déclarations de Bill, entre l’inculpation et le procès, est vraie, elle pourrait se situer en 1948. Ça ressemble tellement à de la littérature qu’on se demande si Bill ne l’a pas encore piqué quelque part
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Pour le milieu, il n’est personne. Il n’avait tué personne. Monsieur Bill est Monsieur Personne. Quand il disait qu’il avait flingué un Corse, qui lui avait manqué de respect, on le regardait avec méfiance.

Il allait leur faire voir de quel bois il se chauffait.
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Ici, à Pigalle, il était Monsieur Bill.
Il était dans son univers. Il aimait ce décor.
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Une jeune fille, sanglée dans un imperméable en plastique transparent, laissant paraître les formes, la teinte des vêtements dessous, remonte, d’un pas lent, comme Isabel Corey dans Bob le flambeur, le trottoir entre la Pharmacie de la place Pigalle et l’entrée des Naturistes, regard tourné vers l’homme sorti de la Dauphine. Elle a réussi à lui faire tourner la tête. L’homme, un grand gaillard d’1 m 80, dévisage la blonde décolorée, chevelure ébouriffée, mâchant du chewing-gum. Leurs regards se croisent. Insistant. Il ne l’avait jamais vue, celle-là. Sans doute une nouvelle.
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— C’est rupin, ça ! crie une cloche, titubant, bada enfoncé sur le cassis, levant un litron entamé…

Les quatre nymphes aux robes colorées, fraîches comme des fleurs, disparaissent chacune leur tour avec les deux drilles, trois à l’arrière, la dernière à l’avant entre les deux disciples de Bacchus, dans une longue Cadillac cabriolet Eldorado noire, reculant, feux rouges incrustés à l’angle des ailerons, en coupant la route à une 403 cabriolet vanille, roues à rayons, évitant, accompagnée d’un coup de klaxon appuyé, d’un poil le char lui barrant la route.
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Le chauffeur de la Dauphine, les yeux cachés derrière des lunettes noires, ressort du tabac à côté du Bal du Moulin Rouge, jouxtant le cinéma, en allumant une cigarette. Costume sombre, veste croisée, grande silhouette mince, abondante chevelure de zazou, roux foncé, il revient d’un pas tranquille vers la Dauphine, en regardant, tête levée, vers le cinéma. En grandes lettres, il lit : Ce corps tant désiré – Belinda Lee. Les lettres en néon, blanches, sous le panneau du film, inscrivent : Un grand film français.
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Place Blanche. La Dauphine rétrograde bruyamment pour ralentir, s’arrêter juste avant le cinéma Moulin Rouge. Les ailes du moulin, au-dessus du cinéma, qui a perdu sa couleur vive dans la pénombre, ont cessé de tourner. Un camion Publidécor, flancs chargés de panneaux de films de dimensions diverses, stationne devant le cinéma. Le panneau géant du film projeté à partir du lendemain est hissé sur la partie vitrée au-dessus des larges marches du cinéma, couvertes d’un tapis rouge, visible le jour, du boulevard, à travers les portes vitrées, closes. Le moteur de la Dauphine arrêtée, phares allumés, en double file, continue de tourner, à hauteur du camion de Publidécor.
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Une Dauphine noire, remontant de la rue Pigalle, arrive à vive allure sur la place, tournant le long des voitures rangées autour du bassin, rutilante dans la nuit, pour remonter vers le boulevard où elle disparaît en direction du Gaumont-Palace.
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Les voitures en stationnement encerclent le bassin de la place Pigalle, toutes dans un même sens, descendant – dans le sens inverse des aiguilles d’une montre – du boulevard de Clichy vers la rue Pigalle en remontant à partir de la rue Frochot vers le même boulevard de Clichy, elles ont l’air de se suivre arrêtées, les unes derrière les autres comme les autos d’un manège d’enfants.
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La croix de la pharmacie, ouverte toute la nuit, expédie d’autres reflets, menthe à l’eau, sur les toits de véhicules à l’arrêt… plus rapprochés.
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Pigalle by night
17 avril 1959.

Les néons, écrivant en lettres majuscules jaunes Narcisse, projettent leur reflet à l’envers sur l’eau du bassin, au centre de la place Pigalle. Les lettres fluctuent, lentement… illisibles. Au-dessus de Narcisse, les lettres orange du Sphinx, plus élevées, projettent sur des carrosseries de voitures noires, propres, un autre mot incompréhensible…
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Lune de sang Le film était commencé
Nuit du 4 au 5 avril 1958. Villejuif, banlieue sud de Paris. Route de Fontainebleau.
Au milieu de la nuit, après la rue Pascal et la bretelle du boulevard Maxime-Gorki partant vers Paris, une traction avant, phares jaunes allumés, s’arrête devant la pompe d’une station service Esso, située 58, avenue de Stalingrad. Le conducteur arrête le moteur. Au-dessus, la pleine lune s’est élevée, haut dans le ciel. Elle diffuse une luminosité blafarde, éclairant la nuit. Cercle parfait, blancheur polaire, laissant imaginer des mers gelées. Incandescence d’un globe d’airain chauffé à blanc… Astre au halo glacial… Sa clarté immobile inonde la carrosserie de la traction, brillant dans l’obscurité comme un diamant noir. Le conducteur klaxonne
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