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Citations et extraits (5) Ajouter une citation
Ses mains qui ont tout fait, effleurés tant de choses, ses yeux qui ont tant vu, et pas seulement les solitudes, ils ne sont plus bons aux normes du travail. La jeunesse est passée, la vie de femme aussi, et le statut d’ancienne, vénérable et respectée, lui est refusé. Métacarpes et tendons fatigués, les prises ne sont plus assurées, les casseroles trop lourdes tombent, le dos tenu par des disques d’acier, les couteaux dérapent, la peau écumée de son visage trahit une fatigue accumulée, quarante ans à nager dans une mer turbulente, quarante ans à se noyer pour ramasser des épaves gorgées d'eau amère. Les fantômes de la civilisation du salariat qui s'est rendue, corps et armes, une paix si mal négociée, aux horreurs de l'usure.
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Au boulot on donne tout. Le meilleur, les plus belles choses que notre corps enferme. On accepte d’être loin de l’être qu’on aime plus que tout et même soi, ce petit coin de vérité, et d’une eau si rafraîchissante, les yeux dans la cascade, les mains sur ses sourires, et le coin de sa bouche qui chante des airs fascinants, une perle qu’on ne sait pas comment toucher, de peur de temps de choses et surtout la casser, un geste désordonné, mais le travail laisse un choix plus que réduit, la flexibilité c’est transformer le monde en celui des marins sans attache sinon la chope de rhum, les villes des escales froides et industrielles, la solitude des loups et les règles sociales en bagarre de sorcières, la main d’œuvre en vogue, d’un continent à l’autre, une manière, un sort bien commode pour empêcher que germent les liens du sang entre les êtres aimés.
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« Les jours sont courts, des matins je me prends pour Kahayam, je m'enfile un grand verre de nectar, à jeun, le rideau tiré sur les murs, face aux fenêtres, la ville à mes pieds. Avoir une gestion bête et méchante, ça aide au redémarrage. La boucle, les révolutions de mon petit astre qui me ramènent invariablement au point originel, et les retours qui sont des départs. S'arrêter c'est l'enfer. »
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Les bébés morts sont respectés dans ce lieu qui vous bouffe des hommes comme les gueules d’un cerbère, agneau de Dieu. Voilà, c’est le dernier refuge des âmes oubliées. Les vieux ont amené une pelle. Maquis, savane, désert, plage paradisiaque… À deux pas de l’océan, à six pieds sous terre, à vingt mille lieues sous la logique. Ils cherchent ; parlent. Et s’accordent. Combien de cadavres sous mes pieds aveugles ? Un autre bébé mort, mort-né, placenta putride, la vie des gars qui bossent pour deux sous, et pisser dans un violon, l’opposé du partage, ma si grande rage à m’éclater le foie et la raison, l’alcool bon marché d’un expatrié qui se cache sous les oripeaux merdeux d’un contrat de coopérant !
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Cette fois-ci la liberté se fanfaronne déchéance de la préoccupation administrative. Démerde-toi, libère la place. Va hurler avec la foule hululante, liberté, liberté chérie, c’était le mot de cette fin de millénaire, on ne peut échapper à ses déclinaisons individuelles, l’esclavage c’est tout le reste, la vie quotidienne des cons absorbés par leur tâche à tel point qu’ils se confondent avec le rouage qui les broie.
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