Hélène, fille du sud, et Karel, musicien de la Bohême, se rencontrent à Colmar à la fin du 19e siècle. Elle dit d'eux qu'ils sont comme des rivières : elle le Rhône, lui le Rhin. De leur amour naît la petite Stella. Et comme une étoile fugace, elle part très tôt.
Hélène se perd dans son esprit et part à sa recherche. Karel décide alors de rejoindre le Rhône, pensant la retrouver. Il part alors dans un parcours où il fera des rencontres réelles et mystiques jusqu'à sa destination, celle où son deuil le mènera.
Je ne connaissais pas cet auteur, mais je suis ravie de l'avoir découvert avec cette lecture. J'ai découvert ce livre au gré des propositions Instagram et là c'était le coup de foudre pour cette belle couverture.
Jackpot total, car l'histoire est belle et la plume wow ! La plume est poétique, belle, magnifique ! Elle nous fait voyager et méditer avec Karel. C'est un voyage contemplatif où peu à peu on se prépare vers un dénouement qui ne laisse pas indemne.
Tiré d'un fait divers dans un journal de 1900, l'auteur a fait de ces quelques lignes un magnifique roman, un voyage de dépouillement, de deuil. Bref, je vous invite à le découvrir.
Enfin, pour les fétichistes du violon (Ah bon, ça existe ?), l'instrument n'est pas omniprésent dans l'histoire, mais son rôle est très intéressant.
J'espère vous avoir donné envie de découvrir cet excellent roman.
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D'un fait divers une histoire de cours d'eau ; un homme à la dérive.
Après quelques pages d'un bonheur singulier, Karel et Hélène perdent leur fille. Croyant que celle-ci est encore vivante, Hélène part à sa recherche, laissant son mari, seul avec sa musique, qui disparaît en écho au fil du texte. Le temps perd l'homme que tout délaisse, et dans la dissonance de sa solitude, il s'embarque pour un pèlerinage de cours d'eau en chapelle.
Il persiste un écart entre les amants, qu'Hélène rappelle sans cesse (cf. citation). L'impossibilité de l'autre, la solitude existentielle, et même la destinée : des thèmes qui s'écoulent entre les personnages, les engloutissent parfois, mais qui, étrangement, laissent beaucoup de légèreté au texte, qui ne s’alourdit pas de complications ni de digressions inutiles.
L'auteur a su offrir un texte malléable par rapport au récit. Entre la fluidité délicate d'un temps révolu, entre la nature sauvage, la vie campagnarde et les villes méfiantes, quelques accents pointus, quelques cassures rythmiques (« La place d'Hélène et de Karel se font face. », p.12), qui ramènent constamment à Karel, centre vaquant de cette courte histoire humaine sur la dépossession d'un individu.
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Par petite touche, Alexandre Voisard nous fait partager ses souvenirs d’enfance et nous parle plus particulièrement de ses rapports avec son père. Il introduit son récit par une anecdote qui qui explique le titre de son livre « Le poète coupé en deux », la tête et le ventre, et ne craint pas ensuite de dévoiler les épisodes heureux ou moins sympathiques de sa vie. J’ai été intéressée à découvrir ce qui a influencé cet écrivain que j’apprécie beaucoup. J’ai aimé le style et la mise en page de cet ouvrage. J’ai eu l’impression de partager avec un ami certains épisodes de sa vie. G
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