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Citation de flambotte


Cela a dû arriver, que ma mère me prenne dans ses bras, ne serait-ce que pour des raisons techniques, pour me baigner, m'habiller, me mettre dans ma chaise haute, mais je ne m'en souviens pas. Dans toute ma vie consciente, dont je sais bien qu'elle n'est qu'une part de la vie, pas la plus vaste, pas la plus profonde, je n'ai pas le souvenir qu'elle m'ait touché affectueusement, comme on dit que les mères font avec leur enfant. C'est une chose que j'ai observée chez d'autres, que j'ai apprise au cours de ma vie, mais que je n'ai pas vécue. Je ne me rappelle rien d'autre que les bises qu'elle faisait pour dire bonjour, nettes comme les formules de politesse au bas des messages électroniques, même pas celles d'une lettre que l'on écrivait sur du papier, incompréhensibles, mais qui savaient prendre le temps, veuillez agréer, etc., l'expression de mes sentiments les meilleurs, etc., non, c'était : cordialement, smack. De la peau d'une mère je ne me rappelle que ça : la bise piquée à toute vitesse, comme le pivert pique le tronc ; ou comme l'avion d'assaut pique sur sa cible avant de se cabrer après qu'il a lâché sa bombe, en se désintéressant de l'effet que ça fait, c'est passé, c'est derrière.
Ce qui n'empêche pas un lien fort, mais distant ; donc obscur.
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