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Critiques de Alfonso Font (18)
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John Rohner, tome 1: Le sang du volcan

Paru en 1991 aux Editions Soleil, cette série ne connut pas de suite après un second volume aux Editions Theloma en 2004 (euh oui : 13 ans entre les deux tomes !). Le premier volume était composé de 3 petites histoires : mon ami Tusi-Tala, les dents du requin et enfin le sang du volcan qui donne le titre à l'ouvrage.



Le marin chevronné qu’est John Rohner accompagne Robert Louis Stevenson dans son périple sur l’océan Pacifique. Il s'agit bien du fameux auteur du fameux roman d'aventure L'île au trésor. Nous savons dès le début que Stevenson va mourir mais on en ignore la raison. Par contre, le mystère ne sera pas dévoilé à la fin de cette lecture ce qui est réellement dommage. Peut-être dans le second si j'arrive un jour à mettre la main dessus ce qui ne sera pas évident.



Nous avons un capitaine aux allures de Corto Maltese, presque un clone. Il n'égale bien évidemment pas l'original. Cependant, ces aventures exotiques dans les îles Samoa à la fin du XIXème siècle sont assez intéressantes pour captiver toute l'attention. Les Puissances coloniales (allemand, anglais, américain...) se disputent les îles au détriment des populations indigènes.
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Carmen Bond

Carmen toute crue.

"L'éditeur sans interdit" Tabou spécialisé dans la bande dessinée érotique propose en 2023 une réédition de "Carmen Bond" du grand dessinateur catalan Alfonso Font, paru initialement en 1987 chez l'éditeur belge Magic Strip, dans sa collection Himalaya, difficile à dénicher depuis des lustres. La nouvelle édition reprenant les dix courts récits en quatre planches est enrichie d'une histoire inédite de 14 pages, "Démonika la chasseuse d'âmes". Pour l'occasion, l'album a été toiletté dans sa traduction et sa colorisation. L'œuvre a fait peau neuve. 

Mix entre Carmen, femme fatale de Prosper Mérimée et James Bond, espion britannique de Ian Fleming, "Carmen Bond" démine les situations les plus tendues à l'aide de sa plastique explosive. Connoté années quatre-vingt et humour potache, le recueil a tout de même pris un peu de plomb dans l'aile à la relecture, trois décennies plus tard même si tout cela se parcourt encore sans déplaisir, tout étant fluide, quelquefois glacial comme dans la chute de Tarzan, par exemple. On peut aussi penser à Carlos Gimenez, autre artiste ibère et frère d'armes d'Alfonso Font qui a produit des œuvres alimentaires dispensables aujourd'hui tels "Amor, amor !!" (1991), "Aux risques de l'amour" (1994) ou encore "Amour toujours" (1993), tous parus chez Fluide glacial, magazine humoristique façon farces et attrapes. Font a beaucoup produit notamment pour le marché français. Fleurant les quatre-vingt ans en 2024, le dessinateur (né en 1946) n'a pas abdiqué et continue à fournir sans faillir son quota de planches aux éditions italiennes Bonelli pour la série Tex Willer. Son trait vif et lapidaire n'hésite pas à buriner les mâles visages mais il sait aussi infléchir délicatement les courbes féminines, insufflant une indéniable sensualité dont bénéficie Carmen Bond et son téton rebondi.
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Tex, tome 720 : Sulla cattiva strada

Sur le mauvais chemin.

A Goldfield, en Arizona, Scott Granger mène une vie rangée de commerçant intègre. Son frère jumeau, Larry Granger, est un bandit sans scrupule activement recherché par Tex Willer et Kit Carson. Afin de se dissimuler aux rangers, Larry menace Scott de s’en prendre à sa femme et à son jeune enfant s’il ne lui cède pas sa place de commerçant respectable le temps que l’orage passe. Larry ne peut cependant pas rester les bras croisés alors que sa position de notable lui ouvre généreusement les portes de la banque. L’occasion faisant le larron, il décide de proposer son plan de rapine au terrible chef de gang Kenneth Montoya.

Le scénariste Pasquale Ruju a parfaitement dosé son histoire où le bien et le mal s’emmêlent étroitement. Les jumeaux sont identiques physiquement mais dissemblables dans l’esprit. Scott accepte l’humiliation quand Larry prend le taureau par les cornes à l’exemple du cousin du shérif, ivrogne violent, venant régulièrement au magasin réclamer gratuitement une bouteille de whisky. Quand il se retrouve face à Larry, croyant retrouver la chiffe molle de Scott, il tombe de haut et fait rapidement profil bas. D’autres séquences fortes émaillent l’histoire et fait réfléchir après coup. Le dessinateur catalan Alfonso Font fournit comme à son habitude une bédé efficace, sans fioriture. Son trait incisif tranche dans le vif.
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Tex, tome 719 : Scontro finale ; I fratelli..

Confrontation finale.

Le lieutenant Castillo s’aperçoit du double-jeu de Ramona qui le contrôle avec des sédatifs pendant qu’elle marchande la nuit avec les comancheros, pourvoyeurs d’armes et de munitions auprès des Netdahes. Il décide de quitter le Rancho Verde avec Ramona prisonnière mais les trafiquants mexicains les prennent en chasse et Raul Castillo est bien seul pour contrôler Ramona tout en résistant aux tirs nourris des comancheros. Pendant ce temps, Nantan et Tiger Jack s’approchent du campement des Netdahes qui retiennent dans un enclos les esclaves mexicains survivants des raids meurtriers. Vite repérés, ils sont pris en chasse par les Indiens belliqueux. Tex Willer et ses compagnons arrivent en renfort mais les différents lieux d’affrontement et le comportement imprévisible du chef apache Yuvakai rendent la tâche ardue.

Mauro Boselli a su parfaitement orchestrer la confrontation finale, faisant croître la tension jusqu’à la résolution dans un affrontement inégal mais purgatif. Ernesto Garcia Seijas clot lui aussi sans mollir et magistralement sa partition graphique.

Les frères Granger.

Scott et Larry sont deux jumeaux adoptés par les Granger, un couple de commerçants à Goldfield, en Arizona. Si Scott est honnête et loyal, Larry est une tête brûlée qui finit par s’enfuir du toit familial avec le contenu du tiroir-caisse. Des années plus tard, Larry fait partie de la bande à Dutch, prise en chasse par les rangers.

Dans les quarante dernières pages du Tex Mensuel débute une nouvelle aventure qui se poursuit et se termine dans le n° 720. Le scénariste Pasquale Ruju va jouer sur la gémellité et les caractères diamétralement opposés des deux frères pour les lancer dans la confrontation et la perdition. Alfonso Font tranche par rapport à Seijas avec son trait plus rigide mais tout aussi expressif.
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Tex Color, tome 16 : Teton Pass e alter sto..

Teton Pass. (5/5)

Au début du printemps, dans les paysages grandioses et montagneux de Grand Teton, dans les Rocheuses, Kit Carson chevauche en portant son attention sur la neige instable en train de fondre. Malgré ses sens en éveil et l’alerte donnée par la tension de son cheval, il ne peut éviter la balle qui lui perfore l’épaule. Il se réveille dans une ferme, soigné par le tireur en personne, une fermière, Sarah Burdette, craignant pour sa vie car sachant l’approche imminente d’une bande d’assassins. Bien que blessé, Kit va devoir faire face à la bande sanguinaire de Dwight Henson.

34 pages couleur de régal visuel et narratif dû au talent du conteur Mauro Boselli et du dessinateur Alfonso Font. L’attaque de la ferme isolée, la lutte pour la vie et l’amour esquissé entre une veuve esseulée et un ranger blessé se débobinent avec un art consommé d’autant plus virtuose qu’il coule de source.

Attention au loup ! (3/5)

Tex Willer piste un détrousseur de banque aux abois. Alors qu’il l’accule au bord d’un précipice, un ours attaque le ranger. Luttant à mort avec l’ours en furie, Tex est mis en joue par le bandit mais un loup surgit et change le cours de l’histoire.

Antonio Serra a imaginé une histoire sans parole. Patrizia Mandanici donne à voir l’inaudible et les liens invisibles entre l’homme et l’animal. Son dessin soigné manque toutefois de délié et de vivacité.

Un traquenard pour Kit (3/5)

Dans la ville de Cottonwood, en Arizona, Kit Willer arrive seul et voit un homme se faire rosser par trois malfrats. Il aide la victime en retirant un morceau de verre planté dans son dos. Rolf Kreuzer, son frère Kiefer et le troisième sbire Kurt Schneider semblent se désintéresser de la scène pour mieux piéger le fils de Tex Willer. Prisonnier, Kit va devoir affronter toute la bande s’il ne veut pas être écorché vif.

Le graphisme de Raffaele Della Monica est lisible mais manque de souplesse. L’histoire assez linéaire ne manque pas d’allant avec la mise à mal des sinistres bandits.

La voix du tueur (3/5)

Dans le désert du Nouveau-Mexique, Tex Willer découvre une diligence dévalisée et ses passagers assassinés hormis une jeune femme, Ann Brinkley, laissée pour morte. Ann, aveugle, ne pourrait identifier les meurtriers que par la voix. Tex l’accompagne jusqu’à la bourgade de Sutton Town. Les méchants ont beau se parer d’habits trompeurs, ils peuvent à tout moment se trahir par leurs voix.

Le récit de Fabrizio Accatino est bien troussé avec une rapine meurtrière, des malfrats non identifiables autrement que par leurs intonations par une rescapée aveugle. Tex Willer doit faire le ménage avec discernement parce que les deux compères qu’il expédie ad patres n’ont rien à voir avec l’attaque de la diligence. Il lui faudra chercher ailleurs et obtenir des preuves avant d’agir. Le dessin de Giorgio Trevisan est plus proche du crayonné brouillon que du dessin structuré.

Le dernier des Mimbres (5/5)

A l’agence indienne du camp apache tenue par Clum, cinq guerriers Mimbres menés par Maska viennent demander de la nourriture et des munitions mais Clum refuse d’armer des Indiens. Maska, furieux déclenche le feu sur Clum et ses aides qui ripostent. Dépêchés sur les lieux, les rangers Tex Willer et Kit Carson se lancent sur la piste de Maska, le dernier des Mimbres.

Superbe histoire élégiaque imaginée et dessinée par Majo (Mario Rossi) d’un trait sûr et fort. Déjà somptueux dans le Tex Spécial « Les rangers de Finnegan » (2018), son trait expressif se trouve encore magnifié par la mise en couleur. Avec Font en ouverture et Majo en clôture, l’acquisition du dernier Tex Color se justifie totalement.
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Tex, tome 709 : La furia di Makua

La fureur de Makua.

Après le massacre du village de Francisco qui avait su si bien l’accueilli, Makua ourdit une colère froide et s’entraîne au pistolet avec un esprit de vendetta envers Mateo, l’instigateur de la tuerie. Pendant ce temps, deux jeunes Apaches, Tonio et Felipe ont été écœurés par la manœuvre de Mateo consistant à détruire une communauté indienne et entraîner un sentiment de révolte. Ils viennent faire part aux rangers des plans de Mateo. Ce dernier fomente la prise d’un fortin tenu par des tuniques bleues. En faisant main-basse sur la réserve d’armes des soldats, Mateo pense pouvoir équiper ses hommes et gagner encore en prestige. Black Claw, chef de clan allié au rebelle, espère vaincre Tex Willer et souffler la légende d’Aquila della notte.

Le scénariste Pasquale Ruju va habilement jouer sur le rapport de confiance établi entre Makua et Tex Willer en semant sur la piste du jeune métis des embûches mortelles. Bien que pavée de bonnes intentions, la conscience de Makua est bouleversée par la réalité, brute et fatale. Le dessinateur catalan Alfonso Font poursuit sans faiblir sa prestation graphique de bonne tenue. Makua est un personnage récurrent, potentiellement riche de possibilités d’actions qui n’en a probablement pas fini avec les rangers texans.
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Tex, tome 708 : La tribù dei dannati

La tribu des damnés.

Le jeune métis Makua a purgé sa peine et quitte le pénitencier d’El Paso posé au milieu du désert. Tex Willer, responsable de l’incarcération de Makua, s’est intéressé à l’ancien pistoléro, détenu modèle et l’attend, avec un cheval et des vivres, une arme et quelques dollars afin de lui offrir une nouvelle vie. En l’amenant au camp indien dirigé par Francisco, un chef pacifique et valeureux, Tex pense remettre Makua sur la bonne voie, entre de bonnes mains mais une rébellion apache se fomente et la menace plane autant sur les Indiens que sur les colons.

Pasquale Ruju offre une âpre histoire faite de violence omniprésente et de rédemption qui semble se dérober sans cesse. Alfonso Font, dessinateur prolifique et doué, réalise une nouvelle fois une partition graphique enthousiasmante notamment quand il verse dans la tourmente de la pénombre. L’aventure tourmentée de Makua trouve sa conclusion dans le Tex mensuel 709, « La furia di Makua ».
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Tex Magazine, n°5 : Raccolto insanguinato

Récolte sanglante (5/5)

Dans la campagne de Redfield, au Nebraska, un pasteur fanatisé commande aux villageois sous sa coupe l’immolation d’un quidam terrorisé. Peu de temps après, Miss Gardner, guidé par Gideon Parker, se dirigent sur Redfield, à la recherche de son supposé frère disparu mystérieusement mais ils tombent dans un guet-apens tendu par deux malfrats sans foi ni loi. L’intervention salutaire in extremis de Tex Willer déjà sur la trace d’un des bandits, Seth Lennox, est encore insuffisante quand le village de Redfield semble vouloir se liguer, colts fumants et torches embrasées, contre les nouveaux arrivants.

Jacopo Rauch, scénariste occasionnel, a su parfaitement se fondre dans l’esprit de la série et développer une histoire prenante sur fond d’hystérie collective et de vindicte cruelle. La campagne du Nebraska fournit le cadre idéal à une confrontation brutale entre des villageois rustauds, violents et déterminés et Tex Willer, seul garant de l’ordre dans une communauté livrée à elle-même et repliée sur ses fantasmes. En jouant sur les faux-semblants et les trahisons, le scénariste complexifie le tableau à bon escient. Alessandro Poli, dessinateur transalpin (né en 1965), réussit sa prestation graphique en noir & blanc bien mieux que lors d’un précédent essai dans Tex Color, tome 12, de novembre 2017. Son trait enlevé devient beaucoup plus lisible et expressif avec le contrôle des masses d’ombre qui architecturent le dessin, certaines trognes grimaçantes et écumantes marquant davantage les esprits.

La course du Yukon (4/5)

Au village enneigé de Dawson Creek, dans le Yukon, à l’Arcadia Saloon, Dawn, la filleule de Gros-Jean, trappeur franco-canadien, vient étudier le tracé de la course en chiens de traineau. Des malfrats tentent déjà de la dissuader mais Gros-Jean survient à temps pour reprendre la situation en pogne. La course lancée, les pièges surgissent d’autant plus facilement qu’un potentat local, Homer Deveraux, a soudoyé un Indien pour corser le parcours.

Brève histoire d’une trentaine de pages centrée sur Gros-Jean sans intervention des rangers qui, pour lapidaire qu’elle soit, n’en déroule pas moins sa bataille de saloon et sa course effrénée dans les champs de neige. Alfonso Font, avec son graphisme anguleux et puissant, brosse la fresque canadienne avec sa maestria habituelle.

Tex Magazine, biannuel, propose toujours des dossiers intercalés entre les deux histoires en noir & blanc de Tex, avec de belles illustrations en couleur. L’ensemble procure un réel plaisir de lecture pour tous les amoureux de cartes et d’estampes, de voyages et de dépaysements, de héros et d’enfance.
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Tex, tome 539 : I banditi della città fantasma

Les bandits de la ville fantôme

Tex et son fils Kit Willer ont libéré du camp indien de Bison Noir deux jeunes homme et femme, Mark et Annie épargnés lors du massacre de leur caravane pour être réduits en esclavage et offerts par Deadman Dick au chef Ute. Convoyés par le renégat Ute Blackbird et son compère Noir Scorpio, les deux jeunes prisonniers ne doivent leur salut qu’à l’intervention risquée des rangers accompagnés du révérend Charles Morrow. Prenant la fuite, pris en chasse par la tribu ute spoliée, le petit groupe converge sur Yellow Sky, ville minière désertée mais occupée temporairement par la sinistre bande de Deadman Dick.

A mesure de l’avancée du récit, Alfonso Font améliore son dessin, soignant les décors, réalisant des scènes de pénombre dans la ville fantôme noircie par l’orage. Mauro Boselli s’est ingénié à soigner tous les personnages, développant une galerie de malfrats typés. Son récit est aux marges du fantastique sur la fin de l’histoire et l’ultime découverte macabre fait froid dans le dos. Une nouvelle fois, Tex délivre un western de papier d’une qualité inégalée.
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Tex, tome 574 : Tornado

Tornade.

Alors que les Simms, colons sans attache, quelque peu déboussolés, heureusement guidés par Tex Willer, se dirigent vers un village indien abandonné, sur les conseils de Hank, dans l’espoir de trouver refuge face à la tornade monstrueuse qui déferle, une fusillade éclate. Deux malfrats occupent déjà les lieux. Hank aurait-il un lien avec les bandits ? La piste est longue jusqu’à Amarillo et au commanditaire du contrat de mort, Ben Lowe, d’autant que la bande de Jim Bennett demeure un sérieux obstacle à franchir.

Le scénariste a su semer le trouble dans la composition des groupes en interchangeant les faciès, angéliques pour les personnages pervers, démoniaques pour les âmes perdues. Le ver est forcément dans le fruit. Les retournements de situation sont donc inévitables. Heureusement que le ranger est capable, même dans le feu de l’action, d’observer les uns et les autres afin de trier le bon gars dans l’ivresse et d’adapter sa conduite selon la dangerosité supposée de chacun. Le dessinateur catalan ne mollit pas dans ce 2e et ultime volet d’une aventure qui a du souffle et la tempête lui permet de déployer son grand art du clair-obscur.
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Tex, tome 573 : Terre maledette

Terres maudites.

Tex Willer devrait rejoindre Kit Carson dans la bourgade texane d’Amarillo. Jim Bennett et sa bande cherchent à honorer un contrat en liquidant l’avocat Steve Lyman, en route pour Amarillo, chargé de défendre les petits exploitants contre le potentat local, Ben Lowe. Lowe a mis un contrat sur Lyman et dans les badlands de l’Indian Plains, les cadavres ne font pas de vieux os. Pendant ce temps, la famille de paysans, Will et Norah Simms et leurs deux enfants Joe et Rhonda décident d’abandonner leur ferme mal plantée au milieu de nulle part. Un voisin et ami, Hank, se joint au convoi en partance pour Amarillo. Les pluies torrentielles ne vont pas tarder à compromettre le cheminement, mettant en péril les colons démunis face à la furia de la nature.

Dans ce premier volet d’une histoire accrocheuse, convergeant vers la ville jaune d’Amarillo, dotée de multiples personnages bien campés, Alfonso Font déploie son grand talent de dessinateur à mesure que le ciel s’obscurcit. Il excelle à restituer la force des paysages en usant à bon escient d’onomatopées, de panoramiques, en densifiant son trait et en peignant la fureur des éléments sur les expressions des personnages. La fin de l’aventure explosive concoctée par Boselli et Font est à découvrir dans le numéro 574, « Tornado ».
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Carmen Bond

Érotique et coquin, mais pas vulgaire, très imagé, amusant, voilà une petite découverte pas déshonorante du tout, un divertissement qui manie le mot et l'esprit aussi bien que la libido.



Revisitant de grands mythes (Satan, Tarzan, César, Marc Antoine et Cléopâtre), on passe du Moyen-Âge au contemporain, de la préhistoire à nos jours. Composé de petites histoires éparses, liées entre elles par un petit prétexte initial, on y croise pêle-mêle gourous, sorciers, dictateurs, satyres, ermites, fabricants de bombes, soldats, scientifiques, rois, détectives... et quelques femmes, peut-être.



Il n'y a pas une, mais des Carmen Bond, incarnant la femme objet, le désir absolu, l’irrésistible qui fait unanimité, face à l'homme faible, submergé et soumis devant ce pouvoir de séduction.
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Tex, tome 685 : I difensori di Silver Bow

Les défenseurs de Silver Bow.

L’étau se resserre sur Silver Bow. Le trappeur Wolfman et son ami Indien War Cry tiennent la bourgade minière sous leurs tirs sporadiques et imprévisibles. Les habitants ont beau se protéger, les tirs de sniper depuis les hauteurs font mouche. Connaissant parfaitement les lieux, Wolfman se permet des incursions dans la cité. Rien ne semble calmer son désir de venger son frère. Chacun aimerait trouver l’assassin de Justin Lang, le frère cadet. Wade, le joueur de poker lésé pourrait avoir eu un mobile pour passer à l’acte. Puisque Tara Rhames, la danseuse du saloon, a passé la nuit avec Justin, elle constitue un témoin clé et Wolfman va s’en approcher, l’intimider pour la faire vider son sac. Molesté par Justin, Tara aurait pu vouloir se défendre. Finalement, son jeune frère Percy Rhames va devenir le principal suspect mais Tex Willer ne l’entend pas de cette oreille. Pourtant, la vindicte villageoise galvanisée par la peur et l’impuissance contraint les rangers à user de force et de ruse pour éviter que Percy ne soit livré pieds et poings liés à Wolfman. Il ne reste plus aux rangers qu’à partir à la rencontre du trappeur pour une explication frontale.

Suite et fin de l’excellent « Wolfman », « Les défenseurs de Silver Bow » ne délivre qu’à la toute fin le mobile et le nom du meurtrier. L’affrontement final entre deux forces de la nature, Tex et Wolfman, est un excellent moment d’action rehaussé d’ellipse et de rebondissement. Alfonso Font ne faiblit jamais, son graphisme ne s’exprimant jamais mieux que dans la pénombre d’une tempête et la morsure de la neige.
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Tex, tome 684 : Wolfman

Wolfman.

A Silver Bow, cité minière du Montana, Justin Lang arrive au saloon, s’installe à une table de poker, se coltinant avec Wade, un joueur professionnel et repart, arme au poing, ses gains en poche, entraînant Tara, une danseuse de bar avec lui afin de lier plus ample connaissance. Au petit matin, une détonation retentit et Justin Lang s’écroule. Son assassin s’est volatilisé. Pour son frère ainé, Wolfman Lang, justice doit être rendue. A l’aide de son compagnon indien War Cry, Wolfman va s’embusquer dans les bois dominants Silver Bow et commencer le tir aux pigeons sur les habitants jusqu’à ce que le meurtrier finisse par se livrer de lui-même. Les rangers Tex Willer et Kit Carson débarquent dans une bourgade sur le qui-vive.

Pasquale Ruju alimente régulièrement en bons scénarios la série Tex Willer et son histoire de vengeance aveugle liée à un assassinat mystérieux demeure de bonne facture. Un climat délétère et suspicieux pèse sur la cité. Wolfman est une force de la nature. Il dicte sa loi aux loups et aux hommes. Tex Willer aura bien du fil à retordre pour restaurer la justice. Alfonso Font joue toujours avec brio sa partition graphique et réalise de belles planches rythmées et expressives, délivrant des ambiances de neige et de pénombre remarquables. L’épisode se conclut dans le n° 685.
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Tex, tome 660 : Intrighie velino

Secrets venimeux.

Thomas Grant, l’affairiste politicien souhaitant se faire une place sur l’échiquier politique de la province afin de faire prospérer ses entreprises et ses combines est davantage le jouet de Jack Thunder que le donneur d’ordre. Kid Rodelo souhaite montrer son dévouement à son ancien chef et il n’hésite pas à frapper Kit Willer enchaîné dans les égouts. Tex Willer, Kit Carson et Tiger Jack s’inquiètent de la disparition du fils du ranger. La situation s’aggrave davantage lorsque le vieux bougon de Carson est fait prisonnier à son tour. Thunder dispose de tous les atouts pour faire plier Tex Willer.

Fin d’une aventure en trois épisodes initiée dès 1999, Jack Thunder est un assassin hors norme. Sa cécité et ses capacités extrasensorielles, sa dégaine d’épouvantail nyctalope, son caractère impitoyable dessinent un personnage inoubliable. La tragédie trouve son point d’orgue à la toute fin. Dallas aura eu beau se débattre, lutter afin d’éloigner la mort de ses proches, rien n’y fera. Kit Willer qui croyait à la seconde chance et au rachat de Kid Rodelo est tombé de haut. Tex Willer remet enfin les pendules à l’heure. Pour le ranger, aucun malfrat, aussi effrayant soit-il, ne peut tirer son épingle du jeu en toute impunité.
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Tex, tome 659 : La chiesa sulla collina

L’église sur la colline.

Afin de contrecarrer la vague d’attentats politiques à Selkirk, bourgade de la province canadienne du Manitoba, Tex Willer et Kit Carson augmentés de Tiger Jack et de Kit Willer cherchent les coupables qui ourdissent en sous-main meurtres et malversations. Pour les rangers à l’affût, Kid Rodelo a partie liée avec Jack Thunder. La surveillance des allers et venues du jeune pistoléro entraîne Kit Willer jusqu’à l’église sur la colline, repaire du sinistre bandit aveugle aux sens exacerbés, capable de se déplacer dans l’obscurité et de sentir le pouls et la peur de ses adversaires. Pour le jeune Kit, le jeu du chat et de la souris va débuter.

Suite de « Winnipeg », « La chiesa sulla collina » installe un climat d’effroi où tout le monde tremble pour ses proches hormis Jack Thunder pétri de haine et assoiffé de revanche envers Tex Willer. Alors que Mike Foster se fait du souci pour sa femme Dallas, elle-même souhaitant sauver son frère Kid Rodelo qu’elle voit glisser sur la pente du crime. Tex va craindre pour son fils aux mains du psychopathe Thunder. Superbe drame imaginé par Mauro Boselli dans la droite ligne fatale des précédentes aventures, il semble qu’il n’existe aucune issue, nulle rédemption sur le chemin de croix de jeunes gens marqués par un déterminisme social accablant. Ils ont beau être jeunes, beaux et doués, ils apparaissent démunis face à un destin inéluctable. Alfonso Font travaille en orfèvre les scènes nocturnes ou les actions dans la pénombre. Le dessinateur catalan semble s’améliorer à chaque nouvel opus travaillé à cœur, dans la fibre par un maître artisan des encres et des pinceaux.
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Tex, tome 658 : Winnipeg

Winnipeg.

Kid Rodelo, ex complice de l’implacable Jack Thunder est devenu paraplégique et manchot. Dans son fauteuil roulant, il surveille le Lucky Star Saloon à Winnipeg, dans l’Etat du Manitoba de son œil affuté et de sa main valide, toujours aussi précise avec un colt. Le policier Jim Brandon officiant à Winnipeg a été sollicité par son ami Tex Willer afin de suivre la réinsertion du jeune bandit mais c’est au tour de Brandon d’appeler les rangers car délits et assassinats ensanglantent les rues de la cité canadienne. Dépêchés sur les lieux, les rangers texans ne peuvent accuser Rodelo de forfaits du fait de son état physique mais le Kid travaille dans l’ombre à d’obscurs desseins et surtout il a retrouvé l’usage de ses jambes. Pourtant, Tex et Carson délaissent Kid Rodelo et suivent une piste politique sur laquelle s’agite l’influent Thomas Grant lui-même cornaqué en sous-main par un mystérieux donneur d’ordre.

Mauro Boselli revient sur un récit qu’il avait conçu en 1999 et que Marcello avait mis en images : (« Les sept assassins » [Tex 463] ; « Helltown » [Tex 464] et « Jack Thunder l’implacable » [Tex 465]). Quinze ans plus tard, Mauro Boselli remet son histoire sur l’établi et revient sur la famille Rainey où Phillip Rainey alias Kid Rodelo, le jeune bandit à gueule d’ange, ancien complice de Jack Thunder sert de fil conducteur : (« Le prisonnier de Yuma » [Tex 640] ; « Jeunes assassins » [Tex 641] ; « Colorado Belle » [Tex 642] et « Rendez-vous avec la vengeance » [Tex 643]. Alfonso Font succède à Marcello et réussit sur toute la ligne. Un an plus tard, en 2015, Boselli se penche à nouveau sur un Kid Rodelo diminué physiquement mais riche d’émotions contenues qu’un lourd passé conditionne. Travaillant le concept de la seconde chance et du déterminisme, le scénariste entretient le trouble d’autant qu’il est loisible de s’apitoyer sur un jeune homme meurtri, fier mais prompt aux élans fraternels. Alfonso Font retrouve aussi les mêmes personnages riches et attachants. Le lecteur retombe avec délectation dans un western de papier où une trame narrative répétitive dans un univers circonscrit se module en nuances savoureuses.
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Tex, tome 538 : Colorado Belle

Colorado Belle

Que fait Colorado Belle seule dans la ville fantôme de Yellow Sky en plein désert ? Lorsque Kit Willer y fait étape à la recherche d’un abri de fortune afin d’échapper au déluge qui s’abat sur le désert, il a le sentiment d’être observé sans pour autant savoir d’où vient le danger. Le lendemain, Charles Morrow débarque de la ville par la diligence au Trading Post de Las Animas. Jeune révérend quelque peu naïf, Charles est à la recherche de sa sœur, connue sous son nom de scène « Colorado Belle » et portée disparue. Latigo, un aventurier, se propose de le mener jusqu’à Yellow Sky mais la nuit venue, au bivouac, il braque le révérend et menace de l’abattre. Tex Willer surgit à temps. Latigo fait partie de la bande du sanguinaire Deadman Dick que le ranger piste.

Mauro Boselli a imaginé une bonne galerie d’affreux jojos sous leurs airs affables. Le scénariste met en piste Latigo, guide, Daniel Beckford, voyageur de commerce, Lee Yong, Chinois muet associé de Beckford, toutes occupations mensongères mais détrousseurs et assassins sans remords. Surgissent Deadman Dick et sa bande complète de malfrats en plein acte de nuisance puis Mauro Boselli pose sur la piste de Tex et de son fils Kit deux redoutables bandits, Blackbird, Indien Ute plein de ressentiment et Scorpio, Noir de peau et d’âme. Autant dire que le chemin jusqu’à Deadman Dick est semé d’embûches pourries. Alfonso Font est un dessinateur catalan de talent mais son travail souffre parfois d’un manque de finition. Les expressions des visages sont esquissées et les physionomies manquent de souplesse mais le Catalan réalise de beaux décors et les scènes de pénombre sont toujours réussies haut la main. La suite et la fin de l’histoire se découvre dans le n° 539.
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