« Seigneur, pardonnez-moi ! Seigneur, je vous ai…
- Je te pardonne, mon Olivier, parce que je devine, parce que j'ai deviné ce qu'il fallait te pardonner. Je te pardonne ta mauvaise pensée à cause de la grande action que tu as accomplie, en remportant une victoire sur toi-même et en m'aimant… Mais, mon frère, ce qu'il y a de mauvais en moi ne me pardonne pas ma bonne action, à cause de ta mauvaise pensée. »
Necker, bouleversé, avait joint les nerveusement les doigts. Il menait un dur combat. Soudain, il dit à voix haute et précipitée:
« Ne vous rendez pas à Péronne demain, Sire. Attendez une semaine encore. Attendez encore cinq jours. »
Le roi se tut. Necker se laissa glisser de sa couche et alla à tâtons jusqu'au roi. Il baisa ses mains. Le roi lui dit à mi-voix:
« Nous nous connaissons maintenant jusqu'au tréfonds, mon frère… »
« Olivier, dit le roi tout bas, je n'oublierai jamais que tu m'aimes malgré tout. »
Necker sourit, tout en faisant semblant de dormir...
« Seigneur ! Seigneur ! s'écria [Olivier]. Abandonnez cette terrible foi que vous avez en moi ! Je ne suis qu'un homme. »
« En vérité, dit [Olivier Necker] en riant sans bruit, si le roi me possède, je peux bien renoncer à moi-même ! »
« C'est l'amour de Louis pour toi, Anne, qui est Olivier. »