Quelqu'un en cette époque fit la remarque, plutôt sinistre, qu'il n'y avait alors que deux sorties en Europe : Auschwitz et Marseille.
C'est à cette seconde sortie, où aboutirent un très grand nombre de réfugiés de toutes provenances, que nous nous intéresserons ici; sortie qui se ferma le 12 novembre 1942 ou du moins se rétrécit fortement, avec l'entrée des troupes allemandes.
L'infâme article 19 de la convention d'armistice, signé par Pétain entre la France et l'Allemagne, résumait la situation : " Le gouvernement français est tenu de livrer sur demande tous les ressortissants désignés par le gouvernement du Reich. " Ce qui dans la pratique voulait dire que le gouvernement français s'engageait à livrer aux nazis tous les opposants allemands résidant en France.
Sur l'image, la devanture du café "Au bruleur de loups" qui servit de lieu de rendez-vous à nombre des auteurs présents.
La liste s'articule autour d'un certain nombre de lieux et de personnages qui jouèrent alors un rôle clé : Varian Fry et les locaux de l'Emergency Rescue Committee - Sylvain Itkine et la Coopérative du Fruit Mordoré - La Villa Air Bel - Les cafés du Vieux port, indispensables lieux de rendez-vous et de rencontre. Aussi, ce Tarot de Marseille des surréalistes qui, mystérieusement, distribue les cartes.
Le 16 janvier 1943, Hitler ordonnera la destruction des vieux quartiers de Marseille.