....Comme le spectre d'une reine morte, hantant le vieux palais qu'on construisit pour elle, je reviens dans cette maison.
Princesse des ténèbres, les mains
tremblantes, aveugle-née ignorant la nuance des sentiments, je cherche au fond de l'urne funèbre dont on m'a confié la garde, les trésors de ma jeunesse: rubans fanés, pierres précieuses, mais je retrouve surtout le grand coeur d'un homme qui me fit l'honneur de battre si fort pour moi.
Je désire que les générations futures, dont la chair sera triste d'avoir tant lu de mauvais livres en lisent enfin un bon :« le Roman d'un Homme sérieux», tout palpitant de tendresse et de rude sincérité,aussi plein de reproches mérités par celle qui ne comprenait pas.
Voici les lettres d'Alfred Vallette.
Je n'y ajouterai rien.
Je n'en retrancherai rien.
Hommage de celle qui eut souvent le tors de préférer l'illusion à la réalité, ses œuvres, fleurs de papier, à l'amour, fleur humaine et qui en demande pardon à la mémoire de son mari.
RACHILDE
31 décembre 1943