Alice Mana

Je m’empressai de déchiffrer les premières lignes : y étaient inscrits mon prix et mon adaptation au sein de l’école.
Mes tics, mes réflexes, mes habitudes, ma réaction face à Nine, Ten, Eleven et Twelve.
Mais pour l’instant, rien par rapport à la raison de ma venue.
Entre les pages, je tombai sur ma carte d’identité, je l’ouvris, oui c’était bien elle.
Ma vie. A partir de la troisième page, c’était ma vie que racontaient ces phrases.
Je remis le dossier à sa place (…) et refermai le tiroir qui fit beaucoup de bruit.
Pendant quelques millièmes de secondes, je restai immobile.
Le cerveau paralysé (…).
Les pas s’arrêtèrent devant la porte.
Je regardai autour de moi.
La poignée tourna.
Je sentis mon cœur et ma respiration s’arrêter.

Le son cessa aussitôt et j’entendis un bruit de porte.
Cheveux noirs hirsutes, yeux gris, presque argentés, tee-shirt noir, ceinture noire, jean noir, pieds nus. Le garçon en face de moi me regardait les yeux écarquillés, il portait un collier de chien autour du cou, des poignets et des chevilles, sa peau était d’une pâleur cadavérique et de larges cernes noirs bordaient ses yeux. J’eus un mouvement de recul, il faisait peur à voir.
Il recula lui aussi d’un pas, l’air horrifié, et remonta l’escalier. Puis, un autre claquement de porte.