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Citations de Alice de Chambrier (26)


– Vous ne croyez pas ce que je vous dis, ma fille ?
– La Claudette est trop laide pour être autre chose qu’une sorcière.
– La Claudette est une créature comme vous et moi. Si elle est boiteuse et contrefaite, ce n’est pas sa faute, pas plus que vous n’avez fait quelque chose pour être mince et droite. Oh ! croyez-moi, il faut plaindre la Claudette. Moi, je fais plus, je la respecte.
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le ciel et l’enfer ne vivaient pas aussi séparés qu’on aurait pu le croire. Les psaumes se mêlaient parfois aux imprécations et les hommes d’église ne dédaignaient pas d’aller faire quelques petites visites chez les pillards. Toujours ils y trouvaient leur profit et jamais ils n’en revenaient sans quelque ornement de prix pour leur autel. De la chapelle où ils célébraient leur culte, partait un souterrain soigneusement dissimulé, qui aboutissait dans l’intérieur du Châtelard. C’était par là que se faisaient les communications ; mais durant les expéditions nocturnes de leurs voisins, les pieux moines, le prieur en tête, fermaient soigneusement leurs yeux et leurs oreilles, ce qui fait qu’ils pouvaient sans remords continuer leurs relations amicales avec le Châtelard. Du reste, ils faisaient du bien dans leurs domaines, et plusieurs fois le prieur avait réussi à obtenir du châtelain la grâce de quelque infortuné serf.
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cherchant en chancelant sa route, l’aveugle s’éloigna ; et quand l’aurore apparut, mouillant de ses pleurs le corps inanimé de la prêtresse, on vit en caractères étranges à la place qu’occupait la statue du dieu, un nom gravé sur le marbre ; et le premier passant qui s’approcha de ces lieux lut en s’inclinant le nom immortel d’Homère.
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L’INACCESSIBLE.

L’homme n’atteint jamais à l’idéal qu’il rêve ;
C’est en vain qu’ici-bas il cherche à le saisir ;
Il ne peut y toucher, malgré tout son désir,
Et devant lui, toujours, il le voit qui s’élève.

Ainsi que Prométhée, à la terre fixé,
Rongé par le désir qui le poursuit sans cesse,
Il voit, le cœur rempli d’une immense tristesse,
Flotter devant ses yeux son rêve inexaucé.

Il ne peut le rejoindre et briser son entrave,
Il ne peut échapper au châtiment cruel,
Et, se sentant créé pour l’espace du ciel,
Il se trouve ici-bas lié comme un esclave.

Et le jour suit la nuit, la nuit succède au jour,
Le temps, d’un pas léger, fuit sans laisser de trace…
Mais jamais l’homme encore, oubliant sa disgrâce,
N’a rompu ses liens et chassé le vautour.

Il n’a pu s’affranchir des tristesses amères,
Il n’a pu s’élever jusqu’au vague infini,
Et ne rejoint jamais, hélas ! pauvre banni,
Le vol capricieux et doux de ses chimères.

7 février 1882.
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ÉLOGE DE LAMARTINE - Prologue

J’étais seul. Je rêvais aux grandeurs de ce monde,
À ces hommes, flambeaux de notre obscurité,
Qui, sortis tout à coup de la houle profonde,
Sont montés au zénith de la célébrité.

Et je réfléchissais aux causes de leur gloire,
Et pourquoi quelques-uns recevaient un tel don,
Quand d’autres, hélas ! n’ont pas même d’histoire
Et passent sans beauté, sans fortune et sans nom.

Je disais : « Que faut-il à l’existence humaine
Pour repousser du pied la médiocrité,
Et suivre l’idéal qui l’appelle et l’emmène
Vers les sommets brillants d’éternelle clarté ? »

Puis avec un accent de douceur infinie,
J’entendis une voix qui tout bas me parlait :
« Viens ! je te montrerai la flamme du Génie
Dans son plus magnifique et sublime reflet ».

Et dérobé soudain aux réalités mornes,
Je m’en allais joyeux dans le ciel éclatant,
M’enivrant de clartés et d’espaces sans bornes,
Lorsque la voix me dit : « Regarde maintenant ! »

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ÉLOGE DE LAMARTINE
Poème en un prologue et VI chants
En vue d’un concours ouvert par l’Académie française pour 1883.

Chant VI et dernier

...

Aussi lorsque s’élève un homme, ô Lamartine,
Auquel ainsi qu’à toi le ciel fut révélé,
Il conserve un reflet de la gloire divine :
Du Paradis perdu son cœur garde la clé !

Et si comme nous tous il faut qu’il passe et meure,
S’il doit suivre les lois que suit l’humanité,
Il laisse sur sa tombe une ouvre qui demeure
Et le garde vivant à la Postérité.
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Ô Apollon ! dit-il, chef des Muses, toi qui résides sur les
altiers sommets du Parnasse, toi qui chaque jour traverses les cieux, guidant la course du soleil, créateur des arts, écoute ma prière ! Abaisse sur ton disciple un complaisant regard et fais luire en mon âme un rayon de tes feux ! Que je puisse enfin réunir dans une unité parfaite et sublime ces flottantes images qui sans cesse passent devant mes yeux et s’effacent, avant que je
puisse les retenir et les fixer à jamais dans mon âme.
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L'INCONNU



Atome intelligent dans l'immense matière,
Grain de sable perdu sous l'espace du ciel,
Être étrange et divers, fait d'ombre et de lumière,
L'Homme est né pour mourir, et se sent immortel.

Il se demeure, hélas ! une énigme à lui-même,
Et quel que soit le dieu que son âme invoqua,
Il n'a pu jusqu'ici, sondant le grand problème,
Joyeux et triomphant, s'écrier : « Eurêka ! »

Nous cherchons tous le mot de l'énigme profonde,
Mot toujours poursuivi par chaque être vivant.
Voyageurs dispersés, nous traversons le monde :
Que serons-nous après, et qu'étions-nous avant ?

Où donc la vie humaine a-t-elle pris sa source ?
Vers quel But inconnu son cours est-il chassé ?
Vers d'autres univers portons-nous notre course ?
L'Avenir serait-il l'image du Passé ?

Ô Mystère insondable ! Ô grand Pourquoi des choses !
Arche immense d'un pont sur les siècles construit,
Et dont les deux piliers, les effets et les causes,
Plongent, l'un dans le vague et l'autre dans la nuit.

Neuchâtel, 15 avril 1882
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ÉVOLUTIONS
Où sont-ils disparus, les Peuples innombrables,
Autrefois échappés des gouffres du néant.
Pareils aux légions dévorées par les sables
Que la vague dépose au bord de l’Océan ?

Un jour, ils sont venus en conquérants superbes,
Ils ont soumis le globe, ils ont régné sur lui ;
Puis un seul coup de faux qui tranchait le champ d’herbes
Les a plongés soudain dans l’éternelle nuit.

On a vu s’écrouler, leurs pouvoirs séculaires,
Babylone, Ninive, et Thèbes et Memphis ;
Ces cités n’ont laissé que débris éphémères,
Témoins inanimés, argile enseveli.

Dans ces lieux aujourd’hui, vastes déserts stériles,
S’étalaient les splendeurs d’un luxe raffiné.
Et le peuple joyeux qui remplissait les villes
À l’immortalité se croyait destiné.

Il n’a fallu qu’un jour et peut-être qu’une heure
Pour renverser leurs murs, leurs temples et leurs dieux,
Pour faire des palais somptueux la demeure
Des serpents du désert et des oiseaux des cieux.

D’autres ont succédé, rescapés des naufrages ;
D’autres ont recueilli leurs vestiges divers.
Ruines disséminées sur l’Océan des âges,
Épaves d’un vaisseau gisant au fond des mers.

....
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J’AURAI VINGT ANS DEMAIN
J’aurai vingt ans demain ! Faut-il pleurer ou rire ?
Saluer l’avenir, regretter le passé,
Et tourner le feuillet du livre qu’il faut lire,
Qu’il intéresse ou non, qu’on aime ou soit lassé ?
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Ô Apollon ! dit-il, chef des Muses, toi qui résides sur les
altiers sommets du Parnasse, toi qui chaque jour traverses les cieux, guidant la course du soleil, créateur des arts, écoute ma prière ! Abaisse sur ton disciple un complaisant regard et fais luire en mon âme un rayon de tes feux ! Que je puisse enfin réunir dans une unité parfaite et sublime ces flottantes images qui sans cesse passent devant mes yeux et s’effacent, avant que je
puisse les retenir et les fixer à jamais dans mon âme.
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C’était le dernier jour des fêtes célébrées à Delphes en
l’honneur d’Apollon. Le disque enflammé du soleil s’inclinait
déjà fortement à l’horizon, et ses rayons obliques changeaient en autant de colonnes d’or les piliers du temple où le dieu était adoré.
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L’ÉNIGME


J’AIME à sonder l’azur, à poursuivre un nuage
Qui vole dans les airs comme un cygne sauvage
Regagnant vers le soir son nid dans les ajoncs ;
Mon regard l’accompagne, et je vais sur sa trace
Jusqu’à ce qu’il s’arrête et lentement s’efface
Dans Le rayonnement des vastes horizons.

Je contemple pensif l’étoile vagabonde
Qui, d’un cours inconstant, s’en va de monde en monde
Et passe tour à tour du nadir au zénith :
Je pense que, bien loin, au delà de la nue
Dans une sphère étrange, à la terre inconnue,
Il est peut-être un point où l’univers finit.

Ce mystère du ciel me tourmente sans trêve,
Et de ces régions où mon regard s’élève
Mon cœur voudrait toujours sonder l’immensité ;
Il cherche le secret que dérobe l’espace...
Mais qu’il suive dans l’ombre un astre d’or qui passe
Ou se perde, rêveur, parmi l’obscurité,

Il ne déchiffre point ce problème insondable ;
L’énigme qu’il poursuit demeure insaisissable,
Et la voûte d’azur ne se déchire pas ;
Et le grand infini, sphinx couronné d’étoiles,
Reste couvert toujours d’impénétrables voiles,
Et ne rencontre point d’Œdipes ici-bas.
2 février 1882.

p.150-151
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ÉLOGE DE LAMARTINE

Chant III

Au fond d’une retraite austère,
Dans le silence de la nuit,
Je le retrouvai solitaire
Loin de la foule et loin du bruit.

Il fouille dans la lourde cendre
Où repose un passé hideux,
Et sur ce chaos fait descendre
Un rayon pur et lumineux.

...
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ADIEUX DE SOCRATE À PLATON
(Fragment.)

Adieu, j’entends la mort qui s’approche et m’appelle ;
Mon âme est sur le seuil de l’immortalité ;
Encor quelques instants, et déployant son aile,
Elle découvrira ce qu’est l’éternité.

Elle découvrira ce qu’elle est elle-même,
Et faisant à la terre un solennel adieu
Humble et purifiée à cette heure suprême
Entre elle et le néant, elle trouvera Dieu.
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C’était le dernier jour des fêtes célébrées à Delphes en
l’honneur d’Apollon. Le disque enflammé du soleil s’inclinait
déjà fortement à l’horizon, et ses rayons obliques changeaient en autant de colonnes d’or les piliers du temple où le dieu était adoré.
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LORSQUE LE SOIR DESCEND.

Lorsque le soir descend, j’aime entendre les vagues
Expirer sur la grève avec des sanglots vagues,
Tandis qu’un rayon pâle égaré dans les cieux
Mêle son reflet clair au bleu triste des ondes
Et brode un ourlet d’or sur les nappes profondes
Qui jettent leur chanson dans l’air silencieux.

J’aime entendre le vent qui s’irrite ou qui pleure
Et qui parle dans l’ombre aux branches qu’il effleure
D’un baiser qui les fait frémir et s’agiter ;
J’aime écouter, pensif, la voix subtile et douce
D’un insecte azuré qui dit aux brins de mousse
Ce que nul être humain ne saurait répéter.

J’aime entendre le chant limpide de la source
Qui sur un lit de sable accélère sa course
Et s’enfuit vers un but qu’elle ne connaît pas.
J’aime entendre le cri superbe du tonnerre,
Lorsque du haut du ciel il s’adresse à la terre
Qui l’écoute soumise et tremble à ses éclats.

J’aime écouter, la nuit, tout seul devant l’espace.
Le doux bruissement du silence qui passe
Et la vague chanson qui s’échappe du ciel,
Mystiques entretiens des sphères suspendues,
Comme des lampes d’or, aux mornes étendues
Où le froid et la nuit ont leur règne éternel.

Oh ! que l’homme apprendrait de choses merveilleuses
S’il percevait le sens des voix mystérieuses
Qu’il entend s’élever à chacun de ses pas !
Mais cet hymne sacré que chante la nature
Est pour l’esprit humain d’une essence trop pure ;
Il peut le pressentir, il ne le comprend pas.

12 janvier 1882.

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L’INCONNU.

Hélas ! c’est donc ainsi que toute chose passe !
Chaque jour qui s’enfuit n’est jamais racheté,
Et le temps qui s’en va sans laisser nulle trace
Nous porte lentement jusqu’à l’éternité.

Mais nul ne connaît l’heure où la course s’achève.
Alcyons fugitifs sur l’écume des flots,
Nous allons, poursuivis par un semblable rêve,
Mêlant la joie aux pleurs et le rire aux sanglots.

L’avenir devant nous paraît riant ou sombre,
Mais le but qu’il présente est le même pour tous ;
Dans les clartés du jour ou dans l’horreur de l’ombre,
Le trépas se tient là, prêt à fondre sur nous.

Il ne faut qu’un signal pour ouvrir une tombe,
Il ne faut qu’un instant pour fermer un cercueil ;
Par un ordre inconnu l’étoile oscille et tombe :
Un mot venu du ciel met un pays en deuil.

Atome intelligent dans l’immense matière,
Grain de sable perdu sous l’espace du ciel,
Être étrange et divers, fait d’ombre et de lumière,
L’homme est né pour mourir et se sent immortel.

Il se demeure, hélas ! une énigme à lui-même,
Et, quel que soit le Dieu que son âme invoqua,
Il n’a pu jusqu’ici, sondant le grand problème,
Triomphant et joyeux, s’écrier : Eurêka !

Où donc la vie humaine a-t-elle pris sa source ?
Vers quel but inconnu son cours est-il poussé ?
Vers d’autres univers portons-nous notre course ?
L’avenir sera-t-il l’image du passé ?

Mystère de la vie, ô grand pourquoi des choses !
Arche immense d’un pont sur les siècles construit,
Et dont les deux piliers, les effets et les causes,
Plongent l’un dans le vague et l’autre dans la nuit.

Bevaix, 25 octobre 1881-15 avril 1882.
– 58
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cherchant en chancelant sa route, l’aveugle s’éloigna ; et quand l’aurore apparut, mouillant de ses pleurs le corps inanimé de la prêtresse, on vit en caractères étranges à la place qu’occupait la statue du dieu, un nom gravé sur le marbre ; et le premier passant qui s’approcha de ces lieux lut en s’inclinant le nom immortel d’Homère.
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LA TRAVERSÉE
Le brick, un fin voilier, fuyait sur l’Océan.
L’air était pur et bleu, le flot clair et riant ;
Un souffle bien égal venait gonfler les voiles
Qu’on eût prises de loin pour de blanches étoiles.
Les mousses, tout joyeux, chantaient dans les huniers
En regardant la mer qui roulait à leurs pieds.
Et tous les passagers, le coeur plein d’espérance,
Pensaient toucher bientôt le rivage de France,
Lorsqu’une rumeur vague éclata sous le pont.
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