Allie Krown

-Dis-moi quel est le problème, je ne comprends pas.
-Je suis fou d’elle, Mickey, je finis par avouer.
Je regarde la clope. Ok, elle calme ma colère mais ravise ma douleur. Je l’ai perdue! Putain!
-De qui?
-À ton avis? Calliopé!...
-Pourquoi tu ne me l’as pas dit? On aurait arrêté le pari, ça ne m’aurait pas dérangé!
Pourquoi je ne lui ai pas dit? Bonne question! Tout ça pour une histoire de fierté mal placée. Je soupire et me frotte les yeux. Si j’y avais mieux réfléchi, je le lui aurais dit après lui avoir avoué mes sentiments.
-Je fais comment maintenant? je demande d’une voix blanche, perdue.
-Tu vas la voir et tu t’excuses.
Mon poing s’abat une fois de plus sur le punching-ball, faisant frémir Mickey.
-Je lui ai dit, putain! Elle ne veut rien entendre! Je lui ai dit que je ferais tout, TOUT Mickey! Tu te rends compte? Elle ne m’a même pas jeté un regard, je hurle, impuissant.
Mickey pose la main sur mon bras et je m’effondre contre lui, anéanti.
-Ça fait mal, putain.
-Je sais, mon pote, dit-il en me frottant le dos, je sais…

Je reste un peu devant le miroir à me regarder. Je suis beau et je le sais. Toutes les filles sont à mes pieds et tous les mecs sont jaloux de moi. J’ai un beau corps et une belle gueule. Je joue avec les filles, je leur fais croire des trucs, passe une nuit avec et pars le lendemain. Je n’ai jamais eu de petite amie. Je n’en ai jamais eu l’envie.

-Bien sûr, je suis jaloux, princesse. Tu es à moi…
-Et donc, tu es à moi?
Sa voix est hésitante et tremblante. Comment fait-elle pour être aussi mignonne, aussi innocente? Mon cœur bat plus vite. J’ai tellement envie de la prendre dans mes bras, de sentir son odeur, d’enfouir mon visage dans ses cheveux, de sentir ses lèvres caresser les miennes et d’avaler les gémissements qui sortiront de sa bouche!...
-Non, princesse, ça ne marche pas comme ça, je n’appartiens à personne.
-C’est injuste, dit-elle tristement.
Je m’en veux d’avoir fait apparaître cette expression sur son visage. Je veux qu’elle soit heureuse. Si elle est heureuse, je le suis aussi.
-Embrasse-moi, Calliopé.
-Pourquoi?
-Parce que j’en ai besoin, s’il te plaît..

Je n’avais jamais ressenti ça… ces millions de frissons, ce besoin de plus, cette envie de l’avoir contre moi, d’être toujours plus proche de lui. J’étais tellement bien dans ses bras, je me sentais protégée, en sécurité. J’aurais voulu y rester des heures.

Mon cœur se serre et… merde quoi ! Je pourrais presque pleurer tellement j’ai mal, tellement j’ai peur de la perdre.

L’amour ? Est-ce que ça existe réellement ? Y a-t-il encore des personne qui croient au grand amour ?

Si la tentation devait se réincarner, elle serait exactement comme Ava à cet instant précis. Mon fruit défendu.