Début mars, le soleil sait tromper, feindre qu'il est mûr, plus chaud lors des dernières matinées d'hiver, quand le ciel ressemble à une photo de lui-même, un bleu aussi intense que si un petit l'avait retouché au crayon, le ciel idéal, pur, profond, transparent, sur fond de montagnes aux sommets encore parés de neige, quelques nuages pâles qui s'effilochent très lentement, pour affirmer par leur indolence la perfection d'un mirage de printemps