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Citation de Xav93140


"En haut" on fait des phrases. Une surtout : le "monopole-de-la-violence-légitime".
Tragique destin de l' œuvre de Max Weber réduite à l'état de grumeaux de pensée Sciences Po, pathétiquement machonnés par des hauts fonctionnaires ou des éditocrates sans esprit. Des hommes politiques aussi, et pas des moindres, [...] C'est la même idée obstinée, le même entêtement buté, dernier rempart justificateur à quoi il faut impérativement tout accrocher pour que tout ne sombre pas dans l'indignité pure.
L'État détient le monopole de la violence légitime. Il s'ensuit 1) que toute autre violence est illégitime et 2) que la violence d'État n'est jamais légitime - puisqu'elle est légitime. On en est là de la "réflexion"... Alors il ne peut pas y avoir de "violence policière", puisque la police est l'État et que la violence d'État est légitime. Voilà le fond de casserole incrustée qui sert de pensée à ces individus.

On peine pourtant à croire que quiconque puisse voir un argument sérieux dans une pure pétition de principe, démonstration entièrement circulaire qui présuppose ce à quoi elle veut aboutir. Et qui, d'évidence, ne comprend rien à ce que c'est que la légitimité. C'est que la légitimité n'est pas une propriété substantielle, qui se transporterait dans le temps comme ça, inaltérée, acquise une fois pour toutes.
La réalité est toute autre : on est légitime... tant qu'on est reconnu comme légitime. Tel est le fin mot de la légitimité : elle n'est qu'un effet d'opinion, une circularité, certes, mais qui doit être impérativement soutenue par la croyance collective et pas juste par un simple décret. Si bien que la légitimité ne dure que ce que dure la reconnaissance. Et pas une seconde de plus. Si la croyance collective est détruite, la légitimité est détruite à son tour. Les croyances et les opinions n'attendent pas les délais réglementaire de cinq ans pour se réviser, elles évoluent avec ce qu'elles ont sous les yeux. Et avec ce que le macronisme leur a donné à voir en deux ans c'est peu dire qu'elles sont parties ailleurs.

(pages 114-115)
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