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Amal Bentounsi (Autre)Antonin Bernanos (Autre)Julien Coupat (Autre)David Dufresne (Autre)
EAN : 9782358722025
121 pages
La Fabrique éditions (18/09/2020)
3.81/5   13 notes
Résumé :
La police, un sujet omniprésent sur lequel, à force, on ne sait plus trop quoi penser. Ce livre, qui ne prétend pas à l’objec- tivité, donne le point de vue de quelques individus qui ont eu « maille à partir », comme on dit, avec les forces de l’ordre. David Dufresne qui suit depuis longtemps les violences policières, résume ce qu’il a vu, subi, et entendu. Julien Coupat expli- cite le sens du mot d’ordre « Tout le monde déteste la police », il montre qu’il s’agit p... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Je trouve assez délicat et compliqué de commenter cet essai mais je vais essayer tout de même.

Comme vous pouvez le voir, c'est un ouvrage collectif et le titre parle de lui-même, c'est la police qui en est le sujet central.

Le point de vue et le ressenti de chacun.es des participant.es à l'ouvrage face au corps policier est ici exprimé. Et on peut dire que les avis sont très divers et donc parfois en désaccord forcément. Dans ce texte est abordé le sujet des violences policières, du meurtre, du racisme et de la police comme ayant "le monopole de la violence légitime." On parle de l'image des policiers dans des séries aussi. Certain.es de ces personnes ont été confronté.es directement à la violence, ont été arrêté.es, ont perdu un être cher. Elles se défendent et dénoncent la criminalisation des victimes.

Cet essai peut paraître radical, néanmoins je suis vraiment ravie de l'avoir lu. Quand je l'ai trouvé dans les rayons je l'ai trouvé si tristement d'actualité. Et je ne suis pas déçue de ma lecture. Certes l'ouvrage est subjectif étant donné qu'il s'agit de témoignages de personnes touchées de près ou de loin par les violences policières. Mais je le trouve d'autant plus courageux justement. Comme une lutte supplémentaire contre les oppressions et les violences systémiques et la confirmation (si doute il y avait) que le silence n'est pas une option envisageable.
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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
"En haut" on fait des phrases. Une surtout : le "monopole-de-la-violence-légitime".
Tragique destin de l' œuvre de Max Weber réduite à l'état de grumeaux de pensée Sciences Po, pathétiquement machonnés par des hauts fonctionnaires ou des éditocrates sans esprit. Des hommes politiques aussi, et pas des moindres, [...] C'est la même idée obstinée, le même entêtement buté, dernier rempart justificateur à quoi il faut impérativement tout accrocher pour que tout ne sombre pas dans l'indignité pure.
L'État détient le monopole de la violence légitime. Il s'ensuit 1) que toute autre violence est illégitime et 2) que la violence d'État n'est jamais légitime - puisqu'elle est légitime. On en est là de la "réflexion"... Alors il ne peut pas y avoir de "violence policière", puisque la police est l'État et que la violence d'État est légitime. Voilà le fond de casserole incrustée qui sert de pensée à ces individus.

On peine pourtant à croire que quiconque puisse voir un argument sérieux dans une pure pétition de principe, démonstration entièrement circulaire qui présuppose ce à quoi elle veut aboutir. Et qui, d'évidence, ne comprend rien à ce que c'est que la légitimité. C'est que la légitimité n'est pas une propriété substantielle, qui se transporterait dans le temps comme ça, inaltérée, acquise une fois pour toutes.
La réalité est toute autre : on est légitime... tant qu'on est reconnu comme légitime. Tel est le fin mot de la légitimité : elle n'est qu'un effet d'opinion, une circularité, certes, mais qui doit être impérativement soutenue par la croyance collective et pas juste par un simple décret. Si bien que la légitimité ne dure que ce que dure la reconnaissance. Et pas une seconde de plus. Si la croyance collective est détruite, la légitimité est détruite à son tour. Les croyances et les opinions n'attendent pas les délais réglementaire de cinq ans pour se réviser, elles évoluent avec ce qu'elles ont sous les yeux. Et avec ce que le macronisme leur a donné à voir en deux ans c'est peu dire qu'elles sont parties ailleurs.

(pages 114-115)
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Parmi nos dernières initiatives pour tisser d'autres liens, nous avons très récemment mis sur pied une application, disponible sur Android et sur iPhone, pour filmer l'action de la police et permettre que les vidéos soient instantanément enregistrées sur des serveurs. Trop souvent, quand des jeunes sont témoins de violences, ils voient leur portable confisqué, et effacées les vidéos qu'ils auraient éventuellement pu prendre au cours de l'intervention policière. Ce geste peut sembler dérisoire compte tenu du peu de cas fait par les juges des enregistrements vidéo des témoins ou des victimes. Néanmoins, il y a là un enjeu plus vaste. D'abord, il s'agit de saper la toute-puissance policière où elle s'exerce en premier : au moment de l'intervention. Jusqu'ici, un policier n'a guère à craindre d'être filmé car, bien que ce soit illégal, ces collègues ou lui-même peuvent confisquer le portable, le détruire ou effacer les images, voire arrêter le cameraman - cela m'est précisément arrivé. Avec notre application, le témoin peut faire savoir immédiatement à ses assaillants que les images ne seront pas perdus quoi qu'il arrive.

(pages 77-78)
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[...] ainsi de ce croche-patte d'un CRS à une femme à peine arrêtée, sans doute objectivement moins violent qu'un œil crevé, et pourtant tréfonds d'ignominie qui dit tout de la position psychique présente de la police. Et de sa déchéance morale plus encore : ces gens sont sans honneur, sans dignité, sans face. Ils sont hors-tout, et c'est à eux qu'on a donné les armes.

(page 110 ; Quelle "violence légitime" par Frédéric Lordon)
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[...] la police est tout aussi bien un monstre qui sommeille au cœur de l'Etat et que ce dernier, pour apaiser la voracité et la rage de son minotaure, lui offre chaque année en sacrifice une quinzaine de jeunes, le plus souvent noirs, arabes, musulmans.

(page 70 ; Amal Bentounsi)
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Videos de Amal Bentounsi (2) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Amal Bentounsi
Ali Rabeh, maire de Trappes, et Amal Bentounsi, fondatrice du collectif Urgence, notre police assassine, reviennent dans « À l'air libre » sur la mort de Nahel, 17 ans, tué par un policier à Nanterre, et les révoltes qui ont suivi dans de nombreuses villes de France.
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