C’est alors que Poule Rousse décide de rendre son tablier. Et voilà qu’elle s’assoit dans son divan et se met à rêver…
A l’arrêt, elle pense à d’autres destinées.
- Moi aussi, je veux mon remake ! s’écrie-t-elle, alors que Tourterelle entre pour prendre le goûter avec son amie.
Surprise, Tourterelle la regarde et lui rétorque :
- Poule Rousse, mais tu es bien ébouriffée, toi qui d’ordinaire est si soignée. Tu bats de l’aile ! Tu devrais te reposer !
- Tourterelle, j’ai les ailes brisées de rester coincée avec mon aiguille et mon balai ! Tu vois, je crois que c’est moi qui devrais être dépoussiérée… Je veux mon remake !
- Et avec qui vais-je boire le thé et jouer aux dés si tu décides tout à coup de changer d’histoire ? demande Tourterelle, attristée.
- Et puis, être une poule libérée, tu sais… C’est pas si facile ! Et si tu te retrouvais sur un mur, à picorer du pain dur ? Y as-tu pensé ?
Cuire et mélanger des plats permet de se réapproprier les aliments, mais pas seulement. La transformation matérielle des dons alimentaires agit symboliquement sur la valeur des denrées. En cuisinant, les habitants travaillent à rehausser la faible valeur des aliments qui leur est imposée à travers le processus d’un don qui n’en reste pas moins celui de restes de cuisine.
Derrière le terme de don se cache le déchet – déchet inutile qui aurait été jeté si, non loin de là, des occupants bien singuliers de la rue n’assuraient cette ultime utilisation avant le gaspillage ou le rejet. Alors, évidemment, tant que les dons parviennent, la violence sociale est contenue, déjouée aussi par divers procédés ; […].
Rien ne se jette, rien ne se crée tout se transforme.