Deuxième partie de notre rencontre avec Amélie et Marion Laurin pour la sortie de "Jusqu'au bout de la terre" (City)
Au cours de ces 646 jours ensemble, nos visions du monde ont changé. Les stéréotypes ont été balayés. (...) Le jeu en valait la chandelle. Ce voyage n'a pas été uniquement un voyage d'endurance relevé pour tester nos propres limites physiques et psychologiques. Il a aussi répondu à un besoin de connaissance du monde, d'autrui et de nous-mêmes. Cette grande aventure a été une succession de challenges que nous avons relevés ensemble.
Ce soir là, nous nous écroulons de sommeil, l'une sur le canapé, l'autre sur un matelas par terre, l'esprit curieux et le cœur heureux. A partir de maintenant, chaque moment sera un choix, une coïncidence, une chance, une galère, une occasion à saisir. Nous n'avons ni obligation ni timing. Pas besoin de courir, pas de rendez-vous, pas de clés. Nous pouvons décider de partir, d'aller à gauche ou à droite, nous choisissons notre chemin.
Nous découvrons beaucoup sur nous-mêmes et commençons à nous poser des questions. Notre voyage a-t-il du sens ? Qu'avons-nous à apporter aux autres ? Nous avons essuyé des reproches sur notre mode de voyage et sur notre objectif. Nous ne sommes pas en mission humanitaire ou écologique. Nous ne sommes ni journalistes ni exploratrices. Voyager nous passionne. Pourquoi devoir justifier un rêve ?
Cette fois-ci, il est vraiment temps de partir. Nous pourrions rester plus longtemps, mais, à ce rythme, nous n'atteindrons jamais notre but. Si par moments nous nous sentons reposées, en sécurité et en agréable compagnie, nous ne perdons jamais de vue où nous allons. Ce n'est ni un devoir, ni une obligation, juste l'envie d'avancer.
Nous continuons sur le sentier et atteignons le point qui marque la fin de la route. Un panneau indique : ALASKA, 17 848 KM ! Nous en parcourrons certainement beaucoup plus pour y arriver. Atteindre un objectif est un moment de satisfaction d'autant plus intense que l'ambition est grande.