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Critiques de Aminata Aidara (11)
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Je suis quelqu'un

Le grand secret qui innerve le premier roman d'Aminata Aidara est révélé dès ses premières pages. Du moins le croit-on jusqu'à la découverte de la vérité, à la fin du livre. Ne pas croire cependant que Je suis quelqu'un soit un récit à suspense. La romancière a plutôt essayé de tisser une histoire familiale à fortes connotations sociales qui explore la psychologie complexe d'une mère et d'une fille ainsi que d'autres personnages qui gravitent autour d'elles sur un axe Paris-Dakar. Le journal intime de la première et les confessions de la seconde se déploient au fil des pages dans une architecture narrative qu'on a parfois du mal à assimiler. Indubitablement, l'auteure, italo-sénégalaise, possède un vrai style et un vocabulaire étendu. Au point qu'il y a un véritable décalage entre ce que sont ses héroïnes et la façon, sophistiquée et littéraire, dont Aminata Aidara les fait s'exprimer. Comme si elle les contraignait à utiliser ses propres mots d'écrivaine, bien trop raffinés. C'est une impression toute personnelle, qui paraîtra peut-être étrange à certains lecteurs, mais le livre est de ceux qui semblent refuser leur liberté aux créatures qu'il a créé. C'est une sensation étrange et presque impossible à expliquer. Le caractère polyphonique de Je suis quelqu'un ne fait qu'ajouter à ce sentiment d'une certaine confusion et d'incompréhension pour un roman que l'on peut admirer pour son écriture mais trouver malgré tout fastidieux par moments et de toute manière trop empreint d'une recherche évidente d'aboutir à une oeuvre littéraire au détriment d'une histoire qui aurait pu être moins sinueuse et plus directe dans son déroulement.




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Je suis quelqu'un

Genre : Roman polyphonique



Estelle, jeune femme de 26 ans d'origine Sénégalaise, vit en région parisienne depuis qu'elle a 11 ans. Son père, s'est séparé de sa mère à cette période, Il choisit la date de son 26 ème anniversaire pour lui révéler un secret de famille. (Je ne le dis pas ici, c'est un peu l'enquête principale, en plus rien n'est sûr dans ce que dit le père, (affabulateur ?))



Estelle va essayer de surmonter seule ce que son père vient de lui apprendre (est-ce la réalité d'ailleurs, sa mère lui a raconté l'inverse ?).

Elle se réfugie un temps chez sa soeur puis chez sa mère, sans bien réussir à mettre des mots sur ce qu'elle a appris. Elle commence une introspection depuis son départ du Sénégal à maintenant. Elle a de nombreux cousins et cousines, trois soeurs (dont une restée au Sénégal). Son amie d'enfance part à Londres la laissant encore plus seule en ce mois d'août (je lis ce livre au bon moment sans l'avoir fait exprès)



L'écriture de l'autrice (italo-sénégalaise) est toute en circonvolutions, aller-retour présent-passé, images et senteurs…



En parallèle de son histoire, le livre présente les messages vocaux d'une cousine d'Estelle (messages qui restent sans réponse : Estelle jette son portable dans les escaliers pour ne pas être tentée de répondre) et des mails de son cousin (arrivé en France à l'âge de deux ans et qui y retourne pour la première fois pour ses 18 ans)

Estelle n'a pas de « vrai » métier : elle se revendique comme artiste, organisatrice de squat…militant pour tous les exclus...



Une troisième partie raconte le témoignage de Cindy (une afro américaine, dont la soeur est une black Panther), amie avec Penda la mère, sur le fameux événement secret et sur d'autres aspects de la vie au Sénégal mais aussi au États Unis : discrimination….

Le témoignage d'Éric, l'ex compagnon de Penda et fils de harkis, dans une longue lettre adressée à celle ci , nous entraîne vers une autre vision de cette famille.



Enfin, Penda la mère, prend la parole et raconte sa vie au Sénégal, son mariage forcé :…le fait de l'entendre parler de ses 4 filles et de son fils est émouvant. C'est de loin la partie que j'ai préféré, ce portrait de femme tout en subtilités…

Elle essaie de sortir sa fille de la dépression …et de remonter le moral à son neveu qui est traumatisé d'avoir été tabassé par la police au Sénégal…



Sur fonds de liens familiaux et d'enquête intérieure, c'est toute l'histoire des relations Sénégal-France que l'on devine : ambiguës, secrètes… La volonté de cette famille africaine de se libérer de ses jougs personnels et historiques donne de l'espoir (en particulier avec la fin que j'avais sentie venir mais qui est très bien amenée.)



En conclusion : enchantée de ma lecture
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Je suis quelqu'un

Quand Penda reçoit une lettre de son ancien amant lui signifiant qu'il veut la voir, pour une nouvelle promesse, l'épisode le plus douloureux de sa vie resurgit dans le quotidien de cette femme.

Au même moment, Estelle, la plus rêveuse de ces quatre filles, revient à la maison et semble engager dans sa chambre un combat délirant et silencieux contre une Vérité pas encore complètement dévoilée.

"Je suis quelqu'un" est l'histoire de deux femmes, mère et fille, à la fois proches et lointaines, qui essaient, le temps d'un été, de se définir par rapport à un passé dense et trompeur.

Un passé qui s'enracine dans une ville loin de Paris, entre privilèges perdus et soupçons de sorcellerie. Mais ce roman est aussi l'histoire de Mansour, Petit Cousin Fragile, qui retourne au Sénégal à la recherche des traces invisibles de sa mère, et de Dialika, Cousine de Cœur, dont le destin oscille entre Italie et France.

Un livre fort, poétique et réel, passionnant et onirique qui est aussi le récit d'une génération entre deux continents, d'une poignée de jeunes qui cherchent leur identité à la fois dans l'Histoire, à la fois dans leur propre famille.

"Je suis quelqu'un" est un roman puissant à lire et à aimer avec la même force avec laquelle il a été écrit par Aminata Aidara.
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Je suis quelqu'un

Une seule vie n’est pas suffisante pour perdre du temps à demander



Un roman polyphonique. Des personnages, particulièrement des femmes, « Je suis de celles qui se redressent », entre la France et le Sénégal, dans un présent marqué par le passé et un mensonge revêtu de travestissements.



L’écriture et le flux des énonciations est différencié suivant les locutrices. J’ai particulièrement apprécié celui d’Estelle et son « Je suis quelqu’un qui » entrecoupé de messages téléphoniques reçus.



Des souvenirs, le monde saturé de l’enfance, des confrontations, les nuits vidées de leurs rêves, les salamalecs de l’existence, le trouble des relations entre sœurs, celle restée au pays avec le père et celles venues en France dans le sillage des relations entre la mère et Eric, la solitude de Penda, « Maintenant, la solitude de sa mère la met en garde contre le fait qu’il ne faut pas confier son propre bonheur à quelqu’un d’autre »…



Aminata Aidara dessine un paysage contrasté, entremêle les temps et les lieux, les paroles et les rêves des unes et des autres, « La netteté de ses rêves est constamment mise à l’épreuve par ma réalité », les indignations et les promesses, « On ne se cachera rien des choses importantes. On se cachera, plutôt, chaque minute où la vie s’est perdue. On enterrera les moments où l’existence a oublié ce qu’elle valait », le fil d’un amour et d’un enfant perdu.



Des ombres colorent les lignes, Frantz Fanon, les fantômes, la difficulté d’écrire une lettre, la guerre, « Mais les abeilles de mon cœur ont commencé à faire grève très tôt. Puis, elles ont disparu », le départ pour toujours, les promesses, « Je ne verrai pas tes yeux se teinter de terne, ta bouche convoiter des baisers perdus, tes doigts caresser une habitude. Je fuirai l’obscurité parce que je ne serai que la lumière qui te donnera toujours la vie, l’étincelle qui fera battre ton coeur », les bisous sans épargne, le sommeil et le réveil, « Je me suis réveillée et je me suis souvenu », le visage enfin étranger, un enfant…



Un roman de l’intranquillité, des regards en avant. « A partir de maintenant je ne tiendrai aucune de mes promesses »
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Je suis quelqu'un

le premier roman d'Aminata Aidara est une pépite arrivée tout droit dans nos mains.

Il faut ouvrir son coeur et plonger dans l'histoire sans retenue, sans questions. Tout y est fort et puissant, l'écriture, les mots...

Cette écriture semble "parler à notre âme" directement, elle pourrait donner parfois l'impression d'être difficile à aborder, mais une fois intégrée, une fois que nous laissons aller, elle nous plonge dans la tête et dans le corps d'Estelle, Penda, Eric etc. Chaque personnage a bien sa voix et il est beau de voir comme l'auteure nous les donne à lire sans retenue.

De voir comme un secret si lourd prend une forme et un poids bien différent chez chaque personne. De constater l'impact des non dits dans une famille. On s'attache à chacun, on les suit, ces êtres malmenés par la vie, avec des fêlures comme des failles dans la terre... qu'ils sont beaux et forts!

Par ce livre on entre aussi dans cette confrontation de sociétés, de cultures. Comme vit-on avec deux cultures différentes? quelle équilibre peut-on trouver? ou retrouver quand on change de pays?

les références sont nombreuses et belles, le livre (nous) ouvre!

C'est d'une richesse infinie.





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Je suis quelqu'un

Ce livre est un premier roman. Et on le ressent très vite, surtout dans la première partie. On sent les efforts de l'auteure qui veut soigner son écriture, qui veut suggérer les émotions de ses personnages, qui se bat avec les contradictions de ces femmes déchirées par le déracinement. Mais ce n'est pas si grave, elle doit trouver sa voix et celle-ci se dégage déjà dans le journal de Penda que personnellement je trouve beaucoup mieux réussi que l'errance de sa fille adolescente Estelle. Une lecture intéressante malgré tout !
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Je suis quelqu'un

Je referme à l'instant le livre "Je suis quelqu'un". Un joyau. Je ne m'attendais pas à ce dénouement, cette si belle fin. C'est une histoire qui restera longtemps gravée dans mon corps/coeur. Le livre d'Aminata mérite réflexion, attentions. Peut être que je le découvre à un moment particulier de ma vie... Son livre fait du bien, rassure, donne confiance et l'envie d'avancer. Un grand merci à cette si belle écrivaine qui a à la fois une force, une légèreté et une liberté dans sa plume. Le texte est incroyablement bien écrit. Il est aisé de se laisser prendre par la structure narrative, originale, sous forme d'un journal intime et de confessions. Aminata manie la langue française avec beaucoup de justesse, de poésie et d'élégance.
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Je suis quelqu'un

Le livre d'Aminata Aidara m'a profondément ému. J'ai été touché par la qualité poétique de l'écriture d'une part, et par l'histoire, composée de lettres, mais qui donne une impression de continuité, de narration très efficace. Des motifs se retrouvent dans le livre et accompagnent le lecteur, créant délicatement et lentement une forme de suspense qui prend toute son ampleur dans les dernières pages. Le roman, avec de multiples protagonistes, est découpé en deux parties, du point de vue de deux personnages; celui de Penda m'a attiré par sa force et sa maturité.



Le livre, en filigrane, traite de problématiques contemporaines et complexes, et le fait avec brio. C'est une lecture essentielle pour percevoir les affres des personnes tiraillées entre plusieurs pays, entre plusieurs histoires, entre plusieurs descendances. La profondeur des personnages est exceptionnelle, et leurs psychologies sont denses et tellement crédibles! Au travers de ces expériences, j'ai eu l'impression de percevoir un propos dense et quasi-académique, porté par la vie et les réflexions des protagonistes, de tous âges et de toutes origines, qui ont en commun d'être des personnes cultivées. Estelle, une jeune artiste bohémienne, Mansour, un adolescent champion de slam poetry, Eric, un journaliste écrivain et Penda, une férue de Frantz Fanon.



Mais ce qui fait tout particulièrement la force du livre d'Aimata Aidara, c'est son style inimitable, d'une grande poésie. Les phrases s'envolent parfois dans de grands élans lyriques, et retombent toujours dans le propos, avec une grande justesse. Avec un vocabulaire soutenu, parfois exigeant, l'auteure emmène avec elle le lecteur dans des images très riches, au détour d'une phrase ou d'un paragraphe, pour le recueillir à la ligne suivante, ému d'avoir fait ce petit chemin sémantique inhabituel et surprenant.



Une très belle lecture, que je recommande à ceux qui sont intéressés par les thématiques contemporaines afro-descendantes, mais aussi à ceux qui veulent découvrir une écriture atypique et maîtrisée avec talent.
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Je suis quelqu'un

Roman que l'on peut effectivement admirer pour son écriture, mais trouver toutefois fastidieux , voir réservé plutôt à un public féminin.
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Je suis quelqu'un

Une construction de roman parfois un peu décousue. Très touchant, on s’attache vite aux personnages. La « révélation » de la fin n’apporte cependant pas grand-chose.
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Je suis quelqu'un

Au Sénégal, en France, où qu’ils vivent, les protagonistes de « Je suis quelqu’un » se cherchent des origines – et se retrouvent. Un beau premier roman.
Lien : https://www.lemonde.fr/livre..
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