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Critiques de Anaïs Llobet (202)
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Au café de la ville perdue

Ce roman est une quête, la quête d'un passé. Ariana a grandi à l'ombre d'une ville vidée de tous ses habitants, d'une maison familiale sise de l'autre côté de la ligne de démarcation au 14, rue Ilios à Varosha, quartier touristique de la ville de Famagouste à Chypre.

Bâtie en 1972, Varosha était une station balnéaire qui est devenue 2 ans plus tard, une ville fantôme. La raison ? L'intervention militaire turque en 1974 et son inclusion dans la zone d'occupation turque de Chypre du Nord.

Parce qu'une cliente du café dans lequel Ariana travaille enquête sur Varosha et parce qu'elle apprend que son père veut vendre la maison familiale de Varosha, Ariana tentera de comprendre mais aussi de reconstituer l'histoire familiale.



Bien que le sujet soit intéressant, la plume de Anaïs Llobet agréable, j'avoue que ma lecture a été poussive. Il aurait gagné à être plus ramassé. Était-ce vraiment indispensable de consacrer les 80 premières pages au fait que l'auteure ne savait pas par quel bout commencer l'écriture de ce roman ?

Selon moi, clairement non.

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Au café de la ville perdue

J’ai mis 70 pages avant de rentrer dans l’histoire et de comprendre qui étaient les personnages, heureusement il y a ce magnifique arbre généalogique fait de figues pour m’aider. Donc le début de ma lecture a été un peu perturbée par les allers-retours dans le passé mais ensuite j’ai très vite accroché à l’histoire et aux personnages.

Le personnage principal est une ville, plus précisément une ville fantôme, Varosha. Elle a été détruite en 1974, lors de l’invasion par l’armée turque et interdite d’entrée. Totalement barricadée, elle est devenue un terrain militaire entourée d’un no man’s land. Les Chypriotes grecs et turcs ont dû fuir et abandonner leur maison.

Et puis il y a Ioannis, Chypriote grec, qui tombe amoureux d’Aridné, une Chypriote turque, sur la plage de Varosha en 1962. Une histoire d’amour mal vue par les familles des deux jeunes gens. On ressent la haine entre Chypriote grecs et turcs.

Autre personnage important de l’histoire, Giorgos, le meilleur ami de Ioannis. Il est riche et fait un peu la pluie et le beau temps autour de lui. Ioannis lui fait une confiance aveugle.

De l’union d’Ioannis et d’Aridné naîtra un enfant, Andreas, qui a son tour aura une fille Ariana.

Dans l’époque la plus récente du roman on suit Ariana sur les traces du passé de sa famille. Elle s’est faite tatouer l’adresse de la maison de famille à Varosha, « 14, rue Ilios ». Elle se bat pour retourner dans cette maison qu’elle n’a pas connue, alors que son père veut tout faire pour l’oublier. Ariana et Andreas tiennent un café ensemble, le Tis Khamenis Polis, ou le café de la Ville perdue. C’est là que se retrouvent quelques anciens de Varosha et une jeune femme française, une écrivaine qui est la narratrice du roman. Elle raconte en parallèle l’écriture de son livre à partir de l’histoire de la famille d’Ariana. Le roman avance au rythme de l’écriture de la jeune écrivaine.

Il y a aussi de charmantes « listes non exhaustives » intercalées entre les chapitres, par exemple : « Liste des souvenirs d’Andreas concernant Varosha (mais rien ne dit que la plupart ne sont pas inventés) » ou « Petits détails anodins qu’Ioannis a notés lorsqu’il est venu demander la main d’Aridné ».

Ce roman repose donc sur un fait historique réel et assez incroyable, cette ville à l’abandon existe. Beaucoup de thèmes sont abordés : l’identité, la mémoire, la transmission, la guerre, les mensonges, l’amitié, l’amour, la liberté.

Une histoire captivante et poignante une fois la construction du roman intégrée ou le puzzle en place, qui donne à comprendre le contexte géopolitique d'un pays.

Ce roman fait partie de la sélection du Prix Orange du Livre 2022 !
Lien : https://joellebooks.fr/2022/..
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Au café de la ville perdue

C'est l'histoire d'un homme et d'une femme qui ont cru que leur amour serait plus fort que la haine qui oppose leur communauté. C'est l'histoire d' un village fantôme abandonné de force par ses habitants. D'hommes et de femmes incapables de panser leurs plaies et cadenassant à double tour de terribles secrets. Un roman saisissant et passionnant dans lequel les passions amoureuses et politiques se déchaînent autour de l'île de Chypre.

Après son magnifique premier roman "des hommes couleur du ciel" Anaïs Llobet signe un nouveau roman bouleversant. Elle mêle avec brio la grande Histoire du l'île de Chypre avec l'histoire intime d'une famille au passé douloureux.

Une superbe lecture à ne pas manquer !!
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Au café de la ville perdue

Dans un roman tragique sur les amours contrariées, une ville éventrée sur une île déchirée, Anaïs Llobet met en exergue une page de l’histoire de Chypre que bien des habitants ont du mal à tourner, et pour cause.



En 1974, les troupes turques entrent à Varosha, station balnéaire prisée autant des Chypriotes que des touristes. Cette ville devient le théâtre d’affrontements sanglants puis est abandonnée à elle-même. Ce no man’s land est une zone de non droit, laissée à l’abandon depuis, symbole d’une lutte acharnée entre les chypriotes grecs et les chypriotes turcs.



C’est dans ce contexte que le père d’Ariana et sa grande-tante Eleni ont dû quitter leur ville natale. Mais que cache ce départ forcé ? Qu’est-il vraiment arrivé à Ioannis, ce grand-père disparu en mer ? Autant de secrets de famille cachés dans les décombres de Varosha.



Une histoire de famille

La narratrice est une Française installée à Chypre pour écrire son livre. Lorsqu’elle découvre le café de Andreas, Tis Khamenis Polis, littéralement le café de la ville perdue, elle découvre aussi sa famille et son histoire. Ariana, la fille qui est revenue dans son pays natal après des études à Londres, Andreas, le père privé de père et de mère, Giorgos cet ami de la famille toujours présent et grand défenseur de Chypre aux Grecs.



« Ariana m’avait prévenue : le vieil homme était un grand bavard. Il me fallait toute mon expérience de journaliste pour couper le flot de ses paroles (il commençait toujours par une diatribe contre les Turcs) et rediriger ses souvenirs vers Varosha. C’était lui qui avait trouvé le nom du café : Tis Khamenis Polis, le café de la Ville perdue. Et c’était lui également qui avait accroché au mur la carte de la ville, épinglant tout autour les photos d’anciens habitants, pour la plupart. »



Alternant les chapitres de narration au présent et les souvenirs de cette famille avant leur déchirement comme l’île a elle-même était coupée, la famille se dévoile peu à peu. Entre une grand-mère chypriote turc, l’influence néfaste de Giorgos et la défection de Ioannis, que reste-t-il de cette famille ? Comment se reconstruire quand on a grandi dans la poussière d’une ville disparue ?



« J’avais parfois l’impression de ne savoir écrire qu’en noir et blanc : pour ajouter des couleurs, il me fallait Ariana, Giorgos, le no man’s land, les chats. »



Ce roman décrit le mal que font les secrets à une famille et les dommages de la géopolitique, du racisme et de la guerre sur l’amour et sur la paix.
Lien : http://untitledmag.fr/au-caf..
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Au café de la ville perdue

Varosha. Autrefois semblable à la couverture de ce roman. Un paysage idyllique où les stars internationales de l’époque venaient se prélasser ou tourner un film. Varosha,le joyau de la côte Est chypriote. Mais que reste-t-il de Varosha à présent ? Des bâtiments déserts et délabrés. Une ville fantôme tombée aux mains des Turcs en 1974. Près de 50 ans que les Chypriotes grecs ont abandonné leurs maisons et la terre de leurs ancêtres sans jamais pouvoir y retourner. Ils ne sont qu’à quelques kilomètres d’elle. L’exil au sein même de son île. N’est-ce pas finalement ce qu’il y a de plus terrible ?



Parmi eux il y a la famille d’Ariana. Serveuse au bar de son père le « Tis Khamenis Polis », elle a grandi avec le poids du 14 rue Ilios. Son père Andréas est le fruit de l’union d’une chypriote turque et d’un chypriote grec. Ses parents se sont rencontrés dans les années 60 une époque où la tension est déjà palpable sur l’île. Aridné, sa mère, est une fervente militante de la paix entre les chypriotes. N’existe-t-il pas qu’un seul peuple chypriote après tout ? D’un côté comme de l’autre, les choses ne sont pas aussi simples. Mais envers et contre tout Aridné et Ioannis s’aimeront faisant fi des préjugés jusqu’à ce que la guerre vienne s’en mêler…Aridné serait partie avec un soldat turc et Ioannis finit par abandonner son fils à sa sœur Eleni. Mais l’histoire familiale ne renferme-t-elle pas d’autres secrets ?

 

N’y allons pas par quatre chemins: j’ai A.D.O.R.É !! Et comme souvent quand une lecture nous marque, il est difficile de trouver les bon mots.

J’ai aimé le cadre, l’intrigue, l’alternance passé/présent, la complexité humaine et de ses sentiments, l’histoire familiale qui nous émeut et nous bouscule, le tout sous fond de conflit géopolitique et historique. Bien que connaissant dans les grandes lignes l’histoire chypriote, je ne connaissais rien de l’histoire de Varosha.

J’ai eu, comme souvent, une petite préférence pour la partie « passé », que l’on lit comme un thriller. On sent qu’il s’est passé quelque chose au sein de la famille, mais nous sommes bien loin d’imaginer ce que l’on finit par découvrir. Une fin tout aussi complexe que les habitants, où j’ai été partagée entre l’impossibilité de la situation et toute son horreur.



Une tragédie où l’amour en est le cœur, et qui restera longtemps gravée en moi.

Une découverte de l’autrice Anaïs Llobet
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Au café de la ville perdue

J’avais beaucoup aimé Les mains lâchées et Des hommes couleurs de ciel, les précédents romans d’Anaïs Llobet et j’avais hâte de la retrouver avec ce nouveau livre. Je n’ai pas été déçue, encore une fois j’ai terminé ma lecture le cœur plein d’émotions et la tête pleine de questions.



Anaïs Llobet aime faire voyager ses lecteurs. Cette fois elle nous emmène à Chypre, aux côtés d’une autrice venue y écrire un livre sur Varosha, devenue ville fantôme en 1974 suite à l’invasion par l’armée turque. Elle s’installe chaque jour au Tis Khamenis Polis, le café de la Ville perdue, tenu par Andreas et sa fille Ariana. Les anciens ont pris l’habitude de s’y réunir, sous la carte de Varosha, pour évoquer encore et encore leurs souvenirs. Les deux femmes se lient d’amitié et Ariana commence à raconter à la romancière la maison perdue du 14 rue Ilios, la ville et l’histoire d’amour de ses grands-parents.



Alternant entre passé et présent et tournant autour de trois personnages féminins forts, le roman explore l’histoire d’un pays à travers celle d’une famille et révèle les plaies à vif de ceux qui ont tout perdu. Anaïs Llobet a ce talent d’écriture qui enchaîne le lecteur à ses mots, ses personnages, son histoire. Elle nous entraîne, elle nous fait voir, elle nous fait ressentir.



C’est certain, avec ce troisième roman, Anaïs Llobet est pour moi une autrice incontournable.
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Au café de la ville perdue

TRAGEDIE GRECQUE



▶️2020, Chypre, Nicosie : une jeune française (la narratrice) cherche à écrire un roman sur la ville de Varosha, station balnéaire huppée de la côte orientale dans les années 60-70 et aujourd’hui sous cloche, défigurée par les barbelés et les Check-points depuis l’invasion de Chypre par l’armée turque en 1974.

▶️ "Au café de la ville perdue", elle rencontre Ariana, serveuse, dont le père, Andreas et surtout les grands-parents se sont rencontrés et ont vécu à Varosha ; elle entreprend alors de raconter la vie de la famille d’Ariana...

▶️1962,Varosha : Giorgos et Ioannis, chypriotes grecs, sont serveurs et garçons plagistes, amis inséparables depuis l’enfance quand arrive Aridné, chypriote turque, «la folle de la plage », qui croit en la paix et milite pour une nation unie alors que les tensions sont déjà très fortes entre les deux communautés...

▶️A la consternation de Giorgos et des familles respectives, Aridné et Ioannis bravent l’interdit et se marient, puis ont un enfant, Andreas...

▶️Au lendemain de la guerre de 74, Aridné s’enfuit avec un militaire turc et Ioannis embarque sur un cargo, abandonnant Andreas à la famille, pour ne jamais revenir...c’est en tout cas ce que dit la légende familiale et ce que raconte Giorgos...

▶️Un roman qui mêle à l'histoire personnelle des personnages la grande Histoire de Chypre - celle de la guerre de 74 et de la partition de l'île qui a séparé et détruit des familles arrachées à leurs terres.. Comme dans un puzzle, l'auteure rapproche l'intime de l'historique, alterne les époques, confronte les souvenirs , comme dans une tragédie grecque - le déracinement dont on ne se remet jamais, le ressentiment qui se transmet entre générations et l'amour qui déplace les lignes, force les démarcations... Et Varosha, personnage à part entière...

▶️Un procédé narratif complexe et très maîtrisé, une écriture déliée et descriptive, un récit comme une tragédie grecque et pourtant superbement romanesque - une réussite totale - coup de cœur !..

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Au café de la ville perdue

Petite île dont on entend peu parler, Chypre n’a pourtant pas été épargnée par l’Histoire. En juillet et août 1974, elle est envahie par la Turquie. Cet acte marque le début de la division de l’île et de la rupture entre Chypriotes turques et Chypriotes grecs. C’est dans ce contexte que la famille d’Ariana a perdu leur maison au cœur de Varosha, ville côtière et station balnéaire désormais fantôme. Alors qu’elle travaille au café de son père, elle rencontre une jeune femme qui, jour après jour, vient ici pour écrire. Bien que son père ne semble chercher qu’à oublier ses origines, Ariana, elle, n’a de cesse de ressasser le passé. Le 14 rue Ilios est l’unique héritage familial tangible face à cette histoire tragique. Ainsi, le jour où elle apprend que son père est désireux de la vendre, Ariana ne peut contenir sa colère. C’est donc avec une idée bien précise en tête qu’elle propose un marché à la jeune écrivaine : si elle est prête à écrire sur le 14 rue Ilios, alors Ariana l’aidera à découvrir les secrets les mieux gardés de Varosha. Commence alors un récit où s’entremêlent passé et présent et où la petite histoire se fait le miroir de la grande avec tous ses enjeux politiques, idéologiques et sociaux.



Anais Llobet dresse le portrait d’une île déchirée par son passé, qui tente encore de panser ses plaies presque 50 ans après les faits. En soulevant le voile sur cette famille chypriote divisé par ses origines, elle éclaire les tenants et aboutissants d’un conflit toujours brûlant et d’une ville qui, encore aujourd’hui, porte les stigmates de l’intolérance des Hommes et de leur folie.



Un roman initiatique qui nous plonge dans l’horreur d’un conflit oublié dans une ville désormais abandonnée, qui portait pourtant en elle tous les espoirs du développement économique d’un pays.
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Au café de la ville perdue

Le mariage impossible



Pour son troisième roman, Anaïs Llobet s'est installée à Chypre. En suivant une famille au destin brisé, elle nous raconte le drame d'un pays toujours déchiré. Celui d'une impensable réconciliation.



Il fallait bien un jour qu'Anaïs Llobet s'arrête à Chypre. Car, comme dans ses deux premiers romans, Les mains lâchées et Des hommes couleur de ciel, elle a choisi de mêler son métier de journaliste à celui de romancière pour retranscrire la réalité, la mettre en perspective, lui donner chair en l'habillant de personnages qui racontent leur histoire.

Oui, cette île déchirée, que se disputent chypriotes turcs et grecs, était faite pour elle. Et son poste d’observation ne pouvait être mieux choisi, le Tis Khamenis Polis, le café de la Ville perdue. C'est là que Giorgos a rassemblé les souvenirs de Varosha, la ville devenue fantôme après l'invasion turque de 1974. Le vieil homme a accroché au mur la carte de la ville, «épinglant tout autour les photos d'anciens habitants, pour la plupart décédés. L'une d’elles était encadrée, avec une fleur séchée glissée entre le bois et la vitre: Eleni, dont le regard ne quittait jamais Andreas derrière le comptoir.»

Car Giorgos, même s'il ne faut pas croire toutes les histoires qu'il raconte, est le garant de la mémoire familiale et au-delà de cette ville vouée à accueillir les touristes du monde entier. Les hôtels poussaient alors comme des champignons et les plus grandes stars d'Europe et d'Hollywood s'y pressaient. On y a même tourné des films comme Exodus, avec Paul Newman.

«L'armée turque, en 1974, n'a pas mené une invasion, mais deux. La première, le 20 juillet, a été déclenchée cinq jours après un coup d'État perpétré contre le président Makarios, événement téléguidé depuis Athènes et qui, selon Ankara, menaçait la sécurité des Chypriotes turcs. Les troupes turques ont alors déferlé sur l'île avant de ralentir leur progression à la faveur d’un cessez-le-feu. Le 23 juillet, les bombes ont plu sur Varosha. (...) Le 14 août, les tanks turcs ont repris leur marche. Le lendemain, Varosha était abandonnée à l'ennemi. C'était une conquête précieuse, une otage ravissante. L'armée turque l'a enveloppée d’un manteau de ferraille et a placé son cœur sous cloche. Les mois suivants, beaucoup de réfugiés ont tenté de se faufiler dans Varosha pour récupérer les bijoux enterrés à la hâte dans le jardin, les albums photos oubliés sur les étagères. Aucun n'est revenu vivant.»

Anaïs Llobet a choisi un excellent système narratif pour nous permettre de comprendre les enjeux d'un conflit qui s'éternise. Elle alterne les chapitres qui se déroulent au moment de son enquête, de l’écriture du livre et ceux qui nous replongent dans les années 60, au moment où s'érigeait la station balnéaire, au moment où Ioannis, le fils de Giorgos choisissait pour épouse Aridné, une chypriote turque. Une union qui sera scellée malgré les mises en garde et les réticences des deux familles. Et en 1964, le couple emménage au 14, rue Ilios. Cette maison dont la journaliste a choisi de consigner l'histoire afin qu'elle ne disparaisse pas, maintenant qu'elle a été vendue, détruisant par la même occasion le rêve de l'habiter à nouveau une fois le conflit résolu.

En nous livrant la chronique de ces années difficiles, de 1964 à 1974, qui vont déboucher sur un conflit ouvert, Anaïs Llobet raconte d'abord celle du mariage impossible, de la promesse intenable de faire cohabiter chypriotes grecs et orthodoxes et chypriotes turcs et musulmans. À l'image d'une mer en furie qui sape une falaise, Giorgos ne va pas manquer une occasion de harceler Aridné jusqu'au drame, jusqu'à l'éclatement de ce couple symbolisant le pays. «Chypre ressassait sa douleur, refusait de panser ses plaies. Les check-points auraient dû faire office de points de suture mais ils ne suffisaient pas. Les deux faces de l’île continuaient à vivre comme si l'autre n'existait pas.»


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Au café de la ville perdue

"Au café de la ville perdue" nous raconte la vie pleine de douleurs, d’espoir, d’attentes mais aussi d’amour et de haine entre ces habitants chypriotes, déracinés de leur ville.

Je me suis fortement attachée à chacun des personnages, tous très travaillés et dont les caractères trempés pour certains reflètent la dureté de la vie dans ce no man’s land.

Autrefois principale station balnéaire de Chypre, ouverte au tourisme international (comme en témoigne la couverture), Varosha est, aujourd’hui, une ville fantôme, « otage oubliée d’une guerre sans issue » où le temps semble figé, interdite de séjour pour tous ces Chypriotes dessaisis de leurs biens en 1974 suite à l'invasion turque, qui espèrent encore pouvoir s’y rendre à nouveau.

Une histoire qui demeure douloureuse…"Varosha n’est plus qu’un mot bordé de barbelés". Une ville impénétrable…



Anaïs Llobet a construit son roman avec une double temporalité, avec une alternance des époques, des personnages, de leurs parcours, des « intermèdes » captivants et troublants notamment celui présentant « la liste non exhaustive des villes assassinées ou victimes de tentatives d’assassinat » qui nous fait prendre conscience de la totale absurdité de ce monde parfois.

Chaque chapitre s'imbrique parfaitement et de façon incroyable, j'ai adoré cette fluidité et cette construction.

J'ai adoré le rôle de la jeune écrivaine française qui cherche et vient trouver son inspiration à la table du "Tis Khamenis Polis", qui y construit et déconstruit son roman, qui fait prendre vie à ses personnages. Doit-on y voir l'auteure ?



En résumé, la découverte d’une belle écriture, d’une belle histoire, de l’Histoire tout simplement. Un beau coup de coeur !
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Au café de la ville perdue

Varosha est une "ville artificiellement plongée dans ce coma de rouille et de tristesse". Cette station balnéaire, jadis prisée des people et des touristes, avec ses plages de sable fin et ses beaux hôtels en bord de mer n'existe plus. Mais dans le cœur des ses habitants, elle est toujours là. Comment faire autrement? Elle est juste à côté, sous cloche, entourée de barbelés depuis l'invasion turque de 1974, qui a scindé l'île de Chypre en deux. Ses maisons sont vides et éventrées, ses hôtels abandonnés et la végétation envahit tout.

Et attention à quiconque veut y mettre un pied, car certains n'en sont jamais revenus...



C'est dans cette ville que jadis Ioannis et Aridné se sont aimés. Il est chypriote grec, elle est chypriote turque. Ensemble, ils ont essayé de voir au-delà de cette frontière qui les divise, au-delà des idées qui séparent leur communauté. Hélas, l'invasion de leur ville par l'armée turque leur sera fatale : Aridné s'enfuit avec un militaire turc et Ioannis monte dans un cargo et ne reviendra jamais, laissant leur fils Andréas à sa sœur Eleni.



C'est ce qu'apprend la narratrice, écrivaine installée ici pour quelque temps et ayant pour projet d'écrire sur Varosha, alors qu'elle est assise à la terrasse du Tis Khamenis Polis. C'est Giorgos, le meilleur ami de Ioannis, qui lui raconte cette histoire. Les proches du couple n'ont jamais digéré ce drame, tout comme ils n'ont jamais fait le deuil de Varosha. Alors, quand Andréas vend la maison familiale à des promoteurs qui ont pour projet de reconstruire cette ville en détruisant ce qu'il en reste, c'est le coup de grâce... Ariana, la fille d'Andreas et petite fille de Ioannis et Aridné, demande alors à la narratrice d'écrire sur Varosha et plus précisément sur leur maison familiale, afin que jamais elle ne disparaisse complètement.



A travers ce roman, on suit l'histoire familiale de Ioannis et Aridné, les secrets, les drames, les incompréhensions et les blessures, mais on suit également l'histoire de Varosha et l'histoire de cette île divisée.

C'est une histoire de rancœur, d'incompréhension, de non dits.

C'est une histoire de deuil aussi, le deuil d'une famille, le deuil d'une communauté, le deuil de Varosha.

C'est un très beau roman, empli de nostalgie et de mystère.

J'ai aimé découvrir Ioannis et Aridné à travers la voix et les souvenirs de leurs proches, comprendre et éprouver aussi la tristesse, la blessure de vivre à côté de cette ville fantôme, de l'apercevoir tous les jours agoniser sans pouvoir l'approcher... et toute cette rancoeur aussi pour le peuple adverse...

Le récit est fait de plusieurs temporalités, le narrateur change souvent, on se prend à aimer écouter les uns et les autres même si on se doute que tous arrangent un peu (beaucoup) la vérité...



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Au café de la ville perdue

Un roman-enquête au plus près du réel bien qu'étant une fiction . Il fait revivre de l'intérieur l'histoire chypriote depuis juillet 1962 à ce 12 août 1974 à Nicosie , Famagouste et surtout sa banlieue Varosha .

Une journaliste française rencontre Ariana petite fille de Iannis chypriote grec et d' Aridmé chypriote turque. Elle décide d'écrire le drame de cette famille.

La guerre éclate dans les années soixante au moment où naît l'amour entre Iannis et Aridné. Le jeune état chypriote est-il viable ? L'amour incarne-t-il une paix possible dans un état chypriote pluriculturel , entre turcophones et hellénophones ?

Aridmé est-elle bien accueillie ? Elle incarne une femme libre , indépendante surtout par rapport à cet ami qui vous veut trop de bien pour être honnête ! Son mari Iannis n'est-il pas sous la coupe de ce Giorgios ? Or cet "ami" appartient à une organisation politique radicale contre Makarios et favorable à la Grèce des colonels ...

Jusqu'où ira-t-il ? Le mystère de la maison 14 rue Ilios perdue lors de l'invasion turque à Chypre dans ce quartier fantôme de Famagouste ainsi que celui de la chambre 501 de l'hôtel nous tiennent en haleine.

Un très beau livre qui témoigne des plaies encore vives de ce magnifique pays divisé dépendant des forces extérieures

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Au café de la ville perdue

14 rue Soleil.



L'histoire de l'île de Chypre à travers le destin d'une maison abandonnée qui revit sous la belle plume d'Anaïs Llobet et le récit de la famille qui l'occupait, c'est toute l'histoire tragique de cette île tiraillée entre Grecs et Turcs qui défile sous nos yeux.

Un roman poignant pour raconter cette "île minuscule aux immenses douleurs".

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Au café de la ville perdue

Pour débuter 2022, premier coup de coeur pour le nouveau roman d'Anais Llobet (souvenez-vous "Des hommes couleur de ciel"). Cependant, il y a des romans difficiles à résumer comme "Au café de la ville perdue" ; tout simplement car ce livre se vit, se ressent, s'imagine, se déchiffrer, fait vibrer, fait réfléchir, fait grandir..



Un roman comme un rubik's cube, où tout s'emboite à merveille. Le personnage principal est Chypre, et en particulier Varosha. Un pays divisé entre Grecs et Turcs, où tout s'impose la grande comme la petite histoire, la politique, l'amour, les liens familiaux. Une plongée dans la tragédie d'une île aux sangs mêlés.



Anais Llobet avait déjà montré ses talents de conteuse mais dans ce nouveau roman, elle arrive a un haut niveau. Elle embarque le lecteur dans l'histoire d'aujourd'hui et d'autrefois d'une île peu connue, dans les ressemblances et les divergences de Chypre, entre anciennes et nouvelles générations.



La construction du roman est très intelligente et originale car l'auteure mêle sa propre histoire d'écrivaine qui s'installe dans ce café perdu Tis Khamenis Polis, où elle va trouver l'histoire et l'inspiration de son roman grâce ou pour Ariana, qui apprend a ce moment là que la maison familiale va être vendue.



Anais Llobet trouve le fil rouge de son histoire dans le 14 rue Illios à Varosha, ville détruite, ville fantôme, mais fantômes qu'elle va faire revivre a travers un figuier généalogique qui rend ce roman grand, beau et plein de secret.



L'histoire de Chypre se dévoile au fil des pages, à travers des personnages attachants, à travers une construction romanesque originale, à travers des thèmes forts (l'exil, les racines, l'amour, l'Histoire..). Bref, il y aurait tellement à dire sur ce nouveau roman qu'il est impossible de tout vous raconter ici mais juste une chose : lisez ce roman et rencontrer le talent d'Anais !
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Au café de la ville perdue

Après des études d'architecture à Londres, Ariana revient à Chypre. Elle cristallise alors toute la lourde histoire familiale autour du 14 rue Ilios, la maison que ses grands-parents ont dû abandonné lors de l'invasion turque. Elle est obnubilée par cette ville fantôme et cherche par tous les moyens à faire revivre ses murs. Quand une journaliste française se présente et cherche à écrire sur Varosha, Ariana y voit l'occasion de retracer l'histoire de cette maison, et de ne jamais oublier...



Je ne sais pas pourquoi j'ai repoussé la lecture de ce roman. Il est aurait été tellement dommage de ne pas partir à la rencontre de la famille d'Ariana, parcourir les rues de Varosha et découvrir la difficile histoire de Chypre...



Avec une grande habileté, Anaïs Llobet déroule le fil d'un récit à la fois illuminé par l'amour et obscurcit par l'intransigeance et l'intolérance.

Pour beaucoup, un chypriote n'existe pas : il est forcément grec ou turc... Alors, quand Ioannis tombe amoureux d'Aridné, les deux camps s'affrontent. Pour le meilleur mais aussi pour le pire.



Les époques s'entrecroisent, les personnages aussi. Et petit à petit, ceux qui agaçaient finissent par nous émouvoir, et ceux qui attendrissaient font tomber les masques.

Comme dans toute guerre, il n'y a jamais un côté blanc et un côté noir, il n'y a pas de bons ou de méchants. Il y a des hommes et des femmes, blessés, meurtris, qui s'enferment dans le silence des mots ou agissent avec leurs poings.



Entre amour et amitiés, obligation de mémoire et volonté d'avancer, ces chypriotes ont surtout besoin de croire en leur avenir et de faire à nouveau entrer la lumière...
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Au café de la ville perdue

Ariana a grandi à l'ombre du 14, rue Ilios. Sa famille a perdu cette maison pendant l'invasion de Chypre en 1974, lorsque l'armée turque a entouré de barbelés la ville de Varosha. Tandis qu'elle débarrasse les tables du café de son père, elle remarque une jeune femme en train d'écrire. L'étrangère enquête sur cette ville fantôme, mais bute contre les mots : la ville, impénétrable, ne se laisse pas approcher. Au même moment, Ariana apprend que son père a décidé de vendre la maison familiale. Sa stupeur est grande, d'autant plus que c'est dans cette demeure qu'ont vécu Ioannis et Aridné, ses grands-parents. Se défaire de cet héritage, n'est-ce pas un peu renier leur histoire?? Car Ioannis était chypriote grec, Aridné chypriote turque, et pendant que leur amour grandissait, l'île, déjà, se déchirait. Ariana propose dès lors un marché à la jeune écrivaine : si elle consigne la mémoire du 14, rue Ilios avant que les bulldozers ne le rasent, elle l'aidera à s'approcher au plus près des secrets du lieu. Page après page, Varosha se laisse enfin déchiffrer et, avec elle, la tragédie d'une île oubliée. Livre de journaliste sans style et lourdement traduit. Chypriotes grecs contre turcs et lycée de versailles, je n'arrive pas à m'y intéresser. En tout cas pas comme ça. Bib ched.
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Au café de la ville perdue

Véritable coup de coeur pour moi !



Suite à la décision de son Père de vendre la maison familiale, Ariana part en quête de sa propre histoire et surtout celles de ses grands parents Aridné et Ioannis.



Un aller retour Passé/Présent comme je les aime, où l'on va suivre Ariana de nos jours et l'Amour presque impossible d' Ioannis et Aridné, ses grands parents en 1974, pendant l'invasion de Chypre.

Ariana va faire la rencontre d'une jeune femme qui souhaite écrire sur Chypre, et plus particulièrement sur Varosha, cette île oubliée.. les secrets de famille d'Ariana vont ressurgir...



J'ai vraiment apprécié cette lecture, très belle découverte de la plume d'Anais Llobet, je vais m'empresser de découvrir Des Hommes couleur de ciel !

Malgré la dureté du sujet, j'ai été transporté dès les premières lignes, la fluidité du récit, les personnages, et les descriptions tellement "réelles"!



Émouvante, touchante, historique, une histoire de famille avec ses secrets, mêlée à l'Histoire de Varosha!



Je recommande sans hésitation ce joli roman!
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Au café de la ville perdue

La narratrice est une autrice française, elle est à Chypre pour écrire. Elle s’installe tous les jours au café Tis Khamenis Polis et rencontre Ariana, une jeune chypriote qui a vécu dans l’ombre de Varosha et du 14, rue Ilios. A cette adresse, sa famille a perdu la maison en 1974, lorsque l’armée chypriote turque a envahi la ville et l’a entourée de barbelés. Varosha est une ville fantôme, une ville détruite et désertée, dont l’accès est interdit. Au travers du récit des grands-parents et des parents d’Ariana, on se plonge dans l’histoire de Chypre et la guerre qui a opposé les chypriotes grecs et les chypriotes turcs. C’est un pan de l’histoire que ne connaissait pas, j’ai beaucoup aimé suivre cette famille, le mariage mixte des grands-parents, les répercussions sur la famille, les conflits qui persistent encore entre ces deux peuples. L’autrice décrit très bien le fantôme de la ville de Varosha qui plane dans tous les esprits, ce drame qui se transmet de génération en génération. Le livre est assez long à lire, peut-être du au style d’écriture mais le récit est captivant, j’ai aimé l’ambiance brulante de Chypre, les personnages complexes et attachants, l’importance des souvenirs et de la transmission. "Que restera-t-il de Varosha lorsque ses habitants auront fini de l'oublier ?"
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Au café de la ville perdue

Chypre, son soleil, ses plages, sa ville abandonnée de Varosha.

C’est autour de cette ville située dans un no-mans land que l’auteure situe son nouveau roman.

Je savais que Turques et Grecs se partageaient cette île, mais j’ignorais qu’une ville grecque était retenue en otage par les Turques dans la buffer zone.

Grâce au personnage principal, j’ai découvert cette ville et ses habitants qui ont migré dans d’autres villes de l’île.

J’ai aimé suivre l’amour entre Ioannis chypriote grec et Aridné chypriote turque.

J’ai mis du temps à voir le vrai visage de Giorgos, l’ami d’enfance de Ioannis, le riche bienfaiteur.

J’ai aimé suivre Ariana, la petite-fille d’Aridné et Ioannis, son corps rempli de tatouages de son rêve de retrouver la maison du 14, rue Ilios.

J’ai aimé le Tis Khamenis Polis, littéralement Café de la Ville Perdue où la narratrice vient écrire.

J’ai découvert l’Enosis : la volonté des chypriotes grecs d’être rattachés à l’Etat Grec.

J’ai eu de la peine pour Aridné, cette jeune fille révoltée et militante qui se laisse happée par le quotidien.

J’ai aimé le chat qui trouve à manger des deux côtés de la frontière.

Une lecture éclairante et pleine d’humanité sur un conflit en dormance.

Une citation :

Les lignes et les limites, finalement, n’étaient infranchissables que pour ceux qui les avaient tracées. (p.308)

L’image que je retiendrai :

De part et d’autre de l’île, on mange beaucoup, et les plats cuisinés sont les mêmes, juste un peu plus épicés côté turque.
Lien : https://alexmotamots.fr/au-c..
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Au café de la ville perdue

Ariana a grandi à l'ombre de la maison familiale, située au 14 rue Illios, que sa famille a perdue pendant l'invasion de Chypre en 1974, lorsque l'armée turque a entouré de barbelés la ville de Varosha. Tandis qu'elle débarrasse les tables du café de son père, elle remarque une jeune femme en train d'écrire. L'étrangère enquête sur cette ville fantôme, mais bute contre les mots : la ville, impénétrable, ne se laisse pas approcher.

Ariana lui propose alors d'interroger les anciens du village, ceux qui ont gardé la ville vivante dans leurs mémoires.

Mais quand la jeune fille apprend que son père, désirant exorcisé le passé fait de non-dits et de lourds secrets, décide de vendre la maison aux promoteurs, elle ne comprend pas. Pourquoi se défaire de la maison dans laquelle on vécu Aridné, chypriote turque, et Ioannis, chypriote grec, ses grands-parents, jusqu'aux tragiques événements du 12 août 1974?Cela ne signifie-t-il pas qu'il renie l'histoire de ce couple atypique dont le parcours semé d'embûches, retrace celle de l'île? Montrant que parfois les motifs de se déchirer sont plus forts que les raisons de s'aimer. Page après page, Varosha se laisse déchiffrer et, avec elle, la tragédie qui a ensanglanté la famille d'Ariana et l'île oubliée.



Un roman sensible, tout en délicatesse, revenant sur la guerre civile qui a opposé les Chypriotes grecs aux Chypriotes turcs pendant vingt ans, de 1955 à 1974, date à laquelle l'île fut coupée en deux. Dans un subtil ballet d'allers-retours entre le passé et le présent, l'auteur retrace l'histoire de Giorgios et Ioannis, deux adolescents avec la vie devant eux, pleins de rêves et d'espoirs, brisés par la terrible guerre civile qui déchire encore Chypre.

Beaucoup d'émotion pour cette lecture qui ne vous laissera certainement pas indifférent.
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