Mais Hanna n'a rien à craindre. Lorsque trois, quatre, cinq soldats font irruption dans sa chambre installée à un guéridon rudimentaire, elle leur lance un simple regard et, quand ils voient son visage, ils s'immobilisent, bouche bée et, l'air grave, battent en retraite, fermant la porte derrière eux. Confirmation éclatante qu'en effet elle n'a plus rien à craindre. Confirmation douloureuse, également, d'un rejet définitif et total. Même ces charognards n'ont pas voulu d'elle. Elle est descendue plus bas que la femme, plus bas que les animaux et les melons sauvages dont ces hommes se servent pour copuler lorsqu'ils n'ont rien d'autre sous la main.