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Citation de gouelan


Il s’agit de la fin, si belle, si émouvante, de l’Etranger, d’Albert Camus. On se souvient qu’il s’agit d’un condamné à mort, à la veille de son exécution : « La merveilleuse paix de cet été endormi entrait en moi comme une marée…Vidé d’espoir, devant cette nuit chargée de signes et d’étoiles, je m’ouvrais pour la première fois à la tendre indifférence du monde. De l’éprouver si pareil à moi, si fraternel enfin, j’ai senti que j’avais été heureux, et que je l’étais encore. » Ces « noces avec le monde », comme dit ailleurs Camus, relèvent bien d’une expérience spirituelle, mais qui se vit toute entière dans l’immanence. Rien à espérer. Rien à croire. Le bonheur ? C’est trop dire ou trop peu, pour une expérience qui dépasse la psychologie ordinaire. C’est comme s’il n’y avait plus que la vérité, qui serait le monde, que la conscience, mais qui serait vraie. « Quand donc suis-je plus vrai que lorsque je suis le monde ? », se demande Camus, dans L’envers et l’endroit. Et il ajoute, en guise de réponse : « je suis comblé avant d’avoir désiré. L’éternité est là et moi je l’espérais. Ce n’est plus d’être heureux que je souhaite maintenant, mais seulement d’être conscient. » […] L’absurde, ce n’est plus la question. C’est qu’il n’y a plus de question du tout. L’absurde n’est qu’un point de départ, qui débouche, chez Camus, sur une politique de la révolte et une éthique de l’amour, mais aussi, et peut-être surtout, sur une mystique du silence et de l’immanence.
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