Lors de ses voeux aux acteurs de la santé le 6 janvier 2023, Emmanuel Macron a annoncé les grandes lignes de son Plan Santé. Il permettra, selon le Président, de "sortir d'une crise sans fin". Mais cela est-il tenable ?
Pour en parler, Guillaume Erner reçoit André Grimaldi, professeur émérite de diabétologie au CHU de la Pitié-Salpêtrière et Agnès Giannotti, médecin généraliste,vice-présidente du syndicat MG France.
#sante #medecins #politique
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Olivier Véran ira jusqu‘à inventer le forfait de réorientation, c’est-à-dire la tarification à la non-activité, censée désengorger les services d’urgences. L’hôpital recevrait un financement pour ne pas prendre en charge un patient se présentant illégitimement aux urgences, à la condition de lui trouver un rendez-vous de consultation en ville !
Ainsi les infirmières travaillant aux urgences passeraient leur temps au téléphone, soit à chercher un lit pour les patients couchés sur les brancards, soit à chercher un rendez-vous pour les patients relevant de la médecine de ville
(Il y a) quatre types de médecine : la première médecine est celle des maladies aiguës bénignes et des gestes techniques simples, la seconde médecine est celle des maladies graves et des gestes techniques complexes, la troisième médecine est celle des maladies chroniques, enfin la quatrième est celle de la santé publique, de la sécurité sanitaire et de la prévention.
Les deux premières sont centrées sur la maladie et son traitement, la troisième, celle des maladies chroniques, est centrée sur la personne malade dans toutes ses dimensions, biomédicale mais aussi sociale et psychologique. Quant à la quatrième, la santé publique, elle s’occupe de groupes d’individus ou de l’ensemble de la population. Elle dépasse le seul cadre de la médecine pour promouvoir la prévention individuelle et collective en agissant sur les déterminants sociaux, comportementaux et environnementales de santé.
Notre pays était et reste performant pour les deux premières médecines. Mais nous sommes médiocres, si ce n’est mauvais, pour la troisième et la quatrième médecine. Hélas, depuis vingt ans, toutes les réformes ont prix pour modèle la maladie aiguë et les gestes techniques.
La même éclipse de la solidarité au profit de la charité s’observe à l’échelle internationale, depuis que l’accord de Marrakech instituant l’Organisation mondiale du commerce (OMC) a donné en 1994 la primauté à la propriété des brevets pharmaceutiques sur le droit « de tous les peuples au bénéfice des connaissances acquises par les sciences médicales », inscrit depuis 1946 dans la Constitution de l’Organisation mondiale de la santé. Ce droit procède du principe de solidarité internationale, et plus précisément du constat que « l’inégalité des divers pays en ce qui concerne l’amélioration de la santé et la lutte contre les maladies, en particulier les maladies transmissibles, est un péril pour tous ».
Le virage ambulatoire se montre alors pour ce qu'il est : envoyer les malades mentaux dans le décor de façon cynique, ce qui revient à les abandonner sans vergogne. Sommes-nous si loin, en termes d'humanité, de ce qui s'est passé pendant la Seconde Guerre mondiale ?
Pierre Delion