Dans le débat actuel. on a tendance à attribuer de manière un peu trop facile tous les effets les plus néfastes de la mondialisation aux États-Unis (de la "malbouffe" de José Bové aux films ultraviolents; des organismes génétiquement modifiés aux brevets privés du génome humain) qui seraient ainsi devenus le grand Satan d'un nouveau genre. En réalité, cette recherche acharnée d'un bouc émissaire n'est qu'une solution facile pour évacuer une formidable mauvaise conscience. Si l'on tire à boulets rouges sur la culture et l'imaginaire américains, d'Hollywood à Walt Disney, de MacDonald's à CNN, c'est que nous savons tous parfaitement que cet imaginaire n'a plus d'américain que l'origine géographique.