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Citation de Osmanthe


Désormais, il n'y avait que moi, un homme, éreinté par la poursuite, le mauvais sommeil, la nourriture insuffisante. Comme elle, j'avais allumé un feu, préparé un repas et je restais immobile, le regard perdu dans les flammes. Je humais le même air empli de douceur méridionale, entendais la même plainte monocorde d'un oiseau survolant nos deux refuges. Chacun de nous percevait ces minutes intimes égarées dans le temps ample et vague de la taïga.
Je n'avais encore jamais été uni à quelqu'un par un lien aussi transparent. La femme était là et sa présence suffisait pour changer l'instant que je vivais. Nous n'étions, elle et moi, que de simples témoins d'une révélation nocturne. Le discret avènement d'un monde inconnu. Je tentai de le nommer, songeant à l'intuition d'un sens caché, au pressentiment d'un mystère...Ces mots, issus de mon passé,compliqué et raisonneur, ne firent qu'obscurcir ce qui n'avait plus besoin d'être expliqué. Il suffisait de penser (et j'étais sûr qu'elle y pensait aussi) que nous pourrions nous lever et marcher l'un vers l'autre, uniquement pour échanger un regard qui aurait attesté ce que nous venions de comprendre.
De nouveau j'imaginai le portail d'une demeure perdue dans la forêt. Sauf que cette fois je me voyais déjà franchir le seuil, la main retenant encore la porte.
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