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3.26/5 (sur 17 notes)

Biographie :

Chercheur et enseignant à la School of Slavonic and East European Studies, University College London.

Source : Books
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Citations et extraits (26) Voir plus Ajouter une citation
"Mr. Woods, je suis très à cheval sur ma vie privée. Comme vous l'avez sûrement déjà compris, ce que vous voyez entre ces murs ne doit pas aller au-delà. Non que j'aie quoi que ce soit à cacher, mais vous devez me jurer une discrétion absolue. Si je découvre que vous avez confié à qui que ce soit un détail aussi anodin que, mettons, ce que j'ai mangé au petit déjeuner ou la quantité de lait que j'ai mise dans mon café du matin, je vous demanderai de partir. Et dans l'instant. Je ne pourrais vraiment pas le supporter." Il s'interrompit. "Vous avez des questions Mr. Woods?"
- Puis-je vous demander quelles sont les conditions, les horaires et...
- Où avais-je la tête ! J'aurais déjà dû vous en parler. Votre service consisterait à me préparer le petit déjeuner et assurer le ravitaillement. J'ai quelques bonnes bouteilles en réserve, mais je préfère les garder pour les grandes occasions. Je vous demanderais de me préparer un déjeuner et un dîner légers - ne vous inquiétez pas, j'ai un petit appétit, donc cela ne devrait pas poser trop de problèmes - et de vous acquitter de deux ou trois autres tâches au jour le jour. Vous auriez votre chambre, que je vais vous montrer, et assez de temps libre, dans les limites du raisonnable, pour faire ce que vous voulez pendant vos loisirs. Mais seulement ici, dans ce palazzo. C'est un point important, car je ne supporte pas d'être seul."
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J’avais toujours cru que les tragédies du passé marquaient souvent un lieu, comme une tache de sang récalcitrante qui refuse de disparaître. Ce n’était pas différent ici ; les arbres semblaient chuchoter une histoire triste. Apparemment, au temps jadis, une jeune fille venue se baigner et surprise par un cavalier de la brume avait pris peur. L’homme, un aristocrate, avait tenté de l’attirer hors de l’eau, mais à mesure qu’il approchait, elle s’était éloignée à la nage. Quand elle avait perdu pied, elle s’était noyée. Plus tard, le chapeau du coupable, retrouvé sur place, avait permis d’identifier Jean sans Terre, roi d’Angleterre. Je doutais de l’authenticité de cette anecdote, mais elle me donna tout de même le frisson. Tout en marchant, j’imaginai toujours entendre les cris étouffés de la jeune femme qui commençait à manquer d’air. Alors que je passais sous un tunnel d’arbres, j’aperçus une silhouette qui me tournait le dos. — Bonjour, madame Christie, dit Kurs, sans bouger. Venez admirer l’eau. Quel spectacle féerique, particulièrement aujourd’hui ! Je dus me forcer à avancer vers lui. — Cet endroit m’a toujours attiré, ajouta-t-il. Pas uniquement à cause de son histoire plutôt morbide, que vous connaissez certainement. L’étang de Silent Pool occupe une place à part dans mon cœur. Savez-vous pourquoi ? — Non, répondis-je dans un chuchotement. — C’est là que j’ai fait ma demande en mariage. — Vous êtes marié ? m’exclamai-je, songeant un peu tard que je n’aurais pas dû sembler si étonnée. — Absolument. Au risque de vous surprendre, madame Christie. Trouvez-vous curieux qu’une femme puisse s’intéresser à moi ? — Non, c’est juste que… — Ça n’a pas la moindre importance. C’est d’ailleurs assez drôle, car, bien qu’elle ne soit plus sensible à mon charme, ma femme s’oppose à notre divorce. — Pour quelle raison ? — Je vous renvoie à votre propre situation, madame Christie. Même après ce qu’il vous a fait subir, je pense, sans trop m’avancer, que vous préféreriez vous accrocher à votre mari. — Eh bien, je… — Imaginez que vous décidiez de ne pas lui rendre sa liberté. Je gage que le peu d’affection qu’il vous porte peut-être encore céderait la place à l’animosité, à une haine pernicieuse, grandissante. À quelles extrémités se réduirait-il s’il croyait ne pas avoir d’autre choix ? Si, obsédé par l’idée de changer de vie, il se persuadait que votre disparition offre la solution idéale, celle qui lui permettrait de repartir à zéro, voire d’envisager un nouveau mariage, après que les choses se seront tassées.

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Où que je tourne la tête, je pensais voir cette femme. D'aucuns, pour la décrire, n'hésitaient pas à parler de beauté saisissante. Je n'aurais jamais employé ces termes.
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J’étais beaucoup plus jeune à l’époque, à peine vingt-deux ans, mais, malgré les affirmations de certains de mes soupirants, je m’étais toujours considérée comme quelconque. Ce qu’Archie avait bien pu me trouver, je me le demandais encore. Mais il y avait eu quelque chose, une sorte d’étincelle, un lien, que nous avions tous deux ressenti lors de cette première rencontre, quatorze ans plus tôt.
Ce soir-là, je m’étais laissée convaincre de décevoir bon nombre de cavaliers ; il voulait, semblait-il, me monopoliser. Aux anges, j’avais profité de l’occasion, me disant que je ne le reverrais jamais. Je m’accommoderais de ce brave Reg, à son retour de Hong Kong, un jour ou l’autre. Il m’avait écrit de très gentilles lettres, et si je ne doutais pas qu’il fît un bon mari, je savais également que je n’avais pas à espérer le même genre de frisson avec lui. Rétrospectivement, je n’aurais pas dû attendre plus que les Reg de ce monde. J’avais été ridicule de viser plus haut en recherchant ou acceptant les attentions d’un homme comme Archie.
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J’avais beau me répéter de ne plus penser à elle, nier jusqu’à l’existence de la situation, chaque nouvelle fausse alerte réveillait une douleur sourde dans ma poitrine ; j’en avais presque la nausée. Quand j’étais tombée amoureuse d’Archie, j’avais comparé cette sensation à une blanche colombe qui tentait de s’échapper de mon sein. Maintenant que cette créature lui avait fait tourner la tête, j’imaginais le même oiseau qui pourrissait lentement en moi, étranglé par un collier de fil de fer barbelé. Le son lointain d’une fanfare qui jouait des chants de Noël me dérida un moment. J’avais toujours adoré Noël ; c’était la fête, tout le monde était d’humeur joviale. Ne serait-ce que pour Rosalind, j’avais décidé de ne rien changer à nos habitudes.
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D’habitude, j’aimais prendre le train, et je savourais chaque instant du trajet de retour à Sunningdale. Mais aujourd’hui, je n’avais pas le cœur à profiter du paysage. À cause de Kurs, je broyais du noir.
Depuis la gare, je rentrai à pied avec mon sac de voyage, marchant dix minutes sans faire attention à ce qui m’entourait. À chaque pas, mon sentiment d’effroi augmentait, comme si j’avançais vers la mort. À part pour Rosalind et Charlotte, ma secrétaire et amie, et bien sûr Peter, mon fox-terrier à poil dur, cette maison était devenue pour moi, au cours de l’année écoulée, synonyme de tristesse et de désespoir.
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Bien sûr, il ne s’agissait pas d’un poison physique, qui entraînerait des défaillances organiques, des problèmes respiratoires ou une crise cardiaque. Cette toxine s’infiltrait dans mon âme, souillant tout ce que ma vie comptait de bon et d’honorable. Si je la laissais se propager, je me transformerais en enveloppe inanimée, à l’instar des cadavres que j’avais vus sur la table d’autopsie à la morgue, pendant la guerre. Je savais que je risquais de devoir sacrifier une part de moi-même, comme cette jambe amputée que j’avais autrefois jetée dans le four de l’hôpital, mais cela me semblait inévitable.
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J’avais toujours cru que la honte était une force positive. Après tout, dans quel état serait le monde si les gens agissaient comme bon leur semblait, sans les contraintes d’un comportement que la société jugeait convenable ? Mais les règles et les restrictions habituelles ne me seraient d’aucune aide. La culpabilité ne serait qu’un obstacle. Si je devais accomplir ne serait-ce que la moitié des choses que Kurs avait suggérées – si –, je préférais prétendre être quelqu’un d’autre. Et qui mieux que la femme que je détestais ?
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Il avait appris à reconnaître cette sensation, qui mêlait attente et excitation, ainsi qu’une réaction physique perceptible presque jusqu’au bout des doigts. De cette manière, sa femme savait quand quelque chose avait retenu son attention ; de son ton pince-sans-rire, elle citait alors Macbeth : « Au picotement de mes pouces… » Une phrase que Kenward complétait : « … je sens qu’un maudit vient par ici ». Elle disait que, dans cet état d’esprit, il lui faisait souvent penser à un limier.
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Cet homme détenait visiblement des informations qu’il croyait pouvoir utiliser contre moi, contre nous. J’avais certainement affaire à un immonde maître chanteur, qui avait l’intention de m’extorquer de l’argent. Comment aurait-il pu connaître la réalité de notre situation financière ? En apparence, nous menions une existence dorée. J’avais, il est vrai, écrit six romans et un recueil de nouvelles d’Hercule Poirot, mais je n’avais pas gagné des sommes astronomiques.
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