Dans les couloirs du CEA, lors des soirées ponctuées de rires et de bonne humeur, on attend le démarrage de Zoé, la première pile atomique française. On regarde aussi la guerre d’Indochine où sont envoyés soldats et appelés, et puis le rideau de fer qui s’étend sur l’Europe. On flirte, on discute, on rigole. Une certaine inquiétude, parfois, assombrit les conversations. Vaste bande de jeunes femmes et de jeunes hommes, ils sont immergés, passionnés par leur sujet. Ils scrutent l’atome, pour toutes les potentialités qu’il contient, du côté de la santé avec le développement de la radiographie, de la curiethérapie et des radio-éléments pour soigner tumeurs et cancers, du côté de l’énergie qui reste encore un continent totalement inconnu, mais aussi pour tous les dangers qu’il incarne et plus particulièrement la bombe, écho mortifère de la matière qu’ils travaillent chaque jour.