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Citation de art-bsurde


L'étroite sente aboutit à un terre-plein, longé par une rivière. Le jour a commencé à baisser. La fumée de l'incinération prolifère en torsades toujours plus épaisses et plus noires contre le ciel orangé.
Je me suis assise sur l'herbe, tournant le dos aux volutes tourbillonnantes. Les traînées sonores d'un gong frappé quelque part au loin percutent la surface de l'eau. Le bruit ricoche puis s'étale, suivit d'une autre secousse, et d'une autre encore. Un rappel, puis un autre rappel, et un rappel encore, de quelque chose d'essentiel, mais je ne sais pas de quoi. Je reste et j’attends.
La lumière défaille à chaque coup de gong, Puis elle cède par endroits à la pénombre. Un frémissement rompt à peine le silence. Plus qu'un bruit, une migration imperceptible dans le ciel. Je lève les yeux et je les aperçois, les oiseaux blancs déployés de toute leur envergure. A l'approche de l'eau, les oiseaux planent, leurs ailes immobiles jetant des ombres en forme d'origami sur l'eau calme. Des grues à tête rouge, Grus antigone, une espèce en voie de disparition. Les pointes de leurs ailes effleurent à peine mes épaules, avant de se rabattre, sur l'autre rive, lieu de leur halte nocturne. Indifférentes au gong, les grues affluent, reparties sur les deux branches imaginaires d'un "V".
Je reste en quête d'un message de délivrance, mais rien ne vient.
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