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Citations de Anna de Noailles (313)


Anna de Noailles
Hélas je ne suis pas faite pour être morte.
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Les feuilles dans le vent courent comme des folles ;
Elles voudraient aller où les oiseaux s'envolent,
Mais le vent les reprend et barre leur chemin :
Elles iront mourir sur les étangs demain.

(L'automne, Le Cœur innombrable)
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Ton corps est cette nuit profond comme la terre,
Ton cœur s'ouvre, s'élance et pleure : c'est l'amour...
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Je n'étais pas faite pour être morte...
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Comme du pourpre soir aux couleurs de cerise,
Laisser du cœur vermeil couler la flamme et l'eau,
Et comme l'aube claire appuyée au coteau
Avoir l'âme qui rêve, au bord du monde assise…
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Je me suis appuyée à la beauté du monde
Et j'ai tenu l'odeur des saisons dans mes mains
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LA NUIT

Nuit sainte, les amants ne vous ont pas connue
Autant que les époux. C'est le mystique espoir
De ceux qui tristement s'aiment de l'aube au soir,
D'être ensemble enlacés sous votre sombre nue.

Comme un plus ténébreux et profond sacrement,
Ils convoitent cette heure interdite et secrète
Où l'animale ardeur s'avive et puis s'arrête
Dans un universel et long apaisement.

C'est le vœu le plus cher de ces pauvres complices
Dont la tendre unité ne doit pas s'avouer,
De surprendre parfois votre austère justice,
Et d'endormir parmi votre ombre protectrice
Leur amour somptueux, humble et désapprouvé...
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Et pourtant il faudra nous en aller d'ici,
Quitter les jours luisants, les jardins où nous sommes,
Cesser d'être du sang, des yeux, des mains, des hommes,
Descendre dans la nuit avec un front noirci,

Descendre par l'étroite, horizontale porte
Où l'on passe étendu, voilé, silencieux ;
Ne plus jamais vous voir, ô Lumière des cieux :
Hélas ! je n'étais pas faite pour être morte...
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— Plutôt que de descendre
A des choix moins parfaits, je préfère les cendres.

— Ne veux-tu plus goûter d'exaltantes saisons ?

— L'instinct est un bonheur que n'est pas la raison.
Pour l'esprit renseigné, comblé, triste et lucide,
Tout est douleur. La mort a des sucs moins acides.
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Vivre, permanente surprise


Vivre, permanente surprise !
L’amour de soi quoi que l’on dise !
L’effort d’être, toujours plus haut,
Le premier parmi les égaux ,
La vanité pour le visage ,
Pour la main ,le sein, le genou ,
Tout le tendre humain paysage !
L’orgueil que nous avons de nous ,
Secrètement .L’honneur physique ,
Cette intérieure musique
Par quoi nous nous guidons ,et puis
Le sol creux , les cordes, le puits
Où lourdement va disparaître
Le corps ivre d’éternité .


Et l’injure de cesser d’être
Pire que de n’avoir été ! . »
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Si vraiment les mots t’embarrassent,
Ne dis rien. Rêve. N’aie pas froid,
C’est moi qui parle et qui t’embrasse.
Laisse-moi répandre sur toi,
Comme le doux vent dans les bois,
Ce murmure immense, à voix basse…
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D'une manière confuse, il concevait qu'à son âge, partir pour le bonheur, cela offrait d'inquiétantes difficultés. Le bonheur, pays attirant, certes, d'un appel irrésistible mais nulle part indiqué ! Sans horaires, sans gares, sans trains se dirigeant vers ces ineffables contrées, il ne voyait plus bien le lieu du départ ni le lieu d'arrivée.
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Motif indispensable, obligatoire support, l'amant est toujours moins nécessaire aux femmes que l'amour, toujours autour d'elles latent ; sans cela comment supporteraient-elles les grandes intermittences de l'émotion précise ?
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Et la porte s'ouvrit, et tu vins, et tu fus là. Dans l'ombre tu me tendis ta main timidement, et moi aussi je t'offris la mienne avec tristesse et confusion, et nous fûmes comme ceux qui vont mourir, qui se confessent tout l'un à l'autre en silence, s'emparent spirituellement l'un de l'autre, et par anticipation se sont tout avoué et tout pardonné.
Et c'est en effet un grand aveu et un grand pardon d'être seuls ensemble, avec l'intention du bonheur, dans une chambre secrète, fermée comme un tombeau.
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L'homme ne sacrifie pas l'organisation de sa vie (ni pour son épouse, ni pour ses maîtresses), il s'y tient continuellement, étroitement, et y chemine avec une instinctive ténacité, comme un pont que sa circonspection serait parvenue à jeter sur l'abîme.
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Puisqu'aucun cœur ne bat derrière le soleil
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L'hiver

C’est l’hiver sans parfum ni chants.
Dans le pré, les brins de verdure
Percent de leurs jets fléchissants
La neige étincelante et dure.

Quelques buissons gardent encor
Des feuilles jaunes et cassantes
Que le vent âpre et rude mord
Comme font les chèvres grimpantes.

Et les arbres silencieux
Que toute cette neige isole
Ont cessé de se faire entre eux
Leurs confidences bénévoles.

– Bois feuillus qui, pendant l’été,
Au chaud des feuilles cotonneuses
Avez connu les voluptés
Et les cris des huppes chanteuses,

Vous qui, dans la douce saison,
Respiriez la senteur des gommes,
Vous frissonnez à l’horizon
Avec des gestes qu’ont les hommes.

Vous êtes las, vous êtes nus,
Plus rien dans l’air ne vous protège,
Et vos coeurs tendres ou chenus
Se désespèrent sur la neige.

– Et près de vous, frère orgueilleux,
Le sapin où le soleil brille
Balance les fruits écailleux
Qui luisent entre ses aiguilles.
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Anna de Noailles
Impression du soir

Je sens ce soir qu’on peut mourir de poésie.
Le coucher du soleil s’élargit, s’extasie,
Quel rêve brûle en moi ! Comme on est triste et seul
Sous ce voile odorant, sous cet ardent linceul…
En vain je clos les yeux ô musiques ! lumières !
Le cœur tendre et pâmé se meurt sous les paupières.
Hélas ! que tout est beau pour les sens éblouis !
Douceur de tous les cieux ! Noms de tous les pays !
Un humide bonheur enveloppe la plaine,
Il semble que le soir retienne son haleine.
Je n’entends que l’écho de mon sang diligent.
Le sublime univers est un rocher d’argent
Contre qui mon désir bondit, sanglote et s’use…
Ô nuit de Bénarès, ô matin de Raguse !
Le parfum des jasmins s’élance à mon côté.
Tu comprends, j’ai le cœur déchiré de beauté…
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« Eau tendre où le printemps abonde,
Pluie industrieuse et féconde,
Dont le clair et piquant tapage
Est en marche dans le feuillage.
Fine habitante des nuages,
Toi qui transmets le ciel au monde,
Viens danser dans mes mains ouvertes,
Abaisse tes pieds diligents,

— Ô ma sauterelle d’argent —
Sur ma joue à tes jeux offerte ;
La nue auguste se dévide
En minces écheveaux liquides.

— Ondée heureuse qui me touches,
Tu peux donc laisser sur ma bouche
La saveur des hautains espaces.
Tout ce que mon regard embrasse
Quand il parcourt la vaste nue
Est dans ta douce bienvenue.

— Ô perleuse et tremblante échelle
Où mon regard va s’élevant
Aussi rapide que le vent,
Je me tiens sur ta passerelle !
Apaise par ton eau légère,
Qui pourtant s’abat en torrent,
La grande soif d’un cœur souffrant
En qui tout émoi s’exagère !
Viens noyer sous ton eau hardie
Mon déraisonnable incendie ;
Éteins ce cœur si brave, et qui
Languit sur ses lauriers conquis ;
Endors ce frémissant espoir
Qui s’irrite et ne peut surseoir,
Et que je sois, humide amie,
Sous ta ruisselante accalmie,
Comme une Naïade endormie… »

(extrait du recueil « Les Forces Éternelles »-p. 272 et 273)
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La nuit rapproche mieux....

"(...)
-Excitant du désir et de l'intelligence,
O lune, accueillez-vous dans vos pâles jardins
L'immense poésie ailée et taciturne
Qui mène les esprits par delà les instincts,
Et que nous confions aux espaces nocturnes,
A l'heure où, quand tout bruit et tout éclat s'éteint,
Notre cœur vous choisit comme un appui lointain ?…
(...)"

(p.178)
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